• Coussinets : attention aux petites pelotes plantaires
  • Chute mortelle à Henrietta : un jardinier tombe dans une falaise après avoir été attaqué par des «mouss zako»
  • Théâtre : Katia Ghanty fait battre des cœurs
  • Single «L’amour Vivant» : quand Kenny Conscious rencontre Caroline Jodun
  • Journée mondiale de l’asthme : éduquer pour mieux combattre
  • Yeshna Dindoyal : ma petite contribution à la lutte contre le changement climatique
  • Accidents fatals : le malheureux destin de deux jeunes partis trop tôt
  • «Baraz» : une histoire de division… et d’unité
  • Condamné à mourir, un sexagénaire a recours à des soins à l'étranger - Teejana Beenessreesingh : «Comment j’ai sauvé la vie de mon père en lui donnant un bout de mon foie»
  • Concours «Konpoz to lamizik» : Noah Evans, de Rodrigues à mon sacre

Un Mauricien condamné pour un triple meurtre au Canada | Sa maman : «Pour moi, Shakti est innocent»

Swastika dit n’avoir plus parlé à son fils Shakti depuis trois ans et demi.

Le verdict est tombé vendredi. Cinq ans après les faits, Shakti Ramsurrun a été reconnu coupable par le Palais de Justice de Gatineau, au Canada, du meurtre au premier degré de ses beaux-parents et au deuxième degré, de celui de son ex-compagne. Sa mère Swastika ne conçoit toujours pas qu’il ait commis un tel acte…

Elle gardait espoir que les choses se  passeraient différemment. Mais le monde de Swastika Ramsurrun s’est écroulé hier matin, samedi 27 mai, lorsqu’elle a appris que son fils Shakti, 33 ans, a été reconnu coupable des meurtres prémédités de ses beaux-parents et du meurtre non-prémédité de son ex-femme, il y a environ cinq ans, dans la région d’Aylmer, à Gatineau, au Canada. Il écope ainsi, au minimum, de la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans, souligne le Journal de Montréal. Le procès a duré sept semaines et c’est le vendredi 26 mai, au bout de trois jours de délibération, que le jury a rendu son verdict au Palais de Justice de Gatineau.

 

Un coup dur, très dur pour Swastika qui, depuis le début, n’a cessé de croire en l’innocence de son fils et espérait une issue positive pour lui. «Beaucoup de gens m’avaient dit que mon fils avait commis ces atrocités mais il n’aurait jamais pu commettre une chose pareille. Je le connais, je l’ai vu grandir, il est incapable de méchanceté. Je pensais que la justice canadienne allait peut-être trouver la preuve que quelqu’un d’autre avait commis ce crime, que Shakti avait été piégé», confie-t-elle. Elle s’y accrochait, bien que son fils était déjà passé aux aveux. 

 

Et le jeune homme – décrit par ses sœurs comme «doux, calme et attentionné» – a été jugé coupable des meurtres de son ex-épouse Anne-Katherine Powers, 21 ans, de la mère de celle-ci, Louise Leboeuf, 63 ans, et du compagnon de cette dernière, Claude Lévesque, âgé de 58 ans. Sa mère, en état de choc, n’y croit toujours pas. «Ils n’ont pas été en mesure de rassembler les preuves nécessaires. Pour moi, il est toujours innocent», dit-elle, cherchant à se convaincre. 

 

Anne-Marie Lévesque, la fille de Claude Lévesque, est, elle, soulagée, comme elle en a fait part aux médias canadiens. «Il a présenté ses excuses, j’apprécie. Par contre, ce qu’il a fait n’est pas pardonnable.»

 

37 coups de couteau

 

Ce triple meurtre a eu lieu le 23 mai 2012 au domicile d’Anne-Katherine Powers et de ses proches. D’après le scénario présenté par la Couronne, selon le Journal de Montréal, une dispute avait éclaté et conduit au drame. L’ex-épouse de l’accusé avait été la première à être agressée mortellement, de 37 coups de couteau. C’est la raison pour laquelle le jury s’est rangé du côté de la défense – qui avait avancé la thèse de la provocation –, estimant que l’acte n’était pas prémédité. 

 

Puis, il a infligé 35 et 13 coups de couteau respectivement à Louise Leboeuf et Claude Lévesque. Ensuite, il avait nettoyé la scène de crime, récupéré les cartes bancaires des victimes et son passeport dans le but de rentrer à Maurice avec son garçonnet, alors âgé de 15 mois, né de son union avec Anne-Katherine Powers. D’après radio-canada.ca, il avait quitté les lieux pour se rendre à Ripon mais était revenu à Aylmer peu de temps après, où il avait été arrêté à quelques mètres de son lieu de travail, à bord de la fourgonnette de ses beaux-parents. 

 

Pour Swastika, ces cinq dernières années ont été atroces. D’abord, c’est dans des circonstances inattendues que sa famille avait appris la nouvelle. Vinay, le frère de l’accusé, surfait sur le Net chez un ami lorsqu’il était tombé sur un article faisant mention de la tragédie. Par la suite, Shakti avait contacté ses proches pour leur dire qu’il avait trouvé les corps des trois victimes à leur domicile et qu’il était innocent. Il avait été appréhendé peu de temps après. 

 

Les contacts entre lui et sa famille se font alors rares. «J’avais pu avoir des nouvelles de Shakti de temps en temps. Mais je ne le questionnais pas sur ce qui s’était passé. Je lui demandais uniquement s’il allait bien.» Mais cela fait aujourd’hui trois ans et demi qu’elle n’a pu lui parler. «Je pense que c’est lorsqu’on l’a transféré d’une prison à l’autre que la communication est devenue difficile.»

 

Swastika vit difficilement cette distance aussi bien physique qu’émotionnelle. «S’il avait été emprisonné à Maurice, je serais allée lui rendre visite. Il est seul. Il n’a personne pour le soutenir, explique-t-elle, en larmes. Nous avons entamé des démarches pour que ma fille puisse se rendre au Canada mais nous n’avons pas pu obtenir de visa, faute de moyens.»

 

Shakti Ramsurrun et Anne-Katherine Powers se sont rencontrés sur un bateau de croisière en décembre 2009. Le jeune homme y travaillait alors comme serveur tandis que celle qui allait devenir sa femme était en vacances avec sa mère et son beau-père. Entre eux, le courant passe vite. Si bien qu’au bout de cinq mois, Anne-Katherine rejoint Shakti à Maurice. Très vite, le couple se passe la bague au doigt et en mars 2011, leur fils Aryan voit le jour. Quelque temps plus tard, la jeune femme repart vivre au Canada avec son fils. Shakti l’y rejoint dès qu’il obtient ses papiers. 

 

Mais au fil du temps, leur couple commence à battre de l’aile et Anne-Katherine Powers met fin à leur relation à cause de leurs disputes incessantes. Pourtant, Shakti Ramsurrun continue à vivre chez ses beaux-parents et son ex-épouse. Et lorsqu’il apprend que cette dernière a rendez-vous avec un autre homme, tout bascule. C’est lors d’une dispute à ce sujet qu’il s’est laissé emporter avant de commettre l’irréparable.