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Suttyhudeo Tengur : «Une hausse du panier de la ménagère est une punition pour plusieurs familles»

Suttyhudeo Tengur : «Une hausse du panier de la ménagère est une punition pour plusieurs familles»

Le panier de la ménagère a connu une hausse d’environ Rs 2 000 depuis 2016. Pour le président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers, c’est une triste réalité qui va davantage affecter certaines familles qui vivent au bas de l’échelle. Selon lui, la Negative Income Tax et le salaire minimum devraient servir d’outils pour combattre la situation de l’extrême pauvreté dans le pays.

Selon le dernier sondage effectué par la Confédération des Travailleurs du Secteur privé (CTSP), le panier de la ménagère est passé à Rs 9 400 contre Rs 7 421 en 2016. Comment analysez-vous ces chiffres ?

 

Maurice est un pays où la majorité des commodités est importée. Il y a aussi eu un impact climatique au début de l’année. Ces deux raisons majeures ont causé une inflation sur le panier de la ménagère. 

 

Quelles sont les conséquences d’une telle augmentation ?

 

Chaque inflation que vit un pays est une punition pour plusieurs familles, plus particulièrement pour les consommateurs qui sont au bas de l’échelle, c’est-à-dire ceux qui ne gagnent pas assez pour subvenir à leurs besoins et pour mener une vie décente. Ces personnes qui vivent avec un petit salaire ou encore les pensionnaires subissent davantage cette inflation. Rs 2 000 d’augmentation pour une personne qui a un bon salaire, cela ne représente rien. Ceux qui sont de la classe moyenne sentiront, eux, cette augmentation mais ceux qui sont vraiment dans le besoin vivront cette hausse comme un fardeau. C’est clair qu’une hausse du panier de la ménagère est une punition pour plusieurs familles.

 

Que représentent ces hausses pour les consommateurs ?

 

Elles sont égales à un resserrement de la ceinture du moyen et du petit peuple. Plus le coût de la vie augmente, plus il devient difficile pour ceux qui sont au bas de l’échelle de joindre les deux bouts. Quitte à faire des sacrifices et se priver de certains privilèges sociaux. 

 

Donc, cette hausse va appauvrir davantage certaines familles ?

 

Si on regarde la tendance à Maurice concernant le mode de consommation de certaines familles, particulièrement en étudiant la réalité des familles vivant au bas de l’échelle, on constate que ces personnes souffrent de malnutrition ou d’autres maux comme l’anémie. Pour pouvoir faire face, elles doivent faire des choix et, dans bien des cas, elles passent par des privations qui jouent sur leur santé. Devant ce qui se passe, devant le coût de la vie actuelle, il est clair que la situation de certaines personnes va encore dégénérer. C’est une triste réalité.

 

Selon la syndicaliste Jane Ragoo, il y aurait 100 000 personnes qui touchent un salaire de moins de Rs 5 500. Que vous suscite ce constat ?

 

Si on s’attarde sur le dernier discours du Budget, on constatera qu’il y a deux facteurs, deux policies que les autorités ont annoncées. D’abord, la Negative Income Tax qui va prendre effet très bientôt ; et le salaire minimum. Ces deux facteurs viendront, selon moi, changer la donne en ce qui concerne les personnes qui touchent un salaire très bas et qui n’est pas en phase avec la réalité et le coût de la vie. 

 

Nous ne sommes donc pas prêts à résoudre le problème de l’extrême pauvreté dans l’île ?

 

On ne peut définitivement pas oublier qu’il y a de véritables poches de pauvreté dans l’île, avec des gens qui souffrent et qui se battent pour pouvoir survivre. Mais je pense que la Negative Income Tax et le salaire minimum, ainsi que d’autres bénéfices sociaux dispensés par l’État, devraient servir d’outils pour combattre la situation de l’extrême pauvreté dans le pays et alléger le fardeau qui pèse sur ces personnes vulnérables. 

 

Êtes-vous pour un salaire minimum ?

 

Je suis 100 % d’accord sur la première étape qui est de faire que le seuil de salaire minimum dans l’île soit de l’ordre de Rs 8 200. 

 

Et cela permettrait de changer la vie des Mauriciens ?

 

Un salaire minimum aiderait à donner un coup de pouce à plusieurs personnes. 

 

Bio express

 

Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers, est aussi engagé dans le domaine de l’éducation. Également actif dans le domaine coopératif, il est actuellement président de la Government Hindi Teachers’ Union et de la Vani Printing Cooperative Society Ltd. Il occupe le poste de secrétaire à la Primary School Teachers’ Cooperative Credit Union et à la Camp Thorel Multipurpose Cooperative Sty Ltd.

 

Ma semaine d’actu 

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

C’est le combat des femmes Cleaners qui se sont lancées dans une grève de la faim parce qu’elles toucheraient uniquement Rs 1 500 par mois. Quand j’analyse, au fur et à mesure, les informations qui circulent, je pense que c’est plus un problème qui concerne le ministère du Travail, en tout cas plus que le ministère de l’Éducation ou même le Premier ministre. 

 

Et sur le plan international ?

 

Je suis avec intérêt chaque statement de Donald Trump, le président des États-Unis. Tout ce qu’il dit par rapport à la Corée du Nord. On se doit d’être concernés. Nou dir touzour kan lamerik terne, se lezot pei ki gagn la fiev. Notre économie, par exemple, dépend un peu sur l’AGOA. Et si l’économie des USA n’est pas au beau fixe, nous aussi nous en subirons les effets.