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L’île Maurice en alerte

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Le personnel du ministère de la Santé en plein exercice de démonstration dans le Nord.

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Le virus est bien présent chez nous. Les autorités tentent d’enrayer le problème alors que les Mauriciens, eux, commencent à prendre des précautions pour faire reculer le danger.

Un coup de chaud. Avec la confirmation de la présence des cas de personnes souffrant de la fièvre dengue à Maurice, beaucoup de Mauriciens commencent à sentir poindre le danger. Sur les 229 échantillons envoyés en Afrique du Sud pour être analysés, 72 se sont révélés positifs au virus. La nouvelle est tombée vendredi. Depuis, un vent de panique semble souffler sur les régions où les premiers cas ont été rapportés : Port-Louis ainsi que certaines localités de l’est et du nord. Les autorités, elles, ont déployé 1,450 personnes pour la démoustication dans de nombreuses zones du pays.

Maurice est sur le qui-vive. Des membres de la Special Mobile Force sont sur le terrain pour identifier les lieux où une démoustication est nécessaire. Le ministère de la Santé semble mettre toutes les chances de son côté pour que la situation ne dégénère pas. Lors d’un point de presse vendredi, le ministre de la Santé, Rajesh Jeetah, a tenté de rassurer la population en affirmant que son personnel était à pied d’œuvre pour parer à toutes les éventualités.

Il a également fait appel aux Mauriciens pour qu’ils prennent toutes les mesures de précautions possible pour empêcher la prolifération des moustiques, plus particulièrement l’Aedes, le vecteur du virus. Nombreux sont les habitants des faubourgs de la capitale qui disent avoir déjà mis en place ces conseils de préventions. Jeanne, âgée d’une cinquantaine d’années, n’a pas attendu les déclarations des autorités pour faire attention. Le chikungunya – également transmis par l’Aedes – lui a laissé de mauvais souvenirs. Depuis, les moustiques, elle ne veut plus les voir…

La mère de famille traque chaque accumulation d’eau stagnante. Elle sait que le danger vient de là : «Je fais attention à ce qu’il n’y ait pas d’eau sur mon toit et que dans le terrain vague à côté de chez moi, il n’y ait pas de pneus ou des boîtes de conserve qui traînent.» Son voisin, Marcel, observait cette «obsession» de loin jusqu’à récemment. Mais depuis que la menace de la fièvre dengue a pointé le bout de son nez, il se dit prêt à faire de même : «Il faut bien que l’on se protège.» À la maison, les serpentins, les vapes, entre autres moyen de répulsion, ont repris leur place : «Surtout qu’avec les récentes pluies, il y a plus de moustiques.»

En ce début de soirée, Marcel s’apprête à se rendre au supermarché pour se procurer des bougies à la citronnelle : «C’est efficace d’après ce qu’on dit.» Dans un autre coin de Port-Louis, Nawaz, lui, ne se fait pas trop de soucis même si le virus est au centre des conversations dans son quartier depuis quelques jours : «J’ai trouvé le remède sur Internet. Il suffit de bouillir des feuilles de bananes dans de l’eau et de boire le liquide.»

Une astuce qui fait sourire son ami, Faizal : «Il faut quand même être prudent. Surtout que cette maladie-là peut être mortelle…»

Il est vrai que la forme hémorragique du virus est très dangereuse. Mais, précise un porte-parole du ministère de la Santé, il s’agit de très rares cas : «À Maurice, on a affaire à la forme bénigne.» Néanmoins, les services de santé restent vigilants, précise la source. D’autres analyses sont prévues pour bientôt. En attendant, Maurice reste en alerte face au virus.

Mieux vaut prévenir…

Chez vous. N’hésitez pas à utiliser tous les moyens qui sont à votre disposition pour faire fuir les moustiques : vapes, serpentins, bougies à la citronnelle et moustiquaires, entre autres.

Évitez également toute accumulation d’eau sur le toit, dans les assiettes des pots de fleurs, dans les pneus usagés, etc.

Quand vous sortez. Portez des vêtements qui vous couvrent bien pour éviter les piqûres de l’Aedes et badigeonnez-vous avec une crème anti-moustique.

Évitez les endroits où vous avez le plus de risque de rencontrer des moustiques : près des rivières, dans les zones boisées, entre autres.

Les mots du virus

Symptômes. Fortes douleurs musculaires, maux de têtes, nausées, démangeaisons et états de faiblesse. Ce sont les signes de la maladie. Si vous les ressentez, n’hésitez pas à consulter.

Hémorragique. Dans certains rares cas - moins d’un cas pour 1 000 selon les chiffres de l’Organisation de la Santé - la fièvre dengue peut se transformer en sa forme hémorragique qui peut être mortelle car elle provoque des saignements internes.

Danger. Ne prenez pas d’aspirine ni aucun de ses dérivés si vous sentez que vous êtes atteints de cette maladie. Consultez un médecin, il vous donnera un traitement symptomatique car il n’existe pas de traitement spécifique ni de vaccin pour la fièvre dengue.

Dr Zoubeer Joomaye : «On peut parler d’épidémie»

Ni alarmiste, ni rassurant. Le Dr Zoubeer Joomaye, porte-parole de la Private Medical Practitioners Association (PMPA), ne mâche pas ses mots : «Je crois que l’on peut parler d’épidémie avec le nombre de cas confirmés. Ainsi, les procédures mises en place pour parer à ce genre de situation pourront être déclenchées. Il ne faut pas attendre comme pour le chikungunya.»

Pour l’instant, il dit être satisfait par les mesures prises par le ministère de la Santé mais espère qu’un comité sera mis en place pour «définir une stratégie» : «Avec des membres des autorités concernées, des médecins du privé et du public, entre autres.» Au niveau de la PMPA, des actions ont déjà été prises, dit-il : «Nous avons contacté les membres de notre réseau à travers l’île pour leur rappeler qu’ils doivent notifier le ministère s’il doivent soigner quelqu’un atteint de la fièvre dengue.»

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