La reine Elizabeth II a, le 13 mars, reconnu le jeune Mauricien comme le 29e Commonwealth Point of Light, en raison de son travail bénévole à aider les jeunes défavorisés de Maurice. Vashil Jasgray raconte son engagement et la contribution des jeunes dans la construction de la société.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être désigné «Point of light» par la reine ?
C’est un immense honneur. J’ai été très surpris quand j’ai appris que j’étais nommé pour cette distinction. Ça fait plaisir de savoir que l’ambassade et la reine ont apprécié le travail que je fais.
Qu’est-ce que cela implique d’être Point of light ?
C’est une distinction que quelqu’un reçoit pour sa contribution volontaire dans la société. Je me dis que désormais, je dois continuer mon engagement dans le travail social pour encourager d’autres jeunes à faire du volontariat.
Comment allez-vous utiliser cette distinction pour vos projets futurs ?
Elle va m’aider à rassembler d’autres jeunes autour de moi pour contribuer à nos différents projets mais aussi pour avoir d’autres collaborateurs et sponsors.
Et quels sont ces projets ?
Je suis le fondateur de la Plaine Magnien Youngsters Academy qui organise des activités pour l’épanouissement des jeunes de la région. Avec le soutien de la Corporate Social Responsibility (CSR) d’AML, nous mettons en œuvre un projet de football pour les jeunes de Plaine-Magnien. Actuellement, nous allons mettre en place un cours de rattrapage pour les enfants en difficulté qui sont en Grades 5 et 6.
Je suis aussi un des membres fondateurs et le président élu du Rotaract Club de Mahébourg. Nous mettons en exécution actuellement le Learning Zone Project à Le Bouchon, où nous donnons des cours de base à des enfants en difficulté. Quand j’étais en Angleterre, je travaillais dans le domaine du sport avec des enfants autrement capables.
Comment ce goût pour le social est-il né chez vous ?
J’ai commencé à en faire à l’âge de 16 ans. J’avais rejoint le Literacy Club de Plaine-Magnien et je fréquentais aussi le centre de jeunesse de Mahébourg. Après avoir eu le goût à faire du social, j’ai commencé à faire du volontariat au sein de l’ONG AidAction. Avec cette association, je participais à beaucoup de sessions de formation et à des ateliers de travail. C’est à la suite de l’expérience acquise que j’ai fondé la Plaine Magnien Youngsters Academy.
Que vous apporte donc votre engagement sur le plan personnel ?
Le travail social m’apporte beaucoup de satisfaction personnelle. Je me dis que je me rends utile en aidant les personnes en difficulté. J’ai beaucoup appris sur la nature humaine, la société, la façon de fonctionner du gouvernement et cela m’a apporté beaucoup de maturité.
Quel regard jetez-vous sur l’engagement des jeunes alors que le pays vient de fêter ses 50 ans d’Indépendance ?
Cinquante ans d’Indépendance, c’est un événement pour nous, les jeunes. Mais ces derniers sont de moins en moins des patriotes de nos jours et ils contribuent moins au développement de la société. La drogue tue nos jeunes, la technologie remplace nos valeurs et les jeunes n’ont pas le temps d’aider la société.
Est-ce que, selon vous, suffisamment est fait pour encourager l’engagement social ?
Heureusement, on peut compter sur le soutien et le fonds de la CSR. Il y a aussi plus de plateformes et d’ONG qui encouragent les jeunes à faire du social.
En tant que jeune, que pensez-vous de la crise au sommet de l’État ?
Il faut plutôt dire toutes les crises au sommet de l’État. Nous avons voté pour que les membres de ce gouvernement fassent des développements mais ils passent leur temps à faire autre chose que ce que nous attendons d’eux. Quand auront-ils le temps de faire quelque chose pour le pays ?
Nous voulons l’instauration d’une politique moderne et transparente mais presque tous les politiciens ne pensent qu’à leur petite personne et à leur bien-être.
Bio express
Vashil est un activiste social qui a passé huit ans à diriger des projets communautaires pour les enfants et les jeunes défavorisés à Maurice.
L’engagement social sous le feu des projecteurs
Le prix Point of Light récompense des bénévoles exceptionnels, c’est-à-dire des personnes dont le service et l’engagement font la différence au sein de leur communauté et dont l’histoire peut inspirer d’autres personnes à trouver des solutions novatrices et créatives aux défis sociaux dans leur communauté et au-delà.
En prévision de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth, qui se tiendra à Londres, les 19 et 20 avril, Sa Majesté la reine – en tant que chef du Commonwealth – a remercié les bénévoles venant des 53 pays du Commonwealth pour le travail qu’ils font dans leur communauté et au-delà. En partageant leurs histoires, la réunion des chefs de gouvernement célébrera des actes inspirants de bénévolat dans l’ensemble du Commonwealth et aidera d’autres personnes à apporter leur contribution afin de relever certains des plus grands défis sociaux de notre temps. Chaque récipiendaire de la distinction recevra un certificat personnalisé, signé par Sa Majesté. Le prix de Vashil Jasgray lui sera remis par le haut-commissaire Keith Allan, le jeudi 12 avril, lors d’une réception marquant la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth qui se tiendra à Londres.
Le Commonwealth est une communauté diversifiée de 53 nations qui travaillent ensemble pour promouvoir la prospérité, la démocratie et la paix. La réunion des chefs de gouvernement réunira les dirigeants des 53 pays membres afin de réaffirmer les valeurs communes, de relever les défis mondiaux communs et de convenir de la manière d’œuvrer pour créer un avenir meilleur pour tous les citoyens, en particulier les jeunes. Le service volontaire est un élément essentiel de ce programme. C’est pour cette raison que la reine a choisi de reconnaître les volontaires exceptionnels à travers le Commonwealth de cette manière spéciale.
Keith Allan, haut-commissaire britannique à Maurice, confie : «Vashil a montré un engagement incroyable pour aider certains des citoyens les plus vulnérables de la société. Son dévouement désintéressé à donner de son temps pour offrir de l’éducation aux enfants défavorisés devrait être considéré comme un exemple pour nous tous. Il mérite pleinement ce prix.»