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Coronavirus : quand la Nouvelle-Zélande devient un modèle

Plusieurs mesures avaient été prises dès que le premier cas a été enregistré en Nouvelle-Zélande. Ces décisions courageuses ont porté leurs fruits et les habitants retrouvent aujourd’hui peu à peu leur train-train quotidien.

La Première ministre de l’île-nation, Jacinda Ardern, a pris des décisions rapides et fortes concernant la gestion de la crise sanitaire dans son pays, à tel point que l’archipel est désormais cité comme un exemple à suivre...

Il y a ces chiffres qui font toujours frissonner. Ces nombreux décès liés au coronavirus – notamment aux États-Unis qui, au mardi 5 mai, étaient à plus de 67 000 morts avec 1 450 personnes décédées en 24 heures en début de semaine – qui continuent à interpeller et rappellent qu’il faut continuer à être vigilant et à respecter les consignes de sécurité. Il y a ces mesures comme le confinement, qui rappellent aussi que le mal rôde toujours et qu’il ne faut absolument pas baisser la garde. Mais il y a aussi ces bonnes nouvelles qui rassurent et redonnent le sourire quand, par exemple, on apprend qu’il n’y a pas eu de nouveaux cas de personnes testées positives au Covid-19 (comme dans notre île où, au mardi 5 mai, les nouvelles étaient rassurantes) ou encore quand on tombe sur des articles de presse qui font état de pays qui, à travers les moyens déployés, ont pu faire reculer ce coronavirus qui fait tant de ravages sur son passage.

 

Les habitants de la Nouvelle-Zélande en savent quelque chose. De nombreux médias internationaux ont souligné que ce pays «a réduit son niveau d’alerte suite à l’élimination du Covid-19». Les articles de presse en ligne parlent du fait que la Nouvelle-Zélande a revu son niveau d’alerte depuis le 27 avril à minuit, ce qui a permis la reprise très partielle des activités, le pays estimant avoir endigué la transmission du virus.

 

Selon le directeur général de la Santé, le Dr Ashley Bloomfield, le peu de nouveaux cas recensés permet d’affirmer que le but du gouvernement d’éliminer le virus a été atteint. Il a aussi précisé que l’élimination n’est pas l’absence de transmission ou l’éradication complète du virus. En frappant fort et vite avec des décisions prises dès le premier cas enregistré, la Nouvelle-Zélande s’est érigée en modèle à suivre concernant la gestion de la propagation du virus sur son territoire. Cela est en grande partie dû à des mesures rapides et décisives de son gouvernement, mené par la Première ministre Jacinda Ardern.

 

Le 28 février, quand le pays a identifié son premier cas confirmé, les autorités ont pris la décision immédiate de mettre en quarantaine pendant 14 jours, dès le début de mars, toutes les personnes arrivant de l’étranger et à partir du 19 mars, la Nouvelle-Zélande a fermé ses frontières. Un confinement strict et discipliné a aussi été décrété début mars. 87 % des résidents soutiennent ainsi le gouvernement dans sa gestion de la crise. Une autre mesure qui aurait pesé dans la balance serait l’aide financière fournie aux Néozélandais. Et près de 140 000 tests ont été effectués depuis le début de l’épidémie en Nouvelle-Zélande. Le pays compte désormais 1 252 guéris et plus de 208 cas actifs à ce jour.

 

Dispositifs

 

Ansuya Ann Khental, une compatriote installée en Nouvelle-Zélande, retrouve peu à peu son train-train quotidien et revient sur tous les dispositifs entrepris par son pays d’adoption depuis l’apparition du virus là-bas. «Au début, j’avais vraiment peur. Ma famille, qui est loin de moi, m’a vraiment manqué. J’ai paniqué un peu parce qu’avec tout ce qui se passe dans le monde, je craignais ce qui allait m’arriver si jamais je contractais le virus. À cette époque, je travaillais avec Oceania Health Care qui est un organisme principal pour les maisons de repos en Nouvelle-Zélande. Je pouvais même ressentir une réelle tension au travail car la direction avait décidé de prendre des mesures strictes pour la santé des personnes âgées. De plus, mon PDG nous informait constamment de la situation. Heureusement que lorsque la situation en Chine a été révélée, le Premier ministre néo-zélandais a demandé, lors d’une conférence de presse, à tous les Néozélandais à l’étranger de rentrer. Des mesures ont été prises pour empêcher que le virus n’affecte la communauté. Les gens ont été isolés à leur domicile et ont souvent été visités par des policiers et des médecins pour confirmer leur état de santé», raconte-t-elle.

 

Les paramètres instaurés pour contenir le virus ont été immédiatement appliqués. «Seules les personnes venues de l’étranger pouvaient être affectées par le virus qui n’était pas dans la communauté à l’époque. Lorsque deux cas ont été révélés dans le pays, le stade de pandémie de niveau 3 a été décrété le 22 mars et celui de niveau 4 le 23 mars. À l’étape 4, nous avons reçu l’instruction stricte de ne pas nous retrouver dans de grandes foules ou des rassemblements. On nous a demandé de rester dans notre bulle avec un minimum de personnes, c’est-à-dire uniquement avec les personnes avec lesquelles nous vivons. Nous étions autorisés à faire du jogging mais pas dans un grand groupe. Les systèmes de transport étaient gratuits, seuls les services essentiels étaient ouverts. Même si on devait se rendre au magasin, une seule personne était autorisée à l’intérieur et les autres attendaient dans la file d’attente», poursuit Ansuya Ann Khental.

 

Aujourd’hui, le pire semble être passé. «Heureusement, le niveau 4 a été relevé mais j’avais vraiment peur de prendre le transport pour aller à la ville. À mon grand étonnement, tout était revenu à la normale. Les travailleurs de la construction étaient sur leurs chantiers, les restaurants étaient ouverts et d’après ce que j’ai entendu, nous devons encore maintenir l’exigence de la distance de sécurité. Le trafic est également revenu à la normale. Les écoles sont même ouvertes. Les parents qui souhaitent envoyer leurs enfants peuvent le faire. Cependant, l’enseignant est autorisé à avoir un groupe de 10 élèves maximum dans la classe. Sinon, il y a l’enseignement à domicile, c’est-à-dire les sites Web des écoles et la télévision. Par conséquent, à partir de la communication de la conférence de presse du PM, on nous a dit que nous pouvions agrandir notre bulle mais avec une restriction. Le travail, le gymnase, entre autres, reviendront à la normale dans la phase 2 qui durera moins de deux semaines, en fonction de l’évolution de la situation», conclut notre compatriote, heureuse que la situation soit sous contrôle dans son pays d’adoption.

 


 

Le Dr Hassen Mohammud Hossenbux décède sur le front en France : Ses enfants : «Notre père, notre héros»

 

 

 

Une épreuve... Des moments difficiles qu’ils n’étaient pas prêts à vivre mais qu’ils ont affronté main dans la main. Eux, ce sont les quatre enfants du Dr Hassen Mohammud Hossenbux (photo), un médecin contaminé par le coronavirus dans l’exercice de ses fonctions en France et décédé le 14 avril. Depuis, de nombreux hommages lui ont été rendus dans la presse française qui parle de notre compatriote comme d’un docteur dévoué à ses patients de Saint-Denis depuis 30 ans. Selon un article de presse, le docteur Hossenbux, qui avait 68 ans, recevait sans rendez-vous et sans aucune restriction, et «même les plus démunis, sans carte vitale ou sans leurs papiers, osaient pousser sa porte».

 

Des hommages et des louanges qui réconfortent son entourage. «Mon père aimait beaucoup son métier. C’était pour lui une vocation. Il le faisait, certes, pour lui, mais il le faisait surtout pour ses parents qui sont décédés très tôt. Il n’avait que 19 ans quand il s’est retrouvé orphelin de ses deux parents. Il est décédé dans l’exercice de ses fonctions. On l’a toujours vu se donner à fond. Notre père est définitivement à jamais notre héros», confie Rizwana Hossenbux, 32 ans, l’aînée de la fratrie. Comme sa sœur et ses frères, elle se prédestine à une carrière dans le domaine médical. Sa petite soeur Muneerah, 19 ans, se souvient des derniers jours de leur père avec beaucoup de tristesse : «On croyait vraiment qu’il allait se remettre. On ne peut qu’être touchés par tous les hommages qui lui sont rendus, à lui mais aussi à l’ensemble du personnel soignant qui fait actuellement un travail admirable.»