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Royal Kids : quand les enfants sortent du silence

Une bonne intégration sociale est la clé de l'épanouissement de l'enfant, souligne Yassoda Roopnah.

Ils sont nombreux à souffrir d’un retard de langage et à se retrouver murés dans le silence, renfermés sur eux-mêmes. Mais Yassoda Roopnah, à travers son école Royal Kids, fait de l’épanouissement de ces enfants son cheval de bataille.

Des échos de rire et de chant s’élèvent dans l’air. Égayant l’atmosphère et les coeurs alors que nous pénétrons dans la cour de cette école de Plaine-des-Papayes, lancée il y a quatre ans. Vue de l’extérieur, elle ressemble à toutes les écoles pré-primaires, avec des jeux, des fresques de couleurs, entre autres, créant une ambiance sereine et joyeuse propre au monde de l’enfance. C’est avec un bonjour en chœur que des jolies bouilles nous accueillent, sourire aux lèvres, yeux pétillants. La joie, la curiosité et l’innocence de ces petites boules d’énergie, c’est un bonheur à voir.

 

Ils sont une quinzaine de petits à avoir été accueillis sous les ailes bienveillantes de Yassoda Roopnah du lundi au vendredi, chaque semaine. Parmi eux, se trouvent quelques enfants qui souffrent d’un trouble de la parole. «Ils ont 3 ans ou plus et ne font que gazouiller ; ils ne formulent pas encore de mots», nous confie la directrice de l’école. Les troubles de langage chez l’enfant, nous explique-t-elle, sont principalement dus à un manque de pratique du langage, soit parce que celui-ci pense qu’il n’est pas nécessaire de communiquer avec les gens, donc n’a pas envie de parler, soit parce qu’au sein du foyer où il vit, il n’y a pas de dialogue et de communication ou alors son entourage n’utilise pas un langage adapté à son âge. Cependant, ajoute Yassoda Roopnah, le trouble de la parole peut aussi avoir une cause médicale, notamment des malformations au niveau de la langue.

 

 «Les premiers enfants que j’ai accueillis avec ce trouble avaient, pour certains, été rejetés par d’autres écoles car ils n’arrivaient pas à s’intégrer. D’autres avaient été envoyés dans des écoles dites spécialisées mais qui n’avaient pas les outils nécessaires pour les encadrer», explique la directrice de l’école. Ne voulant pas les voir rester plongés dans le silence et être baladés d’école en école sans que cela les aide, alors que leurs parents ne savent plus à quel saint se vouer, Yassoda Roopna accepte de relever le défi de les accueillir et de les encadrer. C’est ainsi que son école pré-primaire, destinée à la méthode mainstream, se retrouve à inclure dans son cursus des techniques pour promouvoir la rééducation de la parole afin de faciliter l’intégration sociale de ces enfants qui ont du mal à parler et à s’exprimer.

 

La technologie est le pilier majeur utilisé à l’école Royal Kids pour les exercices d’orthophonie. «Nous devons susciter l’attention des enfants quand nous travaillons avec eux. Nous faisons la projection de vidéos de chant et d’histoire. Car les images les captivent, développent leur ouïe et les mots sont associés aux images», souligne Yassoda Roopna.

 

Success stories

 

Les éducatrices utilisent aussi des petits tableaux interactifs avec ces enfants. «Ce sont des tableaux qui projettent des alphabets, des formes, entre autres, que les enfants retracent, en sus d’une voix qui dicte ce qu’ils font. Ces tableaux ont permis à beaucoup d’entre eux de pouvoir réciter et apprendre l’alphabet, les chiffres, les formes, entre autres.» Pour la directrice de Royal Kids, les méthodes mises en place sont devenues des incontournables pour le développement de ces enfants à leur rythme mais avec des résultats concluants.

 

Évoquer les success stories lui fait d’ailleurs venir les larmes aux yeux. Difficile pour elle de ne pas être émue en repensant à l’évolution de ses petits protégés. «J’ai toujours des frissons quand j’en parle. L’histoire qui m’a le plus marquée, c’est celle du petit Akash* qui marchait toujours à quatre pattes et ne prononçait pas un seul mot quand il a intégré l’école. Mais au bout de trois mois, il a fait ses premiers pas et articulé ses premiers mots.  Les parents étaient fous de joie et ça a été un nouveau départ pour eux. En tant qu’éducatrice, j’ai ressenti un sentiment d’accomplissement à ce moment-là. Encore plus aujourd’hui, quand je pense qu’il est en Grade 1 et mène une scolarité normale.»

 

Autre histoire, autre bonheur. Celle de Brittany, 5 ans, qui, nous raconte Yassoda Roopna, a débarqué chez Royal Kids sans pouvoir prononcer un seul mot. «Aujourd’hui, c’est une vraie pipelette que nous avons à l’école, même s’il y a encore du travail. En tout cas, elle a parcouru un joli bout de chemin. Aujourd’hui, c’est une fille pleine de joie et qui parle sans cesse. Nous ne pouvons qu’être fières d’elle.»

 

Consciente de tout le travail qu’il reste encore à abattre pour venir en aide aux enfants qui souffrent de troubles de la parole, Yassoda Roopna ne se décourage pas. Au contraire, elle est plus que motivée et se dit prête à relever, avec son équipe, tous les défis pour que ces enfants aient droit à la parole et puissent être autonomes.