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Bénévole Boutique : La solidarité à petit prix

Jocelyne Manon accueille les clients venant des quatre coins de l'île.

Il s’agit d’un magasin pas comme les autres qui, comme son nom l’indique, permet aux personnes à faibles revenus de s’approvisionner en vêtements, chaussures et autres à moindre coût. Derrière la Bénévole Boutique se cache un autre projet : aider les enfants issus de familles modestes à poursuivre leurs études.

Non loin de la route principale d’Eau-Coulée, des conteneurs colorés attirent le regard. Il s’agit d’une boutique. Un endroit qui n’a rien à voir avec les autres magasins qu’on trouve un peu partout. À l’intérieur, les centaines de vêtements accrochés sautent aux yeux. Ils sont répartis en catégories. D’un côté, chemises, polos, pantalons pour hommes, de l’autre, blouses, jupes, robes pour dames. Il y a aussi des vêtements pour bébé posés dans des paniers, des chaussures, des uniformes, etc. Ici, les prix n’ont rien à voir avec ceux pratiqués  ailleurs. Il ne faut qu’un coup d’œil pour le constater. Tout se vend à petit, très petit prix. C’est l’essence même de la Bénévole Boutique où s’active la vendeuse Jocelyne Manon. 

 

Du cœur à l’action, il n’y a qu’un pas. Pour aider les familles les plus vulnérables à sortir de la pauvreté, Salmah Maharaullee, une ancienne enseignante, a décidé de mettre sur pied la Bénévole Boutique à Eau Coulée, ouverte de 11 à 17 heures. Car elle est d’avis que l’on doit apprendre à quelqu’un à pêcher plutôt que de lui donner directement un poisson. Le principe est simple : ceux qui ont des vêtements, des chaussures, des accessoires et même un peu de vaisselles encore en bon état qu’ils n’utilisent plus en font don à la boutique. Ces produits, après avoir été triés, sont mis en vente à un prix dérisoire. 

 

L’idée ? Permettre à ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens de s’acheter de quoi s’habiller avec leur argent, de le faire, même si cette somme est symbolique. «Un homme peut repartir avec une chemise, un pantalon et une paire de chaussures pour Rs 150, une femme peut trouver un churidar à Rs 50. Nous avons des chemises blanches et des uniformes à partir de Rs 20 et des vêtements pour bébé à partir de Rs 5 ou Rs 10», souligne Salmah.  

 

Cette année, alors que Noël et le Nouvel an approchent, son équipe et elle ont décidé d’intensifier leur présence pour mieux se faire connaître et toucher plus de personnes. «En cette période, toutes les donations comptent afin que ceux qui vivent dans des situations précaires puissent, eux aussi, avoir des habits convenables», lance Mousheer, le fils de Salmah, qui l’aide à mieux faire connaître la boutique sur les réseaux sociaux. «Nous voulons que les Mauriciens sachent que nous sommes là. Ils peuvent d'ailleurs nous contacter sur le 5849 2777. On a tous des choses encore en bon état mais qu’on n’utilise plus. Souvent, on ne sait pas quoi en faire alors qu’on peut les donner à ceux qui en ont besoin. Vous pouvez venir déposer vos donations ou venir acheter des vêtements et autres», souligne-t-il. 

 

Soutien financier

 

Cette boutique solidaire, Salmah l’a pendant longtemps imaginée. Après avoir été enseignante et fait une carrière dans la gestion d’entreprise, elle a décidé, il y a trois ans, que le moment était enfin venu d’ouvrir cette fameuse boutique mais tout n’a pas commencé en 2014. Son implication dans le social remonte, en fait, à 2005 lorsqu’elle lance avec d’anciennes collègues et amis, le Student Support Group, une ONG qui a pour objectif de soutenir financièrement des étudiants dans leurs études. 

 

Quand elle a l’idée de la Bénévole Boutique, Salmah a deux objectifs en tête. «Le premier, c’était de pouvoir alléger le fardeau des familles vulnérables. Il ne s’agit pas d’offrir des donations parce que ce serait trop facile et quand c’est gratuit, on a tendance à gaspiller, à ne pas faire attention. Alors que lorsqu’on paie même une petite somme, on est conscient de dépenser de l’argent. À ce moment-là, on achète parce qu’on en a vraiment besoin. C’est un moyen de responsabiliser les gens.» Pouvoir dégager du financement pour ensuite être capable de soutenir des enfants dans leurs études est le deuxième but de Salmah à travers cette boutique. Outre les donations qu’elle reçoit avec ses sponsors, l’argent des ventes de la boutique est totalement reversé au Student Support Group

 

Prendre en main les enfants qui ont du potentiel mais dont les familles ont du mal à financer les études est une cause à laquelle elle tient énormément. Ce qui l’a convaincue à se lancer, confie-t-elle, ce sont les efforts fournis par les mamans qu’elle a croisées. Des mères courages souvent seules ou sous la joute d’un mari alcoolique ou accro aux drogues, encerclées par la pauvreté. Et qui malgré cela, luttent comme jamais pour que leurs enfants puissent réussir leurs études. «Ceux qui veulent nous aider peuvent nous contacter sur le ssgmauritius@gmail.com», souligne Salmah. Depuis le lancement de l’association, plus d’une soixantaine d’étudiants allant de la Form IV à l’université ont reçu l’aide du Student Support Group. «27 d’entre eux ont pu finir leurs études secondaires et 29 jeunes ont décroché une licence universitaire», précise Salmah. Des petites réussites comme ça, elle en connaît plusieurs. C’est ce qui la pousse chaque jour à poursuivre son engagement.