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Couple : d’amour et de… confinement

«Zafer-la»… feu ! Alors, ce confinement en couple, ça roule, ça roucoule, ce n’est pas si cool ? Cette nouvelle configuration de la vie à deux (ou à plusieurs si vous avez des enfants) a de quoi vous chambouler. Se retrouver «coincé/e» 24/7 avec son amoureux/se, ce n’est pas si romantique, non ? Surtout si vous avez dépassé la phase des premières flammes. 

Bien sûr, nous ne parlerons pas ici de la vie avec un/e conjoint/e violent/e, manipulateur/trice, pervers/e narcissique et/ou sous addiction : si vous vous sentez en danger, n’hésitez pas à contacter la police. Ici, nous évoquerons la vie de couple dans sa banalité (mais est-ce que vivre avec quelqu’un/e, ça peut être banal ?) et comment faire pour surmonter l’étape du confinement avec le plus de sérénité possible. Et au mieux, s’en sortir avec son/sa partenaire encore plus forts que jamais. Sakili !

 

Sophie Cadalen, psychanalyste et autrice, spécialiste du couple et des relations amoureuses, fait un résumé du what to do au magazine Les Inrocks : «Il me semble que ce confinement est l’occasion de réorganiser les espaces : comment aménage-t-on cette nouvelle vie ? Comment préserve-t-on l’autre ? Quel est le temps passé ensemble ? Dans des espaces étroits, il faut organiser le “pas tout ensemble”. Il faut s’autoriser l’isolement, se réserver des temps où on laisse l’autre tranquille, être capable de se “décrocher” l’un de l’autre pour mieux se retrouver ensuite. Il faut organiser un “pas ensemble” ensemble !» Mais comment vivre le «pas ensemble» ensemble ? On essaie de vous guider ici avec une seule idée en tête : apprendre à mieux s’aimer.

 

De la bienveillance. Ça ne vous coûtera pas un bras ! Juste, peut-être, l’effort de modifier votre attitude. Envers l’autre, d’abord. Mais aussi envers vous-même et le monde. La bienveillance, c’est tout un mode de vie. Vous pouvez commencer par écouter et respecter les désirs, les angoisses, les peurs, les rêves de votre amour : «Il faut pouvoir discuter ensemble, de tout, sans avoir à imposer quoi que ce soit à l’autre, essayer de trouver le bon rythme mutuel dans le cadre d’un mode de vie particulier et qui demande des adaptations dans le couple», explique Joëlle Mignot, sexologue, à France Inter. Pour Philippe Brenot, psychiatre, anthropologue et sexologue : «L’ouverture, la bienveillance, l’accueil et l’acceptation de la différence chez l’autre sont essentiels (…) Il faut surtout accepter l’autre dans sa différence, dans un contexte où on tend souvent à être fermé à l’autre.»

Si votre chéri/e angoisse par rapport à la Covid-19 mais que vous êtes plutôt cool concernant cette maladie qui n’est pas «si mortelle que ça», tentez, malgré tout, de comprendre, d’écouter et d’apporter du réconfort à votre partenaire dans le respect de ses croyances à lui/elle.

 

S’écouter. C’est un super bon début d’être ouvert/e à l’autre mais ne vous oubliez pas pour autant. Vous avez des désirs ? Respectez-les et vivez-les… Même si c’est sans l’autre.
Se donner de l’espace. Il faut d’abord faire le point : vouloir des moments en solo (à chanter version Blakkayo), cela ne veut pas dire aimer moins l’autre. «Il faut pouvoir rêver chacun de son côté, ne pas tout le temps s’occuper avec l’autre», dit Joëlle Mignot, sexologue. Alors n’hésitez pas à vivre vos journées l’un sans l’autre, même si vous êtes dans la même maison, mais donnez-vous des rendez-vous réguliers où vous vous consacrerez l’un à l’autre.

 

Changer de mindset. Le confinement ? Une épreuve ! Non, pas forcément. Si certains couples vont se détester ou se séparer, d’autres vont «se réparer», explique Philippe Brenot à France Inter. Ce rapprochement peut être bénéfique à condition, bien sûr, de ne pas le vivre comme une épreuve : «Pour que ça se déroule au mieux, il faut éviter de faire de ce confinement un examen de passage du couple, éviter de trop se mettre la pression pour rien et de tirer des conclusions trop hâtives en se disant que ça va être la mise à l’épreuve», précise Cécile Guérés, thérapeute spécialiste de la thérapie du lien. 

Cela peut être un moyen de se parler, d’échanger, de faire le point sans jugement et positivement. De voir les failles du couple, d’en définir les forces. De découvrir ce qui fait vibrer l’autre et ce qui lui donne envie de vous lancer un gato moutay rasi. Mais aussi de parler de ses attentes. Jennifer Petriglieri, chercheuse et auteure de Couples That Work, estime, dans le Harvard Business Review, que les couples qui vont tenir bon face au confinement, et même vivre de bons moments, sont ceux qui parlent de la crise, de leurs attentes et qui s’entendent «sur des principes en début de crise». Il faudrait, pour elle, faire un contrat de crise afin de mettre en place de nouvelles règles de vie de famille face aux enfants à la maison, au télétravail, aux besoins des uns et des autres.

 

Conserver une routine. Si vous prenez le petit déjeuner ensemble tous les matins ? Faites-le ! Vous aimez être sous la douche à deux, une fois que les enfants sont couchés ? Ce n’est pas le confinement qui devrait arrêter ça. S’il y a des rendez-vous routiniers qui vous permettaient de vous sentir bien ensemble, maintenez-les, même si ce n’est pas toujours facile dans ce climat anxiogène. Il est essentiel de conserver ce «sentiment de normalité à deux, un sentiment de bien-être à deux, une capacité de faire équipe à deux», comme le dit la thérapeute, autrice et conférencière Esther Perel, dans son podcast Where Should We Begin (citée par La Presse). Tout cela va vous permettre de rester connecté/e à la personne avec qui vous partagez votre vie.

 

Apprendre à gérer. Des conflits, il y en aura ! Vous avez passé le balai et il/elle prend un morceau de pain et fait des miettes comme le Petit Poucet ? Ça fait des heures que vous avez «la garde» des enfants et vous avez besoin de souffler mais il/elle ne le voit pas ? Il y a des milliers de situations de ce genre à vivre en confinement. Comment y faire face ? En s’énervant ? Non, selon le psychologue François St-Père pour La Presse : « Est-ce vraiment important ? Si ce n’est pas fondamental, je suggère d’adopter la voix de la tolérance.» S’il faut vraiment en parler, il conseille de respirer un bon coup, d’essayer de comprendre le comportement de l’autre et de ne pas parler dans la colère : «Ça m’a fait de la peine, pourquoi as-tu été comme ci avec moi ? Pourquoi as-tu agi comme ça ? Etc.»

 

Voir le meilleur. C’est aussi le moment de passer plus de temps avec cette personne aimée (ne l’oubliez pas ; vous aimez cette personne) : «Il faut voir les beaux moments», confie François St-Père. Dans le même journal, Vincent Quesnel, thérapeute, estime que c’est une occasion unique de rêver d’avenir.