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Ladrog parsi, ladrog parla

Ils sont partout. Ou presque. Quiconque veut enn ti nissa ou enn gro nissa n’a qu’à descendre au coin de sa rue pour trouver un vendeur de drogue ou marsan la mor, comme on dit si bien chez nous. Vous trouvez que c’est exagéré ? Peut-être, mais c’est juste pour illustrer à quel point la drogue est accessible à Maurice. Aux grands, comme aux moins grands. Car depuis quelque temps, la drogue, synthétique surtout, a fait son entrée dans nos écoles et se prend parfois dès 10-11 ans.

 

Ce qui est dramatique pour ces jeunes minés par les produits illicites, dont l’avenir s’annonce plutôt sombre (si avenir ils ont), pour leurs parents désemparés et pour notre société atterrée devant l’ampleur que prend ce fléau dans notre petit «paradis». Il n’y a que le gouvernement qui ne semble pas trop saisir la gravité de la chose, comme en témoigne le déni de notre ministre de la Santé Anil Gayan qui disait, il y a pas longtemps, "quil ne faut pas salarmer" face à la propagation vitesse grand V de la drogue synthétique à Maurice, chez les jeunes en particulier. Depuis, à part linstitution de la Commission d’enquête sur la drogue pour faire un état des lieux et proposer des solutions, on n’a pas tellement entendu les ministres et autres députés s’exprimer sur le sujet.

 

Pourtant, on voit bien qu’il y a une situation d’urgence maximale. Des jeunes sont admis par dizaine dans les hôpitaux et au Brown-Séquard avec des symptômes de prise de drogues synthétiques, des dizaines de familles sont brisées et, surtout, les arrestations pour trafic ou possession de drogue s’enchaînent. Parmi les dernières en date, deux policiers (dont l’un s’est suicidé en cellule) et ces Mauriciens arrêtés à La Réunion en fin de semaine avec 43 kg d’héroïne. La drogue, emmenée de Madagascar, se trouvait sur un yacht qui devait ensuite rallier Maurice. C’est dire que la drogue entre à Maurice de diverses façons. En yacht, en avion, dans les valises, dans l’intestin...

 

Et depuis quelques jours, on entend aussi beaucoup parler de ces big boss qui contrôleraient le trafic de drogue à Maurice. Il y a une semaine, on en a arrêté un à Cité Ste-Claire (présumé innocent jusqu’à preuve du contraire), sauf que de la drogue n’a pas été retrouvée chez lui mais quelque Rs 5 millions soupçonnées de provenir du trafic de substances illicites. Et durant la semaine écoulée, le nom d’un autre présumé big boss, proche de politiciens,a été dévoilé devant la Commission d’enquête sur la drogue par le leader de l’opposition. Celui-ci nie, évidemment.

 

Toujours est-il qu’on peut se demander : pour chaque arrestation de présumé trafiquant, combien passent par les filets ? Pour chaque enfant drogué qui finit à l’hôpital ou à la morgue, combien se détruisent toujours dans l’ombre ? Pour chaque big boss désigné, combien continuent leur trafic sans être inquiétés ?Les travailleurs sociaux ont beau agir mais, livrés à eux-mêmes, ils ne peuvent faire de miracle. Les policiers auront beau arrêter les petits dealers et autres passeurs mais si on n’arrête pas les gros bonnets, le trafic continuera de plus belle. Surtout que l’on sait que certains de ceux qui sont censés faire respecter les lois s’improvisent eux-mêmes trafiquants.

 

On attend donc beaucoup de la Commission d’enquête sur la drogue. Croisons les doigts pour que ses conclusions aient l’effet d’un électrochoc qui débouchera sur des décisions et actions concrètes. Mais tout le monde est concerné et peut apporter sa pierre à l’édifice, sans se mettre en danger, bien sûr. Pour que nos enfants ne sombrent pas davantage dans l’enfer de la drogue.