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«Je pense particulièrement aux femmes battues et sans beaucoup de recours»

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«L’objectif n’est pas de donner des cours sur la violence mais de donner aux couples les moyens de dialoguer plus sereinement entre eux comme avec leurs enfants»

Alors que le carême chrétien a commencé mercredi, l’évêque de Port-Louis nous parle de ce temps de «prières et de sacrifices», de l’évolution de l’Église et commente les derniers cas d’agression sur les femmes.

Sous quel signe placez-vous le carême 2014 ?

Il y a une belle prière tirée d’un psaume qui dit : «Rends-moi la joie d’être sauvé.» Le carême doit être vécu sous le signe de cette joie que le Seigneur nous invite à retrouver : la joie d’être aimé malgré nos fautes, nos manquements ; la joie d’être invité à aimer nos frères et sœurs malgré leurs limites ; la joie d’être solidaire avec ceux qui souffrent ou sont rejetés. Je pense particulièrement aux femmes battues et sans beaucoup de recours.

Le diocèse de Port-Louis se mobilise pour réévaluer la façon dont l’Église à Maurice annonce l’Évangile face aux nouveaux défis que pose la société moderne. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Depuis l’indépendance, le cardinal Margéot a eu à coeur d’entraîner l’Église à comprendre les mutations de notre société et à contribuer à relever les défis qui se présentaient. Aujourd’hui, les conditions socio-économiques et culturelles passent par une nouvelle vague de mutations. Dans la même ligne, le projet Kleopas nous invite à réévaluer notre manière de présenter et de témoigner de l’Évangile dans ces nouvelles circonstances. L’Évangile reste le même, la manière de le vivre et de le proposer évolue.

Comment cela va-t-il se faire dans la pratique ?

Avant de décider de ce qu’il y aurait à faire, nous avons voulu prendre le temps d’écouter les fidèles, y compris ceux qui sont aux frontières de l’Église. Ils ont des choses à dire. Notre manière de faire peut ne pas répondre à leurs attentes. Dans la société d’aujourd’hui, il faut chercher les chemins qui font apparaître la pertinence de l’Évangile pour contribuer au bonheur des personnes, comme à la paix sociale.

À quoi devrait servir le temps de carême ?

Les chrétiens se mobilisent pour prier davantage ou pour faire des sacrifices durant le carême. Cependant, la Parole de Dieu nous interpelle sévèrement sur nos prières et nos privations durant le carême. Le critère, c’est que ces prières et privations doivent servir à améliorer notre qualité de vie : nos relations dans la famille, au travail, notre souci pour les plus démunis et les exclus de notre société, notre disponibilité pour rencontrer nos frères d’autres communautés et d’autres religions.

Le pays a connu de nombreux cas de violence – crimes, agressions et autres – ces derniers temps. Quel est votre message pour le pays ?

J’ai moi-même récemment rencontré une femme battue qui ne savait pas comment s’en sortir. Avec l’aide de quelques volontaires, nous avons réussi à la faire respecter les procédures légales pour s’éloigner de son mari temporairement et lui faire avoir un autre logement où elle serait en sécurité avec ses enfants. D’autres ont été voir le mari violent pour le persuader de se faire soigner. Cette petite expérience me montre qu’il ne suffit pas d’avoir un arsenal de mesures et de procédures légales, toutes nécessaires qu’elles soient. Pour que ces femmes s’en sortent, elles ont besoin d’un réseau de soutien amical pour les aider dans les différentes étapes qu’elles doivent franchir avant d’arriver à une solution plus stable. Par ailleurs, il y a un travail de prévention à faire auprès des couples, avant le mariage et même après. L’objectif n’est pas de donner des cours sur la violence, mais de donner aux couples les moyens de dialoguer plus sereinement entre eux comme avec leurs enfants. L’Église propose plusieurs possibilités dans ce sens.

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