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Rita Venkatasawmy, Ompbusperson for children : «Il faut combattre le harcèlement scolaire à la racine…»

Insultes, intimidations, agressions, vols… La liste des mauvais traitements quotidiens infligés à des enfants par des enfants en milieu scolaire ne cesse de s’allonger. Pour mieux lutter contre le harcèlement à l’école, le bureau de l’Ombudsperson for Children mène actuellement une enquête sur ce sujet jugé tabou. Rita Venkatasawmy nous en dit plus.

Le 20 septembre, vous avez débuté une enquête sur le harcèlement scolaire. Des questionnaires pour mieux comprendre la problématique ont été envoyés dans 188 écoles à travers l’île. Qu’attendez-vous au juste de cette enquête ?

 

Premièrement, le harcèlement scolaire est un problème mondialement connu. Et Maurice n’est pas une exception. Cependant, le sujet est encore tabou. Les victimes de harcèlement à l’école n’en parlent pas et subissent en silence. De plus, les enseignants eux-mêmes ne sont pas formés pour détecter les signes qui doivent les alerter qu’un enfant est victime de harcèlement en milieu scolaire. Le but de cette enquête est de voir les formes les plus courantes de ce fléau et de connaître les méthodes employés par les établissements scolaires pour y répondre, entre autres. Le bureau de l’Ombudsperson for Children travaille en toute indépendance et mène cette enquête de manière scientifique. Le ministère de l’Éducation nous soutient également car le problème est là et il faut le combattre à la racine.

 

Àce jour, peut-on avoir une idée de l’ampleur de ce phénomène dans l’île ?

 

10% des cas rapportés au bureau de l’Ombusperson for Children concerne le harcèlement en milieu scolaire. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité. Car la plupart des enfants qui en sont victimes n’en parlent pas par peur de représailles. Des parents qui viennent au bureau pour dénoncer ne savent souvent pas quoi faire face à ce genre de situations. Je remarque aussi que les enfants qui souffrent d’obésité ou d’un handicap sont souvent pris pour cible et subissent des moqueries, se font voler leur nourriture, pour ne citer que ceux-là. Et des fois, le harcèlement commence dans le van scolaire. Surtout ceuxoùil ny a pasd’assistant, contrairement à ce qui est recommandé par la loi.

 

Et quel est votre plan d’action pour répondre à ce problème de harcèlement en milieu scolaire ?

 

Il ne faut pas négliger et banaliser ce problème. Souvent, on entend même les parents qui disent que ce n’est pas bien grave ce que l’autre a fait. Si, c’est grave ! Car un enfant qui agit avec violence a sûrement un problème. N’oublions pas que les enfants reproduisent ce qu’ils voient ou ce qu’ils subissent. D’abord, il faut sensibiliser les parents au problème ainsi que les enseignants et, bien sûr, les enfants qu’il faut aussi responsabiliser. Ensuite, il faut apporter un encadrement et un soutien psychologique au harceleur et à la victime. Car dans bien des cas, le harceleur est lui-même une victime. Il se pourrait qu’il subisse une forme de violence chez lui ou par quelqu’un qui est dans son entourage. Il faut enquêter pour savoir d’où vient le problème.

 

Est-ce la première fois que le bureau de l’Ombudsperson fait une enquête sur le sujet ?

 

Oui, c’est une première. C’était une nécessité. Car, d’après la loi, chaque enfant a le droit d’évoluer dans un environnement sécurisant et de bénéficier d’une éducation non-violente. Mais je dois aussi saluer le travail abattu par Shirin Cziffra, ex-Ombudsperson for Children. En 2006, elle avait réalisé un kit pour lutter contre le harcèlement, intitulé Take action against bullying. Elle avait vu juste et c’était une mesure très avant-gardiste.

 

Quel sera la marche à suivre après cette enquête ?

 

Une fois que nous aurons étudié les formes les plus courantes de harcèlement à l’école, nous allons,dès lannée prochaine, lancerune campagne de sensibilisation intensive à travers l’île sur le sujet. Nous allons en parler davantage à la télévision et sur les radios. Multiplier les rencontres avec les élèves, les parents, les enseignants et les professionnels de l’éducation pour mieux comprendre et combattre ce phénomène. Et plus important, nous allons faire des recommandations dans le prochain rapport de l’Ombudsperson for Children.

 

Bio express

 

Ancienne directrice du Centre d’éducation et de développement pour les enfants mauriciens (CEDEM) qu’elle a fondé en 1984, Rita Venkatasawmy, 52 ans, est Ombudperson for Children depuis cette année. Elle a étudié au Queen Elizabeth College avant de travailler quelque temps à la Banque de Maurice et de se formeràléducation spécialisée àLa Réunion, en France et en Angleterre. Elle a ensuite fondé le CEDEM. Ardente défenseuse des droits des enfants, cette maman comblée partage une grande complicité avec Yukime Ashiana, sa fille adoptive.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle est le sujet d’actualité qui vous a marqué cette semaine sur le plan local ?

 

Je suis actuellement en mission à Rodrigues. Et j’ai été choquée d’apprendre l’arrestation d’un garçon de 11 ans pour un délit sexuel. Cette situation me remet une fois de plus face à mes responsabilités et des questions ressurgissent quant à l’âge auquel on peut légalement poursuivre un enfant en justice pour un délit.

 

Et sur le plan international ?

 

Les courriers électroniques compromettants d’Hillary Clinton ont retenu mon attention. J’aurais bien aimé qu’une femme devienne la présidente des États-Unis d’Amérique. Mais avec ces révélations, c’est plutôt mal parti pour elle.