• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Saisie de Rs 10 millions de cannabis à Pointe-aux-Sables - Incriminé par son oncle, le policier Brian Beauger nie toute implication
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression

Les soins palliatifs en question

«Avec le vieillissement de la population, la longévité et la progression des maladies chroniques, une prise en charge gériatrique standardisée et un suivi avec un gériatre, avec une expertise en soins palliatifs, peuvent être positifs pour les patients», explique le Dr Irfaan Daureeawoo.

Les soins palliatifs ont pour but d'améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille. L'objectif n'est pas de guérir, mais de soulager la douleur des patients, qu'elle soit physique ou psychologique, face à une maladie qui est une menace létale à plus ou moins long terme. Les soins palliatifs sont ainsi considérés comme étant cruciaux afin de préserver la qualité de vie et d’assurer le confort de patients atteints de maladies incurables. Alors que dans certains pays, novembre est le mois des soins palliatifs – le Dr Irfaan Daureeawoo, médecin en formation en spécialité de la gériatrie au Mid Essex University Hospital, en Angleterre, nous en dit plus sur cette discipline médicale. 

Quelques explications : «Les soins palliatifs sont un élément crucial des services de soins de santé pour une approche intégrée et centrée sur l’individu. Soulager les souffrances graves liées à la santé, qu’elles soient physiques, psychologiques, sociales ou spirituelles, est une responsabilité éthique globale et une approche holistique. Les symptômes avancés peuvent être une maladie cardio-vasculaire, un cancer, une défaillance d’un organe majeur, une tuberculose résistante aux médicaments, des brûlures graves, une maladie chronique en phase terminale, un traumatisme aigu, une extrême prématurité à la naissance ou une fragilité extrême de la vieillesse. Des soins d’accompagnement, notamment palliatifs, peuvent être primordiaux et doivent être disponibles à tous les niveaux de soins.»

 

Un peu d’histoire : «L’Organisation mondiale de la santé estime que mondialement, seulement 14 % des patients nécessitant des soins palliatifs en bénéficient. L’organisation estime aussi qu’environ 40 millions de personnes ont besoin de soins palliatifs par an et que 78 % des adultes nécessitant des soins palliatifs sont de pays à revenu faible. Dame Cicely Saunders a fondé le premier hospice moderne St Christopher’s Hospice à Londres en 1967. Elle était responsable de la discipline et de la culture des soins palliatifs. Elle avait introduit des lignes directives efficaces concernant la gestion de la douleur et avait mis l’accent sur le fait que les personnes en dernier stade de leur vie avaient besoin de dignité, de compassion et de respect. Le mot hospice est dérivé du latin hospitum qui signifie ‘‘invité, hospitalité’’. Le concept de ‘‘total pain’’ par rapport à une personne qui souffre n’est pas nécessairement physique et d’autres facteurs, dont les soins palliatifs, peuvent aider.»

 

Un accompagnement : «Les soins de fin de vie aident toutes les personnes atteintes d’une maladie avancée, évolutive et incurable à vivre aussi bien que possible jusqu’à leur mort. Elle offre un accompagnement aux patients et leur famille en offrant un contrôle de symptômes et couvre aussi un aspect psychologique. En vue d’une population vieillissante, incluant Maurice, le nombre de personnes ayant une comorbidité augmentera, ce qui signifie la présence de maladies chroniques souvent à un stade avancé et non curatives. Alors, les soins palliatifs sont incontournables dans une approche multidisciplinaire dans un système de soins de santé complet et moderne.»

 

Une évolution : «Les services palliatifs ont changé et évolué au fil des années. Dans les années 60, ces soins étaient principalement pour les personnes souffrant d’un cancer mais au fil des années, ce concept a évolué pour reconnaître les autres comorbidités nécessitant un contrôle des symptômes et un support psychologique.
Dans de nombreux pays, plusieurs départements, institutions et centres de soins palliatifs ont vu le jour. Ces centres disposent d’une équipe d’admission des patients et d’une équipe spécialisée pour la prise en charge de personnes en fin de vie. Ceci dit, le terme soins palliatifs ramène à un genre d’angoisse qui est compréhensible. Le soin palliatif ne veut pas forcément dire décès imminent car ces soins et soulagements de symptômes peuvent être étalés sur plusieurs semaines, mois, voire sur une année. Par exemple, une personne souffrant d’une insuffisance cardiaque au dernier stade et qui a bénéficié d’une optimisation médicale maximale peut, grâce à une approche palliative, avoir un contrôle des symptômes, notamment la difficulté de respirer. Dans un autre cas, un patient en stade avancé de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) (une maladie pulmonaire chronique) et qui, sous oxygène à domicile, peut bénéficier d’un traitement symptomatique. Tout cela pour dire que c’est une spécialité qui peut être très efficace et recommandée dans plusieurs maladies.»

 

Un soulagement : «Cette pratique nécessite une formation du personnel soignant. L’intégration de cette spécialité est inévitable donc l’encadrement et les ressources nécessaires doivent être mis en place ainsi que les lignes directives adéquates. La pandémie a été un temps de réflexion. En tant que gériatre, où le nombre de décès a été très élevé chez les personnes âgées, la notion des soins palliatifs a permis de soulager les symptômes des patients et même leurs proches. Rappelons-nous qu’au début de la pandémie, nous ne disposions pas de traitements curatifs. Alors, les traitements d’accompagnement étaient un atout. C’est tout à fait possible de formuler une stratégie médicale en soins d’accompagnement. Une vaste proposition peut être mise en avant, que ce soit avec une équipe mobile avec des expertises palliatives, une équipe à domicile, une salle dédiée aux patients palliatifs, un hospice ou même un hôpital spécialisé en soins d’accompagnement. Avec le vieillissement de la population, la longévité et la progression des maladies chroniques, une prise en charge gériatrique standardisée et un suivi avec un gériatre avec une expertise en soins palliatifs peuvent être positifs pour les patients.»

 

Source des recherches du docteur : https://www.who.int/health-topics/palliative-care.