Encourager l’autosuffisance alimentaire des familles de Roche-Bois en donnant aux enfants le goût de travailler la terre. C’est l’objectif de Vivo Energy Mauritius qui a récemment fait don d’une ferme aquaponique au Mouvement pour le Progrès de Roche-Bois.
D’un côté, il y a la volonté sociale d’une entreprise de soutenir la communauté en lui donnant les outils nécessaires afin qu’elle puisse développer autonomie et durabilité. De l’autre, il y a une association qui espère aider ceux dans le besoin à sortir de la pauvreté et mieux s’intégrer socialement à travers l’agroécologie. En effet, afin de renforcer l’agriculture durable dans la communauté de Roche-Bois, Vivo Energy Mauritius, qui poursuit ses initiatives de développement communautaire, a récemment installé un potager aquaponique au sein de l’ONG Mouvement pour le Progrès de Roche-Bois (MPRB). Jusqu’ici, Vivo Energy Mauritius a été très active dans la localité en faisant régulièrement des dons de fournitures scolaires, en distribuant de vivres aux familles dans le besoin durant des crises sanitaires et environnementales, et en soutenant les jeunes talents locaux.
Son programme Cité Zen «Les Petites Paumes de Terre», grâce auquel quatre écoles primaires, dont une à Rodrigues, ainsi que quatre ONG bénéficient maintenant de jardins biologiques et de potagers aquaponiques, est une façon de plus de renforcer la résilience de la communauté et de promouvoir un mode de vie durable pour les générations futures, explique Fouad Khfifi, Managing Director de Vivo Energy Mauritius. «À travers cette initiative, nous nous alignons avec les objectifs de développement durable définis par les Nations Unies, notamment celui de promouvoir l'agriculture durable. Ce potager aquaponique répond à un double objectif : subvenir aux besoins alimentaires des habitants de Roche-Bois en fournissant des légumes frais et sains, et servir d’outil pédagogique pour sensibiliser la communauté aux pratiques agricoles écoresponsables. Chez Vivo Energy Mauritius, nous sommes convaincus du rôle essentiel des entreprises pour préserver l’environnement et transmettre les compétences nécessaires aux générations futures.»
En décembre dernier, les bénéficiaires ont pu se familiariser avec le jardinage grâce à la mise en terre de plants de poivrons offerts par l’entreprise. Un moyen de les intéresser à l’agriculture et de les inciter à reproduire ces gestes simples à la maison. Pour Lindsay Morvan, président du MPRB, c’est un projet qui a toute son importance et son utilité. «L’objectif est de rétablir le lien entre le bien-être humain et la biodiversité tout en cherchant à démontrer, à travers une compréhension pragmatique et systématique du contexte socio-économique, que l’accès amélioré à une alimentation saine et aux compétences écologiques peut favoriser de meilleures habitudes alimentaires et un bien-être nutritionnel chez les jeunes et la communauté en général.» D’ ailleurs, poursuit notre interlocuteur, le premier rapport de laitues de l’ONG a été très fructueux et les familles bénéficiaires des programmes du MPRB en ont bien profité.
Autosuffisance alimentaire
Ce don de Vivo Energy Mauritius, souligne Lindsay Morvan, vient renforcer le travail entrepris par le MPRB : «La promotion d’un environnement écologique sain et inclusif est, depuis ces dernières années, parmi les axes prioritaires du MPRB dans son objectif d’intégration sociale et de combat contre la pauvreté. L’une de nos actions en matière de bien-être communautaire a été la facilitation constante d’opportunités liées à l’agro-écologie au bénéfice des membres de la communauté de Roche-Bois, en mettant particulièrement l’accent sur les jeunes et les femmes. Ce projet s’ajoute au projet de permaculture que nous avons démarré depuis plus de deux ans dans l’enceinte même de notre centre.»
Aller toujours plus loin dans son engagement pour une meilleure intégration sociale et économique des habitants de Roche-Bois, c’est la mission du MPRB ; mission qui, en plus de 30 ans, n’a pas pris une ride. Cependant, au fil des années, la stratégie de l’association a grandement évolué. «Pour atteindre nos objectifs, nous avions initié divers projets d’accompagnement social et de formation visant particulièrement les enfants sujets aux échecs scolaires. En cours de route, nous avons aussi développé des programmes qui incluaient la formation des parents. Et nous avons aujourd’hui beaucoup de success stories de ces enfants devenus des adultes professionnels aussi bien à Maurice qu’à l’étranger. Cependant, la situation à laquelle nos jeunes font face aujourd’hui nous interpelle et nous oblige à évoluer dans notre approche. C’est ainsi que depuis notre projet Zenes Konekte, initié en 2021, nous nous sommes entourés de quelques jeunes cerveaux pour pouvoir mieux répondre aux attentes de tous ces jeunes qui ne demandent qu’à s’épanouir dans le respect de leur dignité. Parmi ceux-là Oliver Fanfan, Karim Currimjee, Charlène Elisa, Linley Morvan, Jérémy Manoula et Géraldine Baptiste, qui, malheureusement, vient de nous quitter pour aller s’établir au Royaume Uni.»
C’est fort ces collaborations, mais aussi du précieux soutien financier du National Social Inclusion Fund (NSIF) que le projet d’intégration sociale qui consiste à soutenir les enfants à différents stades de leur scolarité et leurs parents à travers divers programmes se poursuit. Parmi ceux-ci, on retrouve le soutien communautaire à la petite enfance, le soutien après l’école pour les enfants du primaire et du secondaire ainsi que l’aide pédagogique et social pour les enfants de 12-16 ans qui ne fréquentent pas l’école. Il y a aussi la formation préprofessionnelle et de placement professionnel pour les jeunes ayant atteint l’âge de 16 ans et n’ayant pas de compétences pour trouver un emploi, et l'éducation à la vie familiale pour aider les parents à mieux soutenir leurs enfants.
«Nos activités bénéficient aussi du soutien de divers acteurs du privé. En plus du projet de permaculture, nous venons aussi d’initier le projet agri-santé soutenu par le Mauritius Research Innovation Council (MRIC). Ce projet vise à promouvoir la culture hydroponique comme un moyen efficace, efficient et durable pour atteindre la sécurité alimentaire, la résilience climatique et la régénération des écosystèmes afin de soutenir l’amélioration des conditions de vie.» Autant d’initiatives qui sauront trouver écho auprès de la communauté locale pour la faire grandir.