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Yashraj Bhudoye : «Ase ar koripsion ! Zeness koumans reazir !»

Alors que la Journée internationale de la lutte contre la corruption a été observée vendredi dernier, parole au jeune président de l’association Youth Against Corruption (YAC). Celle-ci sera officiellement lancée ce mercredi 14 décembre.

Comment se porte votre association depuis sa création ?

 

YAC est un groupe de jeunes professionnels réunis dans la lutte contre la corruption. Tout a commencé à la suite du Youth Networking Forum organisé par l’Independent Commission against Corruption (ICAC) en août 2015. C’est à ce moment précis qu’un groupe de jeunes a décidé de former l’association YAC, vu qu’il n’y avait aucun groupe de jeunes militants pour cette cause dans le pays. Comme toutes les organisations, il y a eu des hauts et des bas. Au niveau de YAC, on a pris le temps de travailler sur notre constitution, notre structure, nos sous-comités, consolider notre exécutif et en même temps organiser des activités. En un mot, YAC est bien partie.

 

Quelles sont les actions/activités dans lesquelles vous avez été impliqués ?

 

Notre première activité était une compétition où les jeunes étaient invités à venir avec un logo pour représenter notre organisation. Nous avons ensuite organisé des campagnes de sensibilisation avec des sessions interactives et informelles sur la corruption dans des institutions secondaires et tertiaires telles que le collège Ébène SSS (Boys) et le collège Bhujoharry, à La Tour-Koenig, l’université de Maurice (UOM), l’Aberyswyth University et la Middlesex University. Il faut aussi noter que notre équipe de média a effectué un micro-trottoir avec les jeunes de l’UOM, démontrant la relation inverse des jeunes vis-à-vis de la corruption. Nous avons collaboré avec l’ICAC sur le projet d’une short film competitionavec la Junior Chamber International (JCI) Mauritius sur des sessions, notamment l’Active Citizen Framework, et avec l’AIESEC sur un projet de leadership : LEAD Summit. YAC a aussi organisé un symposium sur le Freedom of Information Actavec les jeunes de l’UOM.

 

Comment pensez-vous changer les choses sur ce sujet très decrié ?

 

À YAC, nous agissons comme une plateforme pour les jeunes afin qu’ils partagent leurs opinions, leurs suggestions et même leurs critiques vis-à-vis des actualités qui concernent la corruption, entre autres. Notre but est d’éduquer les jeunes, de les engager et de les encadrer en ce qui concerne la corruption pour qu’ils puissent passer le message dans leur cocon social. Nous croyons aussi que plus les jeunes sont informés, plus ils sont mieux placés pour provoquer des débats d’idées ou des réflexions concernant notre société. D’ailleurs, notre devise est très simple : Ase ar koripsion ! Zeness koumans reazir !

 

Quel est le regard des jeunes sur la corruption ?

 

30 % de notre population se compose de jeunes. Étant le Chairpersonde YAC et étant en contact permanent avec les jeunes, je peux dire qu’ils sont assez sceptiques concernant la corruption. Let’s call a spade a spade ! Plusieurs facteurs incitent ces jeunes à penser ainsi : manque de transparence et de communication au niveau de certaines institutions, manque de méritocratie dans la façon dont les recrutements sont faits dans certaines institutions – surtout où il y a des nominés politiques –, des promesses électorales d’aujourd’hui ou d’avant qui ne sont jamais tenues, entre autres. Mais l’élément crucial demeure le manque de confiance et la perception.

 

Quel bilan faites-vous de l’année de l’association ?

 

Après plus d’un an d’existence, je peux fièrement dire que YAC a grandi et a touché beaucoup de jeunes. Vous n’avez qu’à vérifier le nombre grandissant de personnes sur notre groupe FacebookYouth Against Corruption-Mauritius. C’est au-delà de 6 000 et avec plus de 1 000 mentions likessur tous nos posts, activités et débats en ligne. Ça a été un travail d’équipe et je tiens à remercier tous ceux qui ont cru en l’association et qui nous ont soutenus. Et tout cela est couronné par notre récent enregistrement officiel comme une organisation indépendante sous le Registration of Associations Actle mois dernier. Alors, le bilan est très positif et ce n’est que le commencement.

 

Quelles sont vos prochaines activités ?

 

Suivant notre enregistrement comme une association, notre prochaine activité sera notre lancement officiel dans le contexte de la Journée internationale contre la corruption. Le lancement aura lieu le mercredi 14 décembre à la Middlesex University. Comme projets pour le futur, nous pensons créer des antennes à travers les institutions tertiaires dans un premier temps et nous envisageons ensuite de bouger vers les collèges. Une autre idée est d’organiser des symposiums sur des thèmes tels que le financement des partis politiques ainsi que sur un nouveau Declaration of Assets Act.

 

Bio express

 

Ayant étudié le droit à la Middlesex University, Yashraj Bhudoye poursuit ses études en LLM International Business,tout en travaillant comme Paralegalchez DSL Chambers. Il compte poursuivre ses études du barreau l’année prochaine. Il est passionné de football et supporte l’équipe de Manchester United. «Je suis aussi avec pertinence l’actualité locale, les développements dans notre pays et surtout sa politique», précise-t-il.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

Le système de charge provisoire. Ces derniers temps nous avons vu beaucoup de charges provisoires rayées dans des high-profile cases. Certes, ce sont des high-profile casesmais ça nous pousse quand même à réfléchir sur ce système très archaïque mais aussi contradictoire vis-à-vis des droits fondamentaux de l’Homme. Mais quand même, il y a une petite lueur d’espoir avec le Police and Criminal Evidence Bill qui est en circulation entre les top lawyers. Mais la question principale demeure : est-ce qu’on a besoin d’une nouvelle loi pour contrecarrer certains excès et abus de pouvoir de la police ou doit-on rééduquer notre force policière sur le concept de charge provisoire et que celle-ci soit appliquée correctement tout en respectant les droits fondamentaux de l’Homme ?

 

Et sur le plan international ?

 

Sur le plan international, c’est évidemment le Brexitet la victoire du président élu Donald Trump aux États-Unis qui nous intéressent le plus. Ces deux événements ont beaucoup de points en commun et démontrent une certaine évolution dans les différentes sociétés. Les gens ne veulent plus de statu-quo !

 

Que lisez-vous actuellement et pourquoi ?

 

Le livre intitulé Hitler and Churchill, Secrets of leadershippar Andrew Roberts. Ce livre parle des similitudes entre le leadership d’Adolf Hitler et celui de Winston Churchill. Car s’ils étaient tous les deux différents en termes de personnalité, ils étaient quand même dirigés vers un seul objectif : la victoire de la Seconde Guerre mondiale.