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Le leader et ses petits secrets

Officiellement, le leader du MMM regarde son électorat dans les yeux et affirme que les Mauves iront seuls aux prochaines élections. Mais il y a de ces signes qui valent bien plus que la rhétorique classique. Dernière indication en date ? Une interview accordée par Bhagwan à l’hebdomadaire Week-end, qui agace Bérenger. Mais qu’a bien pu dire le président des Mauves pour être sommé de s’expliquer lors du dernier bureau politique ? A-t-il été critique envers son leader ?  Oh que non ! Bien au contraire. Bhagwan estime même que face à Jugnauth fils et Ramgoolam, Bérenger reste le meilleur candidat. Est-ce que le président du MMM a montré un quelconque soutien à Obeegadoo, devenu  la bête noire des «Bérengistes» depuis ses propos sensés et l’inutile polémique ? Absolument pas ! Au contraire, Bhagwan reproche même à son camarade Obeegadoo d’avoir été trop souvent absent des instances du parti. Position on ne peut plus claire du camp choisi !

 

Alors pourquoi donc est-ce que le leader mauve est-il si irrité, pourquoi a-t-il jugé nécessaire de montrer son exaspération et pourquoi a-t-il dit à son président qu’à cause de sa longue absence, il n’était pas au courant de certains développements ? Tout simplement parce que Bhagwan a osé avancer son opinion sur une éventuelle alliance MMM-MSM. Et il faut dire qu’il n’a pas été très tendre dans son analyse : «Si le MMM contracte une alliance avec le MSM, il va disparaître de la scène politique (...) Le MMM a payé un très lourd prix pour l’alliance avec le PTr et il n’a aucune intention de recommencer l’expérience (...) Le mood de notre électorat est que le parti se présente seul, avec Bérenger comme Premier ministre (…) Si le MMM fait une alliance, ce sera sans moi. Ma lettre est déjà prête (…)»

 

Voilà donc des propos qui ont contrarié Bérenger, celui-là même qui, pourtant, répète inlassablement que le MMM ira seul aux prochaines législatives. C’est dire donc qu’il y a loin de ce qu’on dit pour la galerie aux tractations réelles. Et le jeu a déjà commencé en coulisse. A croire que le MMM, incapable de se réinventer et de se relever après les derniers résultats catastrophiques, à Quatre-Bornes, prisonnier qu’il est de ses guerres intestines, et mené par une direction faussement démocrate, n’a aucune autre stratégie que celle d’une alliance qui l’emmènerait éventuellement, croit-il, au pouvoir. Certains signaux, tout comme quelques prises de position, ne trompent pas. Alors que le MMM réclamait à cor et à cri le départ de la présidente de la République dans le sillage de toute l’affaire Sobrinho, ne voilà-t-il pas que c’est le seul parti qui refuse ensuite de faire cause commune avec ses pairs de l’opposition pour réclamer, ensemble, une commission d’enquête sur toute cette affaire ? La raison – qui ne convainc personne – est que le PMSD aurait poussé l’ancienne présidente de la République à instituer une commission d’enquête. D’où la décision du MMM de se la jouer solo en déposant une motion au Parlement, alors qu’il est clair qu’un regroupement des partis aurait définitivement eu plus de poids sur cette affaire qui préoccupe les citoyens en quête de réponses.

 

Mais il n’y a pas que ça qui fait penser à un échange d’yeux doux MMM-MSM. La réaction de Bérenger, affirmant avec certitude que l’Inde n’a pas d’agenda caché sur Agalega, après sa rencontre avec le président indien, donne l’impression de faire écho à la voix du gouvernement. Ce n’est pas tant le fait que l’Inde n’a pas d’intention sur Agalega (si ça se trouve, cette information est vraie) mais c’est le changement d’attitude du leader mauve qui n’arrêtait pas de réclamer que le document signé entre nos deux pays soit rendu public, ne voulant pas se contenter uniquement de paroles données. Sauf qu’aujourd’hui, dans la perspective de futures manœuvres politiques, l’humeur s’est adoucie. Pour que tous les chemins deviennent possibles. A ce propos, l’interview de sir Anerood Jugnauth, publiée dans le magazine Maurice ses combats ses triomphes, donne une indication du mood qui a aussi changé dans les rangs du MSM. Interrogé sur une propable alliance soleil-cœur, le ministre mentor répond ainsi : «Pourquoi pas ? Mais avec Ramgoolam, c’est impossible. Je pense qu’avec le MMM, c’est possible.»

 

En attendant, les Mauves regardent leur électorat dans les yeux, la main sur le cœur,  et affirment que le parti ira seul aux  prochaines législatives.