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Stéphane Huët : «Le label “I love” témoigne du soutien d’une entreprise aux droits humains»

Le Collectif Arc-en-Ciel a lancé, cette semaine, le label I Love qui «permet d’établir un réseau de soutien entre la communauté, les entreprises ou institutions et le Collectif, sous la forme d’un partenariat sur le long terme, afin de faire progresser les mentalités…» Stéphane Huët, membre de l’organisme, nous en dit plus.

Le label I love, destiné à des entreprises, organisations et institutions, a été lancé le jeudi 17 mai dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Pourquoi une telle initiative ?

 

Avec cette initiative, le Collectif Arc-en-Ciel lance le premier label LGBT-friendly mauricien. Celui-ci est destiné aux entreprises, organisations et institutions qui prônent la diversité et l’inclusion. Il témoigne du soutien d’un établissement aux droits humains. À travers l’adhésion à une charte éthique, l’entreprise montre qu’elle soutient la communauté LGBT (lesbiennes, gay, bisexuelles et trans).

 

Qu’est-ce que cela va changer, pour la personne de la communauté gay, d’avoir à faire à une compagnie signataire du label I love ?

 

Ce label peut instaurer la confiance. Et une personne de la communauté gay qui se tourne vers une compagnie signataire du label I love et de sa charte sait qu’elle sera bien accueillie, sereinement et en toute sécurité. Par exemple, une personne qui est harcelée ou discriminée par rapport à son orientation sexuelle se tournerait plus volontiers vers un groupe de presse qui affiche le label I love si elle désire partager son expérience. Elle pourrait plus facilement en parler à un groupe de presse qui est gay-friendly qu’à un autre groupe de presse qui n’a pas le label. Cela ne veut absolument pas dire que le groupe de presse qui n’est pas signataire de la charte est homophobe et qu’il ne soutient pas la cause… Mais ce label est surtout quelque chose qui instaure la confiance.

 

Qu’est-ce que cela change pour la compagnie qui affiche le label ?

 

Dans certains pays, la mise en place du label a permis de favoriser une certaine clientèle qu’on appelle le Pink Business. En affichant le label gay-friendly, les personnes de la communauté LGBT sont certaines qu’elles seront bien accueillies. Parce que certaines personnes ont peut-être eu de mauvaises expériences dans un lieu ou un hôtel, par exemple. Je ne pointe personne du doigt. On n’a rien inventé, c’est quelque chose qui existe à l’international. Dans certaines situations, ce label aide des personnes à faire leur choix sur un lieu où séjourner, quand il s’agit d’un hôtel par exemple, ou qu’elles veulent visiter.

 

Une personne qui voit un label gay-friendly affiché dans un lieu sait qu’elle ne risque pas de subir des discriminations et des remarques déplacées. Pour les entreprises, il y a un intérêt pour l’image. On parle d’innovation sociale et de droits humains et afficher le label gay-friendly veut dire qu’on soutient cette cause et qu’on accepte les différences. Il y a un aspect financier aussi. Et quand on parle de tourisme, c’est évident.

 

Parce que les personnes de la communauté gay sont victimes de discriminations dans des compagnies/certains lieux ?

 

Oui, ça pose toujours problème. Il y a des réflexions. Il y a des questions de certains collègues. Je connais une personne qui a eu des questions du genre : «J’espère que tu n’es pas ?» ou encore «Rassure-moi, tu n’es pas homosexuel parce que tu sais ce que ça peut impliquer…» Quel que soit le secteur d’activité, quelle que soit l’entreprise, quel que soit le métier ou le titre, ça ne devrait rien impliquer. J’insiste sur le fait que ce n’est pas parce qu’une entreprise n’a pas le label gay-friendly qu’elle ne soutient pas la cause. Il y a des homophobes, des racistes et des misogynes dans plusieurs structures et parfois, cela peut donner une mauvaise image d’une entreprise.

 

Avoir le label permet aussi de sensibiliser tous les membres d’une entreprise ou d’une organisation. L’homophobie, c’est de l’ignorance. On ne sait pas, on ne connaît pas. Si un patron se dit qu’on va adhérer à la charte I love, il y aura une communication autour de ça. Il y aura une vraie information autour. Parfois, il suffit de pas grand-chose, de seulement une information, pour démystifier les idées fausses autour de l’orientation sexuelle. Malheureusement, il y a toujours des discriminations envers des personnes de la communauté gay. Si le label existe, c’est qu’il y a toujours des personnes qui sont victimes de ces discriminations. Et il faut combattre cela.

 

Les plaintes de personnes qui se disent discriminées à cause de leur orientation sexuelle sont-elles courantes ?

 

Certaines personnes viennent consulter une psy. Et racontent leur réalité. C’est quelque chose qui existe.

 

Avez-vous déjà été contacté ou approché par des entreprises qui veulent être signataires de cette charte ?

 

Depuis le lancement (NDLR : jeudi), nous avons été contactés par une compagnie qui a signifié son intention de nous suivre dans notre démarche. C’est bon signe. On espère que d’autres suivront.

 

En attendant la 13e Marche des Fiertés

 

Le Collectif Arc-en-Ciel (CAEC), premier soutien de la communauté LGBT à Maurice, prépare actuellement sa 13e Marche des Fiertés qui sera la première pride inter-îles de l’océan Indien. Le CAEC célèbre ainsi la création d’une coalition d’associations LGBTQIA (lesbian, gay, bisexual, transgender, queer/questioning, intersex and asexual) régionales. Des délégations internationales, venues des Seychelles, des Comores, de Madagascar et de La Réunion, seront ainsi de la partie. Avec le lancement du label I love, le Collectif «se renouvelle et s’ancre dans son époque et prolonge des initiatives internationales en soutenant ainsi l’opportunité économique d’afficher son soutien à la communauté LGBT».