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Mother’s Day : une fête, des «mamidous», des émotions

Petit dej’ au lit, gribouillages, carte-macaroni et bouquets de fleurs… It’s the most mamidou time of the year ! Aujourd’hui, dimanche 26 mai, c’est la fête des Mères à n'en pas douter. Si vous vous sentez un peu prise à la gorge par cette célébration et que vous êtes une maman (débordée, harassée ou, tout simplement, nepli kone), ne ratez pas ce qui va suivre. Cela vous permettra de vivre ce jour spécial avec un brin de sérénité. Car si le fameux Mother’s Day peut être source d’angoisse et de tristesse pour les femmes et mamans qui vivent des situations difficiles (perte d’une maman/d’un enfant, difficulté à concevoir, solitude, maladie, deuil récent, entre autres), il peut l’être également pour les mamidous pour qui tout semble aller (en apparence, bien sûr). Les chagrins du quotidien ne s’arrêtent pas parce que c’est la fête des Mères, non ?  

«Courir, courir». Neelam, 42 ans, sait que cette journée va être sportive… comme chaque année, d’ailleurs : «C’est uniquement quand les enfants sont grands qu’on peut se décharger de ses responsabilités de maman pendant 24 heures», explique-t-elle, cassant le mythe d’une journée farniente pour toutes. Son petit dernier a tout juste 2 ans et il est impensable que les tâches quotidiennes disparaissent en un claquement de doigt et pour une journée (et ne parlons pas de la charge mentale) : «Pour les deux autres, c’est plus gérable, ils sont plus grands et je sais que leur papa fera de son mieux, même si, bon, j’aurais toujours besoin d’intervenir». Alors, le dimanche s’annonce légèrement plus light… Euh, enfin, Neelam n’en est pas sûre : «Je vais courir, courir. Courir chez ma maman, courir chez ma belle-mère. Et je vais sourire, sourire, parce que pour la fête des Mères, les mamans ont l'obligation de faire du kari ledan !» Dans tout cela, elle l’avoue, elle ne ressent pas l’essence même de cette célébration : «Je ne sais pas, moi, je ne me sens pas particulièrement valorisée. Les bisous et les attentions ne durent que le temps de la matinée, et même là, j’exagère. On va dire 5 minutes. Après le quotidien reprend.» Mais Neelam est honnête envers elle-même, même si on lui proposait de tout quitter et de s’offrir une journée loin de tout ça, elle ne pourrait pas : «Je ne pense pas que ce serait un bon moment pour moi.» Alors, comment trouver la bonne formule pour qu’elle puisse profiter de cette journée pleinement ? Elle n’en a aucune idée !

 

Ça pèse ! «La fête des Mères peut susciter des sentiments de tristesse, de colère, de dégoût, de surprise, de culpabilité et de peur(…) En ce jour, ressentez tout ce que vous ressentez. Si vous ne vous sentez pas heureuse, sachez que vous n’êtes pas seule», explique Dre Mélanie Badali, psychologue agréée à Anxiété Canada. C’est une époque où les vander rev sévissent ! On nous vend la maman la plus courageuse. Celle avec la plus jolie famille. Celle qui fait tout et tout bien. De quoi vampiriser les émotions normales de mamans (et d’enfants, d’ailleurs, qui sont présentés dans les pubs et sur les réseaux comme parfaits et capables de combler leurs mamans d’un bonheur kas pake). Quand le paraître est la norme, et cela même pour la fête des Mères, ça peut peser ; autodépréciation, culpabilité, sentiment de ne pas être dans la norme. Ça peut donner le sentiment de ne pas être à la hauteur de cette imaginaire parfait, largement véhiculé et ingurgité jusqu’à la surdose au quotidien. De quoi ajouter une couche d’anxiété sur la pile déjà existante.

 

La professionnelle partage les repères suivants qui devraient vous aider à mettre des mots sur vos émotions ou sentiments :

 

«Si votre mère ou un enfant vous manque, vous n’êtes pas seule. Si vous regrettez de n’avoir jamais été mère ou si vous craignez de ne jamais l’être, vous n’êtes pas la seule concernée.

 

Peut-être êtes-vous en colère parce que vous n’avez pas eu une bonne relation avec votre mère. Peut-être êtes-vous en colère parce que vous avez préparé votre propre brunch pour la Fête des Mères ou frustré parce que, même le jour de la Fête des Mères, vous n’avez pas pu utiliser la salle de bains toute seule.

 

Peut-être craignez-vous d’être une mauvaise mère ou que de mauvaises choses arrivent à votre enfant.

 

Vous n’êtes pas la seule à vous sentir coupable de ne pas en faire plus (ou «assez») pour vos enfants ou votre propre mère.

 

Il se peut que, même le jour de la fête des Mères, vous vous sentiez dépassée et peu appréciée.»

 

Comment faire face ? Si vous vous sentez submergé/e par vos émotions (en tant que maman, en tant qu’enfant), Dre Mélanie Badali vous conseille de vivre la fête des Mères en pleine conscience : «La fête des Mères est un jour peu joyeux pour de nombreuses personnes. Les émotions sont complexes. Vous pouvez même ressentir de la joie et de la tristesse en même temps. Si vous êtes en difficulté et que le bonheur vous semble hors de portée, essayez cette année de passer une «fête des Mères en pleine conscience». Au lieu de résister, de bloquer, de supprimer ou d’essayer de vous débarrasser de vos émotions, essayez d’utiliser la pleine conscience pour gérer les sentiments liés à la fête des Mères.» Pour y arriver, mettez en place les techniques de pleine conscience : observez votre émotion - ressentez votre émotion comme une vague qui va et vient, puis surfez sur la vague de l’émotion - n’essayez pas de repousser votre émotion ou de l’amplifier - rappelez-vous que vous n’êtes pas votre émotion - entraînez-vous à accepter vos émotions et à ne pas les juger.