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Abolition des taxes sur les voitures hybrides et électriques : une mesure budgétaire qui fait débat

Donald Ramasawmy fait le trajet  de Quatre-Bornes à Tamarin en 30 minutes  sur une bicyclette électrique.

L'allègement des droits de douane a fait dégringoler les prix des automobiles hybrides et électriques. Cette annonce est bien accueillie par ceux qui envisagent d’acheter une voiture roulant à l’énergie verte. Toutefois, les compagnies spécialisées dans la mobilité électrique sont restées sur leur faim… 

Les hausses successives des prix des carburants ont poussé certains automobilistes à opter pour des moyens de transport alternatifs. Certains se tournent vers le métro, d’autres vers le covoiturage et d’autres encore vers l’achat d’une voiture hybride ou électrique, surtout après l’abolition des taxes sur ces types de véhicules dans le dernier Budget proposé par le ministre des Finances.

 

Donald Ramasawmy, lui, a décidé d’opter pour un moyen de transport alternatif simple, rapide, efficace et surtout écologique pour se rendre au travail. Cet habitant de Quatre-Bornes, âgé de 49 ans, a choisi une bicyclette électrique pour aller travailler à Les Salines, Tamarin, où il est cuisinier. «Je suis marié et père de famille. J’ai trois fils âgés de 13, 10 et 4 ans. Les récentes hausses des prix des carburants n’arrangent pas mes finances. J’ai donc acheté une bicyclette électrique car c’est plus économique», explique-t-il.

 

Depuis deux mois, assure Donald Ramasawmy, sa vie a complètement changé. «Je rentre plus tôt à la maison. J’effectue le trajet Tamarin-Quatre-Bornes en 30 minutes seulement, même si la route est bouchonnée. J’économise également des sous. Il me fallait trouver Rs 10 000 pour financer le carburant mais ce n’est plus le cas depuis que j’ai pris une bicyclette électrique. Je dépense désormais bien moins, soit environ Rs 3 000. J’utilise uniquement ma voiture pour aller déposer ou récupérer mes enfants à l’école ou encore pour aller faire des achats et me rendre au travail lorsqu’il pleut», précise le quadragénaire.

 

Des économies substantielles

 

S’il est vrai, dit-il, que son épouse et ses fils avaient une certaine frayeur au début, ils ont vite changé d’avis : «Je suis sportif. J’ai également déjà fait de la moto. C’était nécessaire de réadapter mon quotidien car je ne pense pas que le prix de l’essence va baisser de sitôt. Le ministre des Finances aurait dû également alléger les droits de douane sur les scooters et bicyclettes électriques qui sont également très à la mode dans le monde. Il y a aussi les trottinettes électriques qui sont très tendance en Europe, surtout pour ceux qui doivent se déplacer sur un trajet court pour prendre le métro. Il fallait venir de l’avant avec des mesures plus réalistes pour inciter les gens à choisir l’énergie verte», soutient le Quatrebornais.

 

Avis que partage Steeve Ng Ten Cheong, directeur de Gäupems Mobility Ltd. Ce dernier salue la décision de Rengananden Padayachy d’abolir les taxes sur les voitures hybrides et électriques mais regrette toutefois qu’il n’y ait rien pour les compagnies qui commercialisent des moyens de transport alternatifs. Chiffres à l’appui, il explique que celui ou celle qui utilise un scooter ou une bicyclette électrique fait des profits énormes. «Pour une distance moyenne de 15 km par jour, l’utilisateur d’une voiture de 1600 cc dépense une moyenne de Rs 45 078 sur une année. Un motocycliste utilisant un 50 cc pour le même parcours va, lui, dépenser environ Rs 20 285 en carburant pendant un an», explique Steeve Ng Ten Cheong. L’utilisateur d’un scooter électrique va, pour sa part, dépenser uniquement Rs 2 469 pour couvrir 15 km par jour sur un an, alors que celui qui enfourche une bicyclette électrique va, lui, débourser Rs 342 pour parcourir 15 km par jour sur une année, poursuit-il.

 

«À mon avis, le ministre des Finances aurait dû annoncer des mesures pour inciter à choisir ce mode de transport afin de réduire le taux de CO2 dans la nature», lance cet ancien directeur commercial spécialisé dans la vente de voitures, qui est désormais spécialisé dans la mobilité électrique. Selon Steeve Ng Ten Cheong, «l’État aurait dû privilégier des mesures pour favoriser des modes de transport alternatifs. En Europe, il y des allocations de 300 à 500 euros pour ceux qui optent pour les vélos électriques. Nous ne demandons pas des subsides à Maurice. Le gouvernement aurait pu abolir, par exemple, la TVA pour les utilisateurs de scooters et de bicyclettes électriques».

 

Le directeur de Gäupems est catégorique : le scooter et la bicyclette électrique ne polluent pas et ne font pas de bruit. «Le gouvernement a plus à gagner avec ce mode de transport qu’avec des véhicules à combustion. L’État doit réaliser que le vélo et le scooter électrique sont une sérieuse alternative. Plusieurs pays préconisent leur utilisation. Le vélo est l’un des meilleurs moyens de se déplacer à Amsterdam. La France va interdire la vente des véhicules à combustion à partir de 2040. Et l’Inde va interdire la vente des véhicules thermiques d’ici 2030», conclut notre interlocuteur qui prône l’utilisation de moyens de transport qui ne nuisent pas à l’environnement.