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Budget 2021-2022 - L'économiste Arvind Nilmadhub : «D'un point de vue économique, le ministre des Finances a bien fait son exercice»

Quel est son avis sur les mesures annoncées par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, dans son discours du Budget 2021-22 ? L'économiste Arvind Nilmadhub nous livre ses analyses...

Les points positifs : «Sur l’ensemble, je dirais que, d’un point de vue économique, le ministre des Finances a bien fait son exercice. Parce que, pour calculer le produit intérieur brut, soit le revenu du pays, il faut ajouter les chiffres de la consommation, ceux de l’investissement, plus les dépenses gouvernementales et les chiffres de l’exportation. Et de ces chiffres, on enlève alors ceux de l’importation. On a alors un chiffre. Si on prend ce chiffre et qu’on y enlève le chiffre de l’année dernière, on obtient ainsi la croissance économique du pays. Pourquoi est-ce que je dis que le ministre a bien fait son exercice d’un point de vue économique, c’est parce qu'au niveau de la consommation, ce qu’il a fait, c’est injecter de l’argent, à travers le Pay Research Bureau, pour justement booster la consommation. Ce qu’il a encore fait, au niveau de l’investissement public, c’est qu’il a mis l’accent sur différents projets d’infrastructures à hauteur de Rs 65 milliards. Il a également annoncé plusieurs mesures sociales avec des augmentations d’allocations, entre autres. Le ministre est également venu de l’avant avec ce qu’on appelle l’openness pour les étrangers. Aujourd’hui, les étrangers, les expatriés qui travaillent chez nous, sont ceux qui dépensent le plus. Ce sont ces personnes qu’il nous faut avoir dans le pays pour augmenter la consommation. Avec l’annonce de la première phase de la réouverture des frontières pour accueillir des touristes, le ministre des Finances est ainsi venu avec des mesures, comme le fait d’étendre la durée de séjours d’étrangers professionnels, afin qu’ils puissent rester plus longtemps sur notre île. Ce permis de séjour, l’occupation permit, est passé de 3 à 10 ans. Il est aussi venu de l’avant avec des mesures comme la proposition d’ occupation permits pour des familles étrangères qui devront investir 200 000 dollars dans un fonds. En venant de l’avant avec des mesures de ce genre, le ministre des Finances augmente notamment notre ressource en devises étrangères et, en même temps, la consommation est boostée.

 

Au niveau de l’importation, le ministre des Finances est pour la favorisation de la sécurité alimentaire. Il a ainsi annoncé des mesures pour encourager la production de denrées alimentaires. Il a aussi mis l’accent sur des mesures pour encourager les PME, comme pour la production de masques par exemple, et, en même temps, cela baissera l’importation de ces items qui seront à la fois produits et disponibles localement. Ces mesures – et c’est pour cela que je dis que le ministre a, d’un point de vue économique, bien fait son exercice – aideront à accélérer la reprise avec tout ce que la crise sanitaire a provoqué. On a eu, cette année, un lockdown qui a duré un mois et demi, et si on prend en considération les chiffres de l’année dernière, après le premier lockdown qui était plus conséquent et qui avait affecté la croissance, notamment avec les mesures pour booster l’économie, le ministre des Finances pourra arriver à la croissance de 9 % qu’il prévoit pour le pays. Il y a, dans ce Budget, des mesures sociales qui touchent directement les foyers mauriciens. Et je trouve aussi intéressant l’accent mis sur le secteur green energy. La mesure pour diminuer les dépenses énergétiques des familles mauriciennes en les encourageant à aller vers ce type d’énergie est une bonne chose. Quand les dépenses énergétiques diminuent, les dépenses en termes de factures diminueront de facto pour les familles. Bien évidemment, il faut un investissement au début. Ce n’est que sur le long terme que cette initiative payera et que les foyers pourront en profiter. Pour son Budget, le ministre des Finances s’est basé sur trois points : la reprise, la relance, la résilience. Dans l’ensemble, le Budget s’articule autour de ces trois points. Je ne vais pas dire qu’il y a des mesures extraordinaires mais il y a des mesures qui desservent ces trois points.»

 

Les points négatifs : «Le point négatif dans ce Budget, c’est la dette publique car 95 %, c’est élevé. C’est vrai que ce chiffre n’est pas bon mais, au vu de la situation, on n’a pas le choix. Le ministre a, dans ce sens, annoncé qu’il venait de l’avant avec des mécanismes pour diminuer ce taux au fil des années à venir.»

 

Ce qui manque à ce Budget : «On a une population vieillissante et je pense qu’il manque une dimension de Silver Economy à ce Budget pour justement toucher cette tranche de la population. Cela aurait, selon moi, encouragé, par exemple, la fabrication de produits que cette population vieillissante consomme. Je trouve qu’il manque ce volet à ce Budget.»