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Menace de déportation | Arnaud Poulay : «Ce n’est pas mon combat mais celui de tous les Agaléens»

La déportation a finalement été annulée après l’objection du PMO.

Il n’a pas l’intention de se taire. Pour son île, pour sa terre, pour son Agalega, Arnaud Poulay compte continuer à se battre, envers et contre tout. La menace de déportation qui pesait sur lui, le jeudi 13 septembre, n’a pas eu raison de sa détermination. Ce jour-là, ce Handy Worker, artiste et militant dans l’âme, a reçu une lettre de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) l’informant qu’il devait, sans aucune raison apparente, quitter Agalega à bord du Mauritius Trochetia le jour suivant. Un choc dont il ne s’est toujours pas remis. «Je crois que c’était le pire moment de ma vie. Ces derniers jours ont été difficiles. Ça me fatigue la tête, m’affecte moi mais aussi ma famille. Ma maman, qui est à Maurice, s’inquiète. Tout ça parce que j’ose dire la vérité. Nous sommes en 2018. Comment des choses comme ça peuvent-elles encore se produire ?» se demande-t-il.

 

Cependant, malgré ce coup dur, pas question pour lui de baisser les bras. Si Arnaud Poulay est aussi déterminé, c’est parce qu’il n’est pas seul dans ce combat. «Je me sens plus fort. La solidarité est venue de partout, d’Agalega, de Maurice, de Rodrigues. Ce n’est pas mon combat mais celui de tous les Agaléens.» Lorsque la nouvelle de sa déportation s’est propagée, un vent de solidarité s’est répandu sur Agalega et les réseaux sociaux. Une nouvelle qui a suscité révolte et incompréhension chez les Agaléens qui se sont tout de suite mobilisés et qui ont organisé une manifestation devant le quai pour crier leur désaccord.

 

Sur Facebook, les messages de solidarité ont envahi la Toile. Cet ordre émis par le Resident Manager de l’île, Ashwant Kureemun, a finalement été annulé lorsque le bureau du Premier ministre a contesté cette décision.

 

Arnaud Poulay a, par la suite, eu une réunion avec le Resident Manager qui lui aurait confié qu’il n’a fait que suivre les directives. «Il m’a dit que c’est parce que j’avais fait un sit-in quelques jours auparavant pour manifester en faveur de ces deux patients qui devaient être évacués pour des soins à l’hôpital.» Il s’agit, en fait, de Régis Moutoo, 63 ans, et de Stephano Paul, 17 ans, qui ont dû attendre quatre jours avant qu’ils ne soient finalement évacués vers un hôpital aux Seychelles pour se faire soigner. Une situation inacceptable et contre laquelle ses camarades et lui ont donné de la voix. 

 

Mais aujourd’hui, Arnaud Poulay se demande si se battre pour son île et ses compatriotes est une raison suffisante pour qu’il soit expulsé. «Ça prouve qu’Agalega subit toujours ce système colonial et que nos droits ne sont pas respectés. Nous vivons encore à l’époque de l’esclavage. Ça ne peut plus durer», martèle-t-il. Et le changement, assure Arnaud Poulay, doit commencer par l’abolition de l’OIDC. «Cette instance n’a pas les compétences pour gérer Agalega. Les Agaléens peuvent gérer leurs terres eux-mêmes. Il y a suffisamment de personnes compétentes ici.»

 

Pour Arnaud Poulay : c’est un droit légitime !