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Octobre rose : Karine Thévenet : «Mon cancer du sein m’a transformée»

La jeune femme, qui est en traitement à l’hôpital de Candos, s’efforce de rester positive dans son combat contre la maladie.

Mois rose, mois de sensibilisation et de mobilisation contre le cancer du sein. Ce mal touche tellement de femmes, suscite tellement de souffrances physiques et morales, demande tellement de courage pour subir les lourds traitements et autres difficultés qui surgissent. Mais qui peut aussi être un temps privilégié d’introspection pour la patiente comme pour son entourage. C’est le cas pour Karine Thévenet qui nous livre le récit de son combat en ce mois d’octobre rose, avec une positive attitude qui force le respect.

Toute pimpante, elle nous accueille dans son cocon de bonheur à Quatre-Bornes. Le sourire aux lèvres, les yeux rieurs, elle arbore un total black look qui lui donne un côté rebelle, un maquillage léger et quelques accessoires qui mettent en valeur son joli minois mais aussi sa nouvelle coupe de cheveux : la boule à zéro. Karine Thévenet a l’air de faire 10 ans de moins que ses 45 ans, est pétillante et dégage une joie de vivre contagieuse. À la voir aussi sereine et souriante, on n’imaginerait jamais qu’elle mène un combat de titan depuis le mois de juin.

 

Karine fait partie de ces guerrières qui luttent contre le cancer du sein. Un sujet toujours sensible et tabou pour certaines. Mais elle, elle n’hésite pas à raconter à cœur ouvert son combat, tantôt avec une pointe d’humour, tantôt avec un brin de mélancolie, le rire toujours au bord des lèvres et affichant une positivité hors pair. Sa vie, dit-elle, a basculé en mai 2018 : «J’avais déjà eu une grosseur bénigne en l’an 2000 et quand, en mai de cette année, j’en ai vu une nouvelle, je me suis dit que c’était certainement comme la première fois. Je suis donc allée faire une mammographie, une échographie et aussi une biopsie pour définir le traitement. J’ai eu le choc de ma vie le jour de mon anniversaire, en juin, quand le médecin m’a annoncé que j’étais atteinte d’un cancer du sein.»

 

Révolte intérieure

 

Cet épisode de son diagnostic l’a beaucoup marquée. «Le médecin m’a juste dit que j’avais un cancer et parlé des traitements que j’aurais à suivre. Il ne m’a apporté aucun soutien moral et ne s’est pas montré rassurant devant mon désarroi. Alors que je ressentais une grande révolte intérieure. Je me demandais pourquoi moi, etc. Je me suis tournée vers la branche portlouisienne de Breast Cancer Care (BCC) et le médecin sur place a été à la hauteur de mes espérances. Il m’a fait me sentir plus en confiance et facilité l’acceptation de la maladie.»

 

Elle continue quand même son traitement avec le médecin du privé, tout en restant rattachée au BCC jusqu’à la goutte d’eau de trop qui fait déborder le vase. «Cela me révolte toujours quand j’y pense. Je me trouve dans le cabinet du médecin et il encercle mon âge sur son rapport médical. Sans interrompre son geste, il me dit que je serai stérile, vu que mon âge est déjà avancé et que je n’ai pas d’enfant. C’était trop pour moi car il y a une manière de dire les choses aux gens. Depuis, je me fais soigner à l’hôpital.» Et elle ne le regrette pas.

 

Karine, qui avait beaucoup d’appréhensions, que ce soit pour sa première chimio ou le service à l’hôpital, se dit plus que satisfaite. «Le département oncologique de Candos compte de vrais professionnels. J’ai été surprise de voir que les infirmières en salle connaissent chacune des patientes. Leur approche envers chaque malade est extraordinaire, cela m’a permis de me dire que j’ai besoin de la chimiothérapie pour m’aider dans mon combat et à ne plus avoir peur.»

 

Une fois sa chimiothérapie entamée, la jeune femme fait face à une nouvelle hantise, celle de perdre ses cheveux. «J’avais de longs cheveux et il m’était difficile de m’imaginer sans. En même temps, l’école où je travaillais m’a mis dos au mur et j’ai été un peu forcée de soumettre ma démission car on me reprochait d’abandonner les élèves, ce alors que nous étions en pleines vacances scolaires. Au bout de la deuxième chimio, j’avais commencé à perdre quelques cheveux et c’était toujours inacceptable pour moi. J’ai l’impression que le stress de mon travail a accentué la chute. Mais j’ai fait un gros travail sur moi-même pour accepter ce changement et je me suis décidée.»

 

Tirer le meilleur

 

Karine se fait alors tondre ses beaux cheveux. «Mon petit frère m’a rasé le crâne. Et ça a été le déclic quand j’ai vu le résultat. Je me suis dit que je m’aime comme cela. Que la personnalité prime au-delà du physique et que ce ne sont pas mes cheveux qui définissent ma féminité. La boule à zéro a été une libération et une renaissance pour moi», confie-t-elle dans un sourire gorgé de positivité.

 

Depuis, la jeune femme profite pleinement de chaque jour qui lui est donné avec un objectif : tirer le meilleur de sa maladie. «Mon cancer du sein m’a transformée et c’est pour cela que je veux en parler. Car cela ne doit plus être un tabou et je ne veux plus entendre des femmes dire qu’elles ont honte d’en parler. En parler ouvertement me permet d’apprendre à vivre avec la maladie et de tirer le positif de ce qu’on peut appeler “mon malheur”. Mais le plus important, c’est le soutien constant de ma famille, de mes amis et de Breast Cancer Care car cela m’aide au quotidien. Quoi qu’il advienne, nous avons le choix de nous apitoyer sur notre sort ou de saisir chaque jour que la vie nous donne et la vivre pleinement.»

 

Pour celle qui a levé le voile sur son cancer et a fini par l’accepter, le combat n’est pas encore fini. «Après la chimio, je saurai si je devrai faire une ablation ou pas. C’est une autre paire de manches mais pour l’heure, je me dis one thing at a time car je ne connais pas l’après. Je reste positive.» Car pour elle, la positive attitude, c’est déjà un pas de géant dans le combat contre la maladie.