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Le «bandit» sauveur !

Et voilà donc Ramgoolam qui se présente en révolutionnaire ! Plan Marshall pour les jeunes et le sport, flexibilité pour les fumeurs de gandia et aucune pitié s’agissant des drogues dures et synthétiques, promotion des arts et de la culture, abolition du système éducatif du gouvernement actuel et retour aux trois credits.

 

Attention, tout ça n’est pas au conditionnel ! Il ne prévoit pas cette liste s’il revient comme Premier ministre mais quand il reviendra à la tête du pays. «Bandi pa bandi, se mwa ki pe retourn dan pouvwar», assène le chef du PTr. Lecture : Ramgoolam se sait bandit mais qu’importe, cette position n’est pas en contradiction avec le poste de Premier ministre. À croire que les électeurs n’ont aucun problème avec l’idée qu’un bandit pourrait diriger le pays. C’est dire la haute opinion que le chef des Rouges se fait des citoyens. Et c’est là que réside le danger ! Car le message passé est on ne peut plus clair : face à un gouvernement impopulaire et critiqué de toutes parts, il n’y aurait donc pas d’autre choix alternatif que lui le sauveur, fut-il un bandit !

 

Comme si l’on ne peut sortir de cette équation qui est : soit un Jugnauth, soit un Ramgoolam. Et ce, peu importe leur absence de crédibilité. Comme s’il fallait choisir entre le moins pire des deux. S’il faut souligner ces faits et rester vigilants, c’est qu’au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans les mois, le MSM et le PTr se positionnent comme les deux locomotives qui s’affronteront pour le poste de Premier ministre, en attendant d’identifier la ou les couleurs de leurs wagons-alliés.

 

Et s’il faut garder notre discernement, c’est parce que la situation d’aujourd’hui ressemble à celle de 2014, quand le peuple ne voulait pas tant dire oui au MSM que dire non à l’alliance PTr/MMM. Avec les résultats que nous connaissons. Aujourd’hui, c’est cette partition que tente de nous jouer Ramgoolam et toute sa garde. En clair : ne pas voter l’équipe Lepep et, par défaut, donner son vote au PTr. Si la configuration d’aujourd’hui ressemble à celle de 2014, cela s’avère  aussi sur le plan des promesses. Qu’est-ce que le MSM ne nous avait pas promis ? Du deuxième miracle économique à la consolidation de notre démocratie à travers la Freedom of Information Act, en passant par la création de nouveaux piliers pour l’emploi ! Presque cinq ans plus tard, on attend toujours !

 

Aujourd’hui, c’est le même scénario qui se joue avec les rôles inversés. Si Pravind Jugnauth fait sa campagne sur son bilan qu’il tente de défendre, en tablant sur les dividendes que devraient lui rapporter les prochains rendez-vous : démarrage du Metro Express (la gratuité indéterminée sur une petite période fait aussi partie du plan), Jeux des îles, visite du pape et l’arrivée de Modi, entre autres, Ramgoolam est, lui, dans le jeu des grandes promesses. Quitte à se montrer démagogue et populiste en faisant la politique sur le dos de nos enfants et de nos jeunes. Ainsi, après avoir affirmé qu’il abolirait le Nine-Year Schooling, cette fois, le chef rouge lance que, à son (éventuel) retour, il réintroduirait le système des trois credits pour la poursuite des études au Higher School Certificate.

 

Et c’est ainsi qu’à Maurice, le système éducatif se fait au gré des humeurs de ceux qui sont au pouvoir. À chaque alternance, ce sont des milliers d’étudiants et de parents qui sont complètement confus avec des changements qui conviennent aux princes du jour. Chaque gouvernement débarque avec son plan, estimant que le précédent n’était pas adapté. Pour combien de temps encore, servira-t-elle d’arme politique ? Pourtant, il est de ces préoccupations nationales qui devraient dépasser le cadre des intérêts partisans. Et l’éducation en est définitivement une. Question d’avenir : est-ce que, chaque cinq ans, on va suspendre une épée de Damoclès au-dessus de la tête de la nouvelle génération ? Sous prétexte qu’à chaque alternance au pouvoir, de nouveaux soi-disant révolutionnaires débarquent ?