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Maman grâce à la fécondation in vitro

Isabelle est actuellement en traitement pour une deuxième FIV.

Elles pensaient ne jamais pouvoir donner la vie et être mère. Pour ces femmes, la fécondation in vitro a été le seul recours pour accéder à leur rêve.

«Quand je vois ma fille chaque matin, c’est tout simplement le bonheur», confie Vanita. À 42 ans, elle a mis au monde, il y a trois mois, une petite fille qui la comble de bonheur. Pendant des années, elle a cru qu’elle ne pourrait jamais éprouver ce sentiment. Lorsqu’elle s’est mariée à l’âge de 26 ans, elle a voulu, quelques années plus tard, mettre un bébé en route : «Comme je ne tombais pas enceinte, je suis allée consulter un gynécologue. Mais l’expérience s’est révélée traumatisante. J’ai essayé plusieurs traitements, des injections d’hormones et même une insémination artificielle. Cependant, rien n’a fonctionné.» Elle y a cru tellement fort, a essayé tellement de fois. Et à chaque fois, elle échouait et plongeait dans le désespoir.

 

Finalement, Vanita jette l’éponge. Dégoûtée. Ce n’est que quelques années plus tard qu’encouragée par son époux, elle cherche un deuxième avis médical au Harley Street Fertility Center. «Je souffre d’endométriose, une maladie qui rend infertile. Tous les traitements que j’avais suivis n’avaient fait qu’empirer mon cas. J’étais anéantie en apprenant cela.» Par la suite, Vanita a recours à deux fécondations in vitro (FIV) qui échouent. À chaque échec, la déception est immense, mais elle trouve la force de recommencer. Outre l’effort physique et psychologique de ces essais cliniques, il y a le financement qui n’est pas donné. Heureusement, dit-elle, elle a pu avoir recours à une FIV à trois reprises sans s’endetter. 

 

La troisième tentative, l’année dernière, est la bonne. Neuf mois plus tard, elle met au monde son bout de chou grâce à la procréation médicalement assistée : «J’ai persévéré grâce à la prière. Ma foi a été très importante pour moi dans ce combat. Devenir maman était pour moi plus qu’une envie, c’était devenu une obsession.» Vanita a tellement désespéré à l’idée de ne jamais être mère qu’aujourd’hui, elle a toujours du mal à croire que son vœu le plus cher a enfin été exaucé : «Tomber enceinte à 41 ans était pour moi inespéré. Le combat a été tellement long et difficile. J’avais peur de faire une fausse couche, de perdre cet enfant que j’avais tellement voulu et puis, ma fille est arrivée.»

 

Un rêve. Un désir. Celui de pouvoir porter un être en son sein, de pouvoir lui donner la vie et d’être un jour maman. C’est le souhait de plusieurs femmes. Si la majorité d’entre elles peuvent concevoir un bébé de façon naturelle, certaines font face à l’épreuve de l’infertilité. Concevoir un enfant devient alors un long cheminement, souvent semé d’embûches, un parcours fait de tentatives qui échouent parfois et qui marchent d’autres fois. La FIV est souvent le seul recours pour ces femmes qui souhaitent à tout prix devenir mère. Isabelle est aussi passée par là. Après leur mariage, il y a neuf ans, son époux et elle veulent tout de suite fonder une famille. Les mois passent, mais elle ne tombe pas enceinte. Déterminée, elle se rend chez son gynécologue qui lui prescrit des injections d’hormones, en vain. Isabelle apprend par la suite qu’elle est atteinte d’endométriose. «J’ai appris que j’étais infertile à 99 %, ce qui représente l’impossibilité de tomber enceinte. C’était difficile à accepter.»

 

Pour Isabelle, c’est le choc. Mais elle ne se décourage pas. En 2011, elle se rend au Harley Street Fertility Center pour faire une FIV : «Les traitements ont duré trois mois. Le processus est long et contraignant. Il y a une batterie de tests à faire, des prises de sang régulières, des piqûres deux fois par jour à des heures fixes.» Pour elle, toutes ces étapes sont difficiles tant physiquement que mentalement, mais elle s’accroche. Des trois embryons prélevés, deux sont injectés à Isabelle et le troisième est congelé. La première prise de sang, 14 jours après, confirme que l’un des embryons a pris et qu’Isabelle est enceinte. Elle n’y croit pas et pourtant, c’est la réalité. Elle doit à nouveau se rendre à la clinique pour faire une autre prise de sang qui confirmera sa grossesse. Pour le couple, cette attente est interminable et quand enfin la nouvelle tombe, c’est l’explosion de joie : «Mon cœur s’est emballé. Je tremblais. C’était une joie immense, une très grande victoire. En même temps, j’avais peur que ma grossesse n’aboutisse pas.»

 

Heureusement pour Isabelle, la grossesse se passe sans complication et au bout de neuf mois, elle met au monde l’enfant tant espéré : «C’était magique. Je n’oublierai jamais les échographies et sa naissance. C’est un grand bonheur.» À 42 ans, Isabelle souhaite donner un petit frère ou une petite sœur à sa fille. L’année dernière, elle a appris que l’embryon congelé n’a pas tenu et récemment, elle a recommencé tout le processus de la FIV. Avec beaucoup d’espoir.

 

Réaliser son rêve

 

Comme elle, Thérèse a pu réaliser son rêve. Après un mariage tardif, son mari et elle ont tout de suite voulu mettre un enfant en route. Comme Thérèse souffre aussi d’endométriose, il lui a fallu attendre un an avant de pouvoir faire une première insémination artificielle. Aujourd’hui, son garçon a 3 ans et demi : «Pendant longtemps, j’ai pensé que je ne serai jamais mère. Je m’estime tellement chanceuse.»

 

Il y a deux ans, ce n’est pas un, mais deux bébés que Zakhia et son époux accueillent. Un bonheur inespéré que tous les deux ne pensaient jamais vivre. Lorsqu’ils se marient en 2004, une maladie vient tout chambouler. Irfaan doit subir un lourd traitement médical qui le rend infertile. Pendant des années, raconte Zakhia, elle regarde les femmes de son entourage s’occuper de leurs enfants. Sa déception est immense mais elle n’en parle pas à son mari, déjà éprouvé par la maladie. À cette époque, le couple n’a jamais entendu parler de la procréation médicalement assistée. «Un jour, en passant par Floréal, j’ai vu cette clinique avec le mot fertility dans l’intitulé. J’ai décidé d’entrer pour voir et, avec ma femme, nous avons décidé de tenter l’expérience», se souvient Irfaan.

 

En 2012, le couple fait un premier essai. Après quelques mois de traitement, Zakhia apprend qu’elle est enceinte de jumeaux. «Je me souviens que nous avions réuni quelques membres de notre famille. Pas tous, car il y a toujours des préjugés sur la FIV. Mon beau-père a pleuré quand nous lui avons annoncé que Zakhia attendait des jumeaux», confie Irfaan. Ce dernier admire le courage de son épouse pour faire face à ce lourd traitement : «Dans tout ça, c’est la femme qui fait le plus gros du travail. Tout le mérite lui revient.» Même s’il leur a fallu investir de l’argent pour avoir la chance d’être parents, Irfaan et Zakhia ne le regrettent absolument pas. Au contraire. Plus proche que jamais de ses deux enfants, le couple vit aujourd’hui la vie dont il a toujours rêvé : une vie de famille, tout simplement.

 

L’endométriose, c’est quoi ? 

 

Trouble gynécologique qui concerne une femme sur dix, l’endométriose est une maladie méconnue. Celle-ci se manifeste par des règles abondantes et des douleurs au bas du ventre, entre autres, qui entraînent une infertilité chez la femme. L’endométriose survient lorsque l’endomètre, la muqueuse qui recouvre l’intérieur de l’utérus, se développe dans d’autres parties du corps. À la fin du cycle menstruel, ces cellules se mettent à saigner sans toutefois trouver un chemin de sortie puisqu’elles ne se trouvent pas à l’intérieur de l’utérus. Ces saignements engendrent ainsi des irritations au niveau des organes touchés, des hémorragies, mais aussi la formation de kystes.

 

Si l’on sait que l’endométriose affecte la fertilité, l’origine de la relation entre cette maladie et l’infertilité n’a pas encore été établie.

 

La fécondation in vitro, comment ça marche ?

 

Aussi connue comme la procréation médicalement assistée, la fécondation in vitro consiste à recréer en laboratoire ce qui se passe normalement après l’acte sexuel, au moment de la fécondation d’un oeuf par le spermatozoïde dans les trompes d’une femme. La FIV peut donc se résumer en trois grandes étapes : la collecte des cellules sexuelles mâles et femelles connues comme les gamètes, la fécondation qui consiste à mettre en contact un spermatozoïde et une ovule in vitro et, finalement, le transfert des embryons dans l’utérus.

 

La première phase de la FIV est la stimulation ovarienne pour encourager l’ovulation chez la femme et recueillir les ovocytes. Pour ce faire, la femme doit se faire injecter des hormones quotidiennement pendant deux à cinq semaines. Le monitoring se fait à travers des échographies ovariennes et des dosages sanguins. Vient ensuite la ponction d’ovocytes et des follicules, et la collecte des spermatozoïdes à travers la masturbation du futur père, après une abstinence de trois jours pour une meilleure qualité du sperme, qui doit se faire le jour de la FIV au laboratoire. Les spermatozoïdes les plus fécondants, entre 10 000 et 100 000, sont déposés avec les ovocytes dans un milieu de culture favorable et ensuite dans l’incubateur à 37 degrés. Après 48 heures d’incubation, l’oeuf fécondé devient un embryon qui peut être transféré dans l’utérus. De ces embryons, seuls deux ou trois sont placés dans l’utérus. Les autres sont congelés pour une autre FIV si le couple le souhaite.

 

Le premier bébé éprouvette

 

En 1978, le premier bébé éprouvette de l’histoire voit le jour en Grande-Bretagne. Elle s’appelle Louise Brown et elle est aujourd’hui âgée de 37 ans. Sa naissance, après plus de 15 ans de recherches et d’études menées par le biologiste Robert Edwards, considéré comme le pionnier de la fécondation in vitro, et le gynécologue Patrick Steptoe, est venue donner une nouvelle dimension à la recherche d’un traitement contre la stérilité. On estime à cinq millions le nombre de bébés nés dans le monde grâce à la fécondation in vitro.

 

Où le faire à Maurice ?

 

Il y a encore quelques années, la FIV était méconnue des Mauriciens. Aujourd’hui, de nombreux couples ont recours à cette méthode de procréation. Le premier établissement à avoir proposé la fécondation in vitro à Maurice est la Clinique St Esprit à Quatre-Bornes, en 1997. C’est le Dr Mario Ng qui a été le premier à proposer ce service aux couples mauriciens qui faisaient face à l’infertilité. Aujourd’hui, la Clinique St Esprit propose deux types de FIV : la classique et l’Intra Cytoplasmic Sperm Injection.

 

Lancée en 2002 par le Dr Rajat Goswamy, le Harley Street Fertility Center est aussi un centre spécialisé dans la procréation médicalement assistée et a vu, jusqu’à ce jour, la naissance de plus de 400 bébés. La clinique propose plusieurs autres traitements comme la laparoscopie contre l’endométriose et les problèmes ovariens, la hystéroscopie pour enlever les fibromes, les polypes et le traitement des problèmes de la cavité utérine, l’éclosion assistée au laser, l’insémination utérine, la congélation d’embryons, la biopsie testiculaire et la congélation de tissus testiculaire et de spermatozoïdes, entre autres.

 

Plus récent, le centre de fertilité d’Apollo Bramwell a vu le jour il y a un an. Mené par une équipe d’experts dont deux spécialistes de renommée mondiale, le professeur Safa Al-Hasani, et le Dr Leonard Formigli, le centre propose d’aider les couples à lutter contre l’infertilité. Outre la fécondation in vitro, divers services y sont proposés, dont l’analyse du sperme, l’insémination intra-utérine, la cryopréservation du sperme, la cryopréservation des embryons et l’injection de sperme intra-cytoplasmique, entre autres.