• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion

Une sortie calculée ?

Devrait-on faire preuve de naïveté et prêter foi à ce qu’on veut bien nous faire croire ? Ainsi donc, Lutchmeenaraidoo démissionne après avoir fait la découverte, à quelques mois des prochaines élections, qu’enough is enough. Pourtant, cela n’a échappé à personne que le ressort entre le gouvernement et lui est cassé depuis sa mutation, au ministère des Affaires étrangères. La question n’est pas de savoir si le chef du gouvernement allait révoquer son ministre (ce qui semble peu probable tant Pravind Jugnauth n’a jamais fait montre de fermeté dans la gestion de son équipe médiocre), mais si Lutchmeenaraidoo n’a pas mis en scène cette démission, avec l’intention calculée de prendre sa revanche sur un gouvernement auquel il s’est joint en imposant sa condition préalable de porter le costume de ministre des Finances. Qu’il n’aura finalement endossé que pendant les deux premières années, après son incapacité à réaliser un deuxième miracle économique, devant par la suite se contenter du maroquin des Affaires étrangères. 

 

Difficile de croire que l’ancien ministre s’est permis de faire des critiques envers un gouvernement au sein duquel il siège, en présence du président malgache  Andry Rajoelina, sans s’attendre que ses propos n’aient des répercussions. Du reste, ses collègues n’avaient pas tardé à lui donner la réplique à travers le porte-parole du MSM, Zouberr Joumaye, qui affirmait lors d’une conférence de presse que l’ancien ministre est «assez grand. Qu’il assume ses responsabilités». Car Lutchmeenaraidoo ne s’était pas contenté de dire ce jour-là qu’il avait «honte» des 3 % de croissance, mais en critiquant le projet de port qui ne progresse pas, il visait ni plus ni moins que le Premier ministre, prenant à témoin un chef d’État étranger ; «(…) Un port qui soit à la hauteur de l’ambition de la région. (...) Ça fait trois ans qu’on en parle. Le projet est encore actuellement au niveau de projet. Comment développer l’industrie de la pêche si on n’a même pas de port de pêche ? (...) C’est-à-dire que nous avons de grands projets qui ne partent pas tellement.»

 

Dès lors, il faut être un inconscient pour penser que tout allait être business as usual. Et Lutchmeenaraidoo a trop d’expérience pour n’avoir pas réalisé la portée de son discours. De deux choses l’une : soit ses dires avaient pour but de provoquer son limogeage (qui n’a pas eu lieu), soit ses accusations sur le plan économique (à tort ou à raison) n’étaient en fait que la première salve d’une stratégie rodée. Qui est de déclarer la guerre à une équipe, qu’il avait rejointe en 2014, en vendant l’idée d’un deuxième miracle économique qu’il allait soi-disant concrétiser en tandem avec SAJ. On connaît la suite : le miracle devenu mirage, son transfert des Finances aux Affaires étrangères (officiellement pour des raisons de santé), la casserole Euroloan, la guerre ouverte avec Roshi Bhadain qu’il accusait de vouloir prendre sa place, la rumeur d’une démission en mars 2016, sa phase de silence qui s’est ensuivie, ses états d’âme dans l’épreuve, traduits alors par un post du célèbre poème If, de Rudyard Kipling sur sa page Facebook.

 

Bref, un peu comme la plupart de ses pairs du gouvernement Lepep, on se souviendra de Lutchmeenaraidoo pour la forme, mais dans le fond, l’on a du mal à voir le bilan laissé après son passage dans un gouvernement qui tente de minimiser ce départ, aidé par une MBC complice et servile, traitant cette information en simple brève dans le journal télévisé du jeudi 21 mars. D’ailleurs, c’est pour faire bonne figure que le MSM répond à cette démission sur un plan politique, affirmant, par la voix de son Chief Whip Bobby Hurreeram, lors de la traditionnelle conférence de presse de samedi matin, qu’une élection partielle aura bel et bien lieu.

 

La tactique est visible : envoyer le message d’un gouvernement qui n’aurait pas peur d’affronter une éventuelle partielle – alors qu’il a fui celle de Quatre-Bornes en décembre 2017 – et qui, par ailleurs, tente de se montrer en position d’attaquant, pour mieux défier Ramgoolam, l’incitant à poser sa candidature au no 7. Une manœuvre ayant pour but de se montrer psychologiquement fort et prêt à combattre. Alors qu’au fond, Pravind Jugnauth et les siens ne voudraient pas prendre le risque d’un éventuel échec qui donnerait alors un mauvais départ à son camp lors des prochaines législatives. Le MSM aura beau dire qu’il se prépare à une partielle, mais à l’image de Lutchmeenaraidoo, devrait-on faire preuve de naïveté et prêter foi à ce qu’on veut nous faire croire ?

Ajouter un commentaire

Filtered HTML

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Tags HTML autorisés : <a> <em> <strong> <cite> <blockquote> <code> <ul> <ol> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.