• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Saisie de Rs 10 millions de cannabis à Pointe-aux-Sables - Incriminé par son oncle, le policier Brian Beauger nie toute implication
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression

Réouverture du Plaza : La salle mythique racontée

Un petit quelque chose à célébrer ? Le lieu de réception incontournable de Rose-Hill est de nouveau disponible. L’occasion idéale pour faire un bond du présent au passé.

Elles en ont vu des choses ces marches en pierres. C’est là, après avoir traversé la véranda aux magnifiques carreaux de ciment, qu’on s’assied pour prendre l’air, fumer une cigarette, converser tranquillement ou même se disputer alors que la fête bat son plein. Quand sur le parquet, les danseurs glissent avec grâce sous les lustres et que l’orchestre joue une musique entraînante. De là, on peut entendre les bruits de la ville, regarder filer les voitures sur la route principale et apprécier la nuit. Les marches en pierres que nous montons, en ce jeudi 26 janvier, n’ont pas bougé d’un iota, elles sont inscrites dans le souvenir de tous ceux qui ont pris, un jour, le chemin de la salle des fêtes de la municipalité de Rose-Hill. Celle qui vient de rouvrir ses portes, il y a quelques jours, et qui est accessible au public depuis cette semaine. 

 

Après 12 années de fermeture, des travaux de réhabilitation à n’en plus finir, le retour dans cette salle a quelque chose de magique. En cette fin de matinée, de la musique y joue, des chaises sont alignées (comme pour les mariages lepok lontan) mais il n’y a personne. L’immense salle est vide. Le parquet et le lambris sont encore là. Les immenses miroirs, les moulures et les lustres aussi. Le lieu semble figé dans le temps (sauf qu’il a été refait à neuf) et s’il n’y avait pas les panneaux de sécurité, les détecteurs de fumée et ces fameuses chaises blanches toutes neuves et en plastique (que d’anachronismes !), on se serait presque cru de retour dans les années 80 (et même plus loin). Et pourquoi pas le 2 juillet 1980 !

 

Anna Chowrimoothoo a 23 ans, porte une robe blanche (dentelles brodées et voile imposant) et monte les fameuses marches. Dans son cœur, un tourbillon d’émotions. Face à elle, des miroirs somptueux, magnifiquement éclairés par les lustres, reflètent l’image de gens qui sourient et celle de son visage épanoui : «C’est la première image que je retiens quand je suis entrée dans la salle au bras de Michel.» Ensuite, les choses s’enchaînent : il faut faire le tour de la salle, se tenir debout pendant un temps indéfini et embrasser tout le monde. «J’ai marié ma fille il y a un mois. Heureusement que ça ne se fait plus. D’ailleurs, elle voulait se marier au Plaza ! Mais c’est trop tard maintenant.»

 

 

Sur la table du salon de sa maison d’Upper Dagotière, elle a posé des photos, aux couleurs passées, de ce moment heureux. Cette originaire d’Helvetia est tombée amoureuse d’un jeune musicien de Rose-Hill, Michel : «Il a beaucoup joué dans des fêtes là-bas. Et c’était son rêve d’y faire sa réception de mariage.» Sa rencontre avec celui qui allait être l’homme de sa vie a eu lieu sur la montagne Le Pouce : «Il venait du groupe de l’Assemblée de Dieu de Rose-Hill et moi de Petit-Verger. C’était une activité en commun. C’est au sommet que nous avons commencé à parler. C’était le coup de foudre.» Quand il a été question de mariage, que Michel lui a parlé de la salle de ses rêves, elle s’est laissé guider. 

 

Surtout que quelque temps avant son mariage, elle a découvert cette salle qu’elle ne connaissait que de nom : sa petite sœur s’y est mariée. Et la magie des lieux l’a instantanément séduite. À l’époque, se marier au Plaza, c’était quelque chose : «Kan tann dir enn dimunn inn marye dan Plaza, dir enn gran dimunn sa.» C’est avec de la joie dans sa voix qu’elle nous raconte un des plus beaux jours de sa vie. 

 

Elle se rappelle de tous les détails de son mariage. Pour le décor : quelques ballons et des feuilles de palmier. «À l’époque, on ne payait pas pour de grandes décorations.» Au menu : de la glace pour commencer et ensuite des sandwiches, des gâteaux massepain, des tartes banane, entre autres. Rien à voir avec les dîners actuels : «C’est un monde de différence ! À l’époque, ma maman avait même préparé des gajak. Maintenant, c’est le catering qui s’occupe de tout.» Pas de DJ aux platines mais un orchestre pour l’ambiance musicale : «Chaque fois que je passe près du Plaza, je me vois entrant dans la salle. C’est mon lieu à moi. Alors, je suis très heureuse qu’elle rouvre. J’étais triste d’apprendre sa fermeture.»

 

À 10 heures, la fête était finie (comme c’est le cas actuellement) mais on se retrouvait sur les marches ou la  pelouse, à prendre des photos, à discuter. Toute une ambiance ! Anna, maman de trois enfants, adorerait repartir à un mariage là-bas ou même y fêter ses noces d’or : «Ce serait magnifique.»

 

Un retour en nostalgie land que ferait avec plaisir Hedley Philogène. Le 15 août 1991, il a épousé Noellie et fait sa réception au Plaza : «À l’époque, c’était la seule salle sympa de Rose-Hill. Il n’y avait pas un grand choix. J’aimais cette majestueuse devanture depuis que j’étais enfant.» Et puis, c’est vrai qu’elle avait de la gueule : «C’était un sacré décor.» Il s’en rappelle parfaitement. Les moulures, le parquet, le lambris, les lustres. Mais aussi ces marches en roches pour accéder à la véranda… 

 


 

Le maire Ken Fong Suk Koon : «On ne peut pas laisser tomber ce bijou»

 

Au moins une cinquantaine de demandes ! Le maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Ken Fong Suk Koon, est content du succès de la salle des fêtes remise à neuf : «Nous croulons sous les demandes. C’est une bonne chose. Nous avons gardé au maximum l’identité de ce lieu d’exception et j’espère qu’il plaira au plus grand nombre.»

 

 

Pour le louer, il faudra prévoir un dépôt de Rs 5 000, Rs 25 000 pour quatre heures, et au-delà, il faudra débourser Rs 30 000 : «S’il y a des dégâts, c’est celui qui loue qui devra payer pour les réparations.» Tout événement devra prendre fin à 22 heures. D’autres travaux de réfection sont en cours pour les bureaux administratifs et la galerie d’art : «On ne peut pas laisser tomber ce bijou de la ville.» Pour les travaux concernant le théâtre, une expression of interest a été lancée. Néanmoins, pour les grands chantiers des villes sœurs, il faudra patienter, dit le maire : «Nous devons en savoir plus sur le Metro Express d’abord.»