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Eastern Welfare Association for Disabled : Pour que le handicap ne soit plus un obstacle

Saroj Gooriah a lancé l’Eastern Welfare Association for Disabled il y a une vingtaine d’années.

Nichée au cœur de la région de Beau-Champ, l’Eastern Welfare Association for Disabled accueille depuis 20 ans des enfants et des jeunes adultes qui vivent avec un handicap. La mission de l’association ? Leur donner une éducation adéquate pour permettre leur intégration dans la société.

Une personne vivant avec un handicap est tout aussi capable de lire et d’écrire, de se débrouiller seule et de décrocher un travail afin d’être autonome. Saroj Gooriah y a toujours cru et encore plus aujourd’hui. Permettre à ces personnes de se mettre debout malgré le handicap, les voir aller  au-delà des obstacles physiques et vivre leur vie tout simplement, c’est le défi qu’elle s’est lancé il y a plus de 20 ans. Aujourd’hui, Saroj Gooriah et son équipe s’occupent d’une soixantaine de bénéficiaires. Leur objectif ? Permettre aux enfants d’étudier et aux jeunes adultes de développer un savoir-faire à travers l’artisanat. Un pari audacieux et courageux. 

 

À l’époque, cette infirmière est très impliquée dans le circuit social de sa localité et son constat crée chez elle un déclic. «Je rencontrais de nombreux parents dont les enfants étaient handicapés. Ils ne savaient pas quoi faire parce qu’il n’y avait pas d’école ou de centre spécialisé dans l’Est pour les prendre en charge», se souvient-elle. Devant les difficultés de ces familles et touchée par ces enfants, Saroj Gooriah décide de mettre un terme à sa carrière d’infirmière et de se lancer dans un projet qu’elle appellera l’Eastern Welfare Association for Disabled. C’était en 1996. «Nous avons commencé comme un Day-Care Centredans un bâtiment à Bel-Air/Rivière-Sèche. Nous nous occupions des enfants et des jeunes adultes pendant que les parents travaillaient. Nous organisions des activités pour les stimuler.» 

 

Au fil des années, Saroj Gooriah et ceux qui l’accompagnent dans cette aventure prennent un autre tournant. Si le Day-Care Centre a toute sa raison d’être, ils se rendent très vite compte que l’éducation est tout aussi importante pour ces enfants et ces jeunes adultes qui sont souvent déscolarisés parce qu’ils ne peuvent pas s’adapter au système scolaire classique. Alors qu’en 2002, l’Eastern Welfare Association for Disabled s’affilie au ministère de l’Éducation et devient officiellement une école spécialisée. Une équipe est montée et des formations sont dispensées pour que l’équipe puisse mieux encadrer et accompagner ses bénéficiaires grâce à une éducation personnalisée. 

 

L’école, qui s’est installée dans de nouveaux locaux en 2004 grâce au soutien du domaine sucrier de Beau-Champ et d’Anahita, est nichée au milieu des champs de cannes de Beau-Champ. Le cadre y est pittoresque et l’air pur. C’est là que chaque jour, les 68 bénéficiaires de l’école viennent passer leurs journées. Les plus petits sont classés, selon leur capacité intellectuelle qui est déterminée par un examen, dans l’une des classes allant de Grade 1 à 5. Ceux-là suivent alors, grâce à l’accompagnement d’une enseignante spécialisée, le curriculum dessiné par le ministère de l’Éducation. 

 

Warren, 14 ans bientôt et atteint d’un handicap physique, fait partie de la classe de Grade 4. Rina Teekooree, son enseignante, ne tarit pas d’éloges à son sujet. «Il est très brillant et il n’est pas timide. Il aime beaucoup participer à la classe», dit-elle. La journée, souligne celle-ci, se fait en deux parties. Il a d’abord l’académique mais aussi des activités comme le sport, la danse, le chant, les sketchs, le coloriage et des jeux, entre autres. «Tout est adapté à leurs besoins. Ces activités sont importantes pour leur développement. Ces enfants vivent peut-être avec un handicap mais ils ont énormément de potentiel et de talent.»

 

Compassion, amour et fierté

 

Dans une autre classe qui ressemble à une petite salle de jeu, Poonam Monique et Marie-Michèle Rafidimanana s’occupent avec tendresse et amour des enfants atteints d’un handicap physique sévère. Ici, la majorité des élèves sont atteints de paralysie cérébrale. Soutenues par un psychothérapeute, elles multiplient les exercices afin de développer la motricité et tonifier les muscles de ces enfants. Poonam Monique ne pouvait imaginer faire autre chose comme métier. «On s’occupe d’eux mais on apprend aussi beaucoup. Dans la vie de tous les jours, beaucoup de personnes les regardent avec indifférence mais nous, notre regard sur eux est fait de compassion, d’amour et de fierté», confie la jeune femme. 

 

Un peu plus loin, au détour d’une petite allée, c’est l’atelier des grands qui se dévoile. Ici, filles et garçons apprennent à broder, à coudre, à fabriquer des produits en rotin pour l’artisanat, entre autres. «Nous faisons aussi des savates, de la peinture sur du verre et du bois, des décorations mais notre principale activité reste l’artisanat», souligne l’une des encadrantes, Surekha Gopaul. Dans l’atelier des garçons, il y a du rotin à perte de vue. Les produits fabriqués à partir du rotin sont multiples. Déco, encadrement pour miroir, fourreau pour carafe, entre autres. Il y a aussi, et surtout, les paniers en rotin qui se déclinent sous différentes formes et tailles. «Nous en produisons spécialement pour les hôtels du coin qui nous commandent des paniers pour le pain, notamment. C’est l’activité principale de notre atelier», souligne Saroj Gooriah, directrice de l’établissement, sans cacher sa fierté. 

 

En ce moment, l’atelier est en mode préparation. Cette année encore, l’Eastern Welfare Association for Disabled participera au Marché de Noël solidaire, un événement important pour l’école qui y vendra ses créations pour la fête de la Nativité. Il y a aussi la journée portes ouvertes en fin d’année pour les parents et la famille qui découvriront les produits de leurs enfants. Pour Saroj Gooriah et son équipe, le chemin parcouru depuis 20 ans est loin d’être anodin. «Nous essayons d’emmener ces enfants vers le haut. Ils sont vraiment courageux et ont tous du talent. C’est un travail, parfois difficile, que nous faisons avec notre cœur.» C’est là leur plus grande fierté.