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Fondation Joseph Lagesse : Pour bâtir une communauté plus forte

Pour mettre en place ce projet communautaire, la Fondation Joseph Lagesse s’est associée à la CADCA.

Mettre en place une coalition communautaire afin de faire avancer le combat contre la drogue. C’est l’objectif de la Fondation Joseph Lagesse qui s’est associée à la Coalition Communautaire Anti-Drogue d’Amérique. Plusieurs membres de la société civile, issus de différents secteurs, prennent part à une formation de deux ans. 

Mieux l’informer et la former. Lui donner les armes nécessaires pour qu’elle puisse comprendre les addictions aux substances et affronter l’enfer qu’entraîne la drogue. Lui montrer qu’elle peut se mettre debout sur ses propres pieds, trouver elle aussi des solutions et être un vecteur de changement. Lui apprendre tout simplement à être une communauté plus avertie et plus forte. C’est dans cette optique que la Fondation Joseph Lagesse a récemment lancé le premier projet communautaire de prévention des addictions à Maurice, avec l’aide de l’ONG internationale Coalition Communautaire Anti-Drogue d’Amérique (CADCA).

 

Un programme a ainsi été mis sur pied et consiste à accompagner et former pendant deux ans quatre localités : Bois-Marchand, Solitude, Mangalkhan et Barkly. De ces quatre régions, où la drogue fait des ravages, plusieurs acteurs de différents secteurs, comme la police, l’éducation, la santé, les forces vives, les jeunes et les associations, ont été appelés à se réunir pour travailler ensemble autour d’une seule et même cause.

 

Le fonctionnement de la CADCA, qui reconnaît que l’addiction aux substances est un problème multidimensionnel en lien avec la santé publique et qui requiert des solutions inclusives et coordonnées, se base sur la participation des parents, des jeunes, des enseignants, des officiers de la justice, des leaders civiques, des lieux de travail, des organisations religieuses, des professionnels de la santé et d’autres secteurs-clés. Les projets visent à utiliser les ressources existantes et à coordonner des stratégies qui touchent la communauté entière.

 

Des représentants de cette organisation américaine, qui a développé et mis en œuvre une approche communautaire de lutte contre les drogues dans plus de vingt-deux pays, dont Maurice, et qui agit comme consultante auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) et des ONG dans la lutte contre l’abus de substances illicites aux États-Unis, sont actuellement à Maurice. Le Dr Eduardo Hernandez et Abbie Vianes, représentants de la CADCA, seront en charge des formations dans ces quatre localités afin de permettre à leurs représentants d’appliquer leurs initiatives locales. La première session a eu lieu les 10 et 11 avril au Centre of Learning de Barkly et a réuni plusieurs participants. L’objectif : former, au bout de ses deux ans, une coalition, une plateforme communautaire, pour mener le combat contre la drogue.

 

Cause commune

 

Pour Martine Hennequin, directrice de la Fondation Joseph Lagesse, le projet de mobiliser autant d’acteurs sociaux autour d’une cause commune qui servira leur communauté est inédit à Maurice et est la suite logique du travail préparatoire commencé par la fondation. Celle-ci a démarré, en 2016, des initiatives de pôle de développement communautaire en travaillant étroitement avec la localité de Bois-Marchand. Le partenariat avec la CADCA viendra donc renforcir ce travail. «Le rôle de la CADCA est de fournir une assistance à des communautés, à la société civile. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que tout le monde travaille un peu dans son coin mais l’idée, c’est de réunir 12 secteurs d’activité avec un point commun : leur communauté. Le but est de créer un projet communautaire en partant d’une bottom-up approach pour que la communauté puisse à son tour mettre en place son propre projet.»

 

Parmi les participants, Jonathan Arsène de Caritas. Le premier volet de cette formation a été, dit-il, enrichissante et motivante pour la suite. «Depuis quelques années, Caritas met plus d’accent sur la problématique de la drogue et épaule plusieurs autres associations qui œuvrent dans ce domaine. Cette formation est donc une opportunité extraordinaire qui nous permet d’aller plus en profondeur, de comprendre les causes du problème, d’analyser, de faire un diagnostic, d’identifier les endroits à risques et surtout de porter un autre regard pour mieux comprendre, prévenir et accompagner les personnes sous l’influence de la drogue», explique-t-il.

 

L’objectif, explique Martine Hennequin, est de permettre à la communauté d’être plus forte et plus armée face à la problématique de la drogue. «On apprend à faire un diagnostic de la communauté, à comprendre la drogue et son impact, à récolter des données, à faire un mapping de la communauté, à identifier des personnes ressources. L’objectif est de faire que la communauté puisse monter en compétence,  qu’elle soit plus forte et qu’elle puisse faire entendre sa voix. Qu’elle puisse lancer des initiatives sans forcément attendre les autorités, qu’elle puisse organiser sa voix sur la place publique.»

 

Brigitte Michel de l’association AILES Mangalkhan participe aussi à cette formation qui, dit-elle, est une occasion à ne pas rater pour s’armer dans le combat contre la drogue. «Tout ce qu’on a pu apprendre peut nous aider à former une coalition à Mangalkhan afin de mieux travailler ensemble dans la communauté pour un meilleur quartier, un meilleur ‘‘faire ensemble’’. Nous pensons que ce serait idéal d’avoir toutes les composantes de la société pour travailler sur les différents challenges que représente la prise des drogues à Maurice.»

 

Aujourd’hui, explique Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer du groupe IBL, les dégâts liés aux addictions et leurs incidences économiques sur le pays sont considérables, d’où l’importance de se mobiliser pour faire bouger les choses. «Nous savons aujourd’hui que les projets qui sont les plus efficaces dans l’empowerment des populations vulnérables et pour la réduction de la pauvreté sont les projets conçus et co-implémentés par la communauté elle-même et des partenaires. C’est pourquoi il était nécessaire de mobiliser les forces de toutes les parties prenantes.»

 

Ce n’est que comme ça que le combat contre la drogue, qui ne cesse de faire des ravages au sein de la famille et de la société, pourra progresser.