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Cache tes bleus sous ton maquillage…

Elle avait fini par avoir le courage de dire non, de quitter ce toit conjugal devenu son lieu de torture et de tourner le dos à ce mari qui la prenait pour son souffre-douleur. Des années qu’elle subissait les coups en cachant ses douleurs, puis un sursaut. Une semaine qu’elle était partie avec, en tête, l’espérance d’un autre départ. Prenant ses deux filles pour trouver refuge chez ses proches, ceux-là qui ont découvert son long calvaire il y a très peu de temps.

 

S’il faut raconter l’histoire de Stéphanie Ménès, 32 ans, ligotée et laissée pour morte par son époux avant que celui-ci ne se donne la mort, c’est parce qu’il ne faut jamais cesser de dénoncer l’enfer des coups subis par de trop nombreuses compatriotes. La violence envers les femmes n’est pas banale. Elle débute toujours par une gifle et peut se terminer en meurtre. Stéphanie Ménès n’est pas juste un nom, dont la triste histoire fait les titres (dont la une de 5-Plus) pendant quelques jours avant que son visage ne sombre dans l’oubli, excepté pour ses proches qui la pleureront toute leur vie. C’est un nouveau cas de trop. C’est une maman qu’un époux violent arrache à ses deux jeunes filles devenues subitement orphelines.

 

Il y a deux semaines, c’est le départ tragique d’une autre mère de famille, Tiannesela Perrine, qui a provoqué un immense chagrin autour d’elle. À 22 ans, cette jeune femme a été poignardée par son ancien compagnon, à Rodrigues. Elle aussi n’en pouvait plus des accès de violence de celui qu’elle avait tant aimé dès ses 17 ans. Elle aussi a voulu se reconstruire, entrevoir un nouveau départ en trouvant refuge chez ses parents. Sa séparation n’a pas découragé son bourreau qui l’a mortellement agressée alors que la jeune femme tenait son bébé d’un an dans ses bras. Et voici trois autres enfants en bas âge qui grandiront sans la chaleur de leur mère aimante.

 

D’où la nécessité de dénoncer ce déchaînement d’agressivité. Le pire, c’est quand on prend des actes de violence  pour de simple disputes conjugales. À écouter les proches de Stéphanie Ménès, celle-ci s’est rendue à la police la semaine dernière où on lui aurait conseillé de rentrer chez elle et de régler ses problèmes avec son mari. Une attitude à laquelle font souvent face les victimes de violence  qui, quand elles ont réussi à réunir toute la force que demande l’acte de dénoncer l’homme qu’elles aiment aux autorités, sont découragées d’aller de l’avant avec une plainte sous prétexte qu’il s’agit d’une affaire de couple. Or, cela s’apparente plutôt à de la non-assistance à personne en danger d’autant que bien souvent, les femmes battues ne courent pas à la police à la première insulte, aux premiers bleus que Stéphanie, elle, cachait sous son maquillage sur les conseils de son mari, aux dires de sa sœur.

 

C’est quand les victimes comprennent qu’elles sont piégées dans une spirale agressive et irrationnelle, c’est quand leur corps n’en peut plus, c’est quand elles se sentent en danger de mort, après avoir souffert en silence pendant longtemps, devant des témoins innocents que sont les enfants, qu’elles prennent alors la décision de faire entendre leur voix. Briser le silence, tenter de sortir du cercle infernal du chantage à l’émotion, demander de l’aide et chercher des mains tendues pour ne pas retomber en enfer. C’est ce cri-là qu’il faut entendre.

 

Mais cet appel de détresse reste malheureusement quelquefois inaudible, même pour les proches. La société patriarcale, le qu’en-dira-t-on et l’impensable idée pour certaines mentalités qu’une mère de famille puisse dormir ailleurs que dans sa maison, qu’importe si elle est battue ou pas, font que des SOS s’étouffent avant qu’un drame ne se produise. Il y a urgence ! Révoltons-nous et dénonçons ! Mais provoquons aussi une réflexion sur la problématique de la violence faite aux femmes, en regardant toutes les complexités de cette question, qui doivent être abordées de manière plus large au niveau sociétal : prise en charge des victimes, accompagnement, indépendance financière, structure d’accueil pour mamans et enfants, suivi psychologique, Protection Order garantissant réellement une protection, etc.

 

C’est de cette manière que nous aiderons concrètement les victimes à se libérer !

 

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