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Raj Moothoosamy : «La question de law and order ne semble pas être une priorité pour l’État»

«Je pense que la justice devrait envoyer un signal fort. Les lois et les peines d’emprisonnement, par exemple, ne dissuadent pas une personne de commettre des délits.» C’est ce que nous confie Raj Moothoosamy de Victim Support Mauritius, entre autres, sur la question de law and order. Entretien.

Un jeune homme a été agressé en plein centre de Rose-Hill cette semaine par un malfrat qui a essayé de le dépouiller. Que suscitent en vous ces actes de violence ?

 

La question de l’insécurité dans le pays me vient tout de suite à l’esprit. On constate que ça gagne du terrain, y compris à Rodrigues. 

 

De semaine en semaine, ce genre d’incidents, entre autres délits, occupe l’actualité. Cette semaine encore, trois adolescents ont avoué un cambriolage dans un supermarché. Quel est votre avis sur ce qui se passe ?

 

C’est malheureux mais je constate qu’on n’a pas un système judiciaire dissuasif. Je constate aussi que la question de law and order ne semble pas être une priorité pour l’État actuellement. Avec la technologie et Internet, le pays n’est plus ce petit point dans l’océan Indien, inconnu de tous. Maintenant, tout ce qui se passe chez nous a un rayonnement à l’international. Tout ce qui se passe en termes d’insécurité dans l’île a un écho ailleurs. Cela porte atteinte à l’image du pays. 

 

Que préconisez-vous dans ce cas ?

 

Je pense que la justice devrait envoyer un signal fort. Les lois et les peines d’emprisonnement, par exemple, ne dissuadent pas une personne de commettre des délits. Cela a été prouvé que l’information autour des peines et sentences peut dissuader. Il faut absolument revoir nos lois ayant trait au law and order, notamment les peines d’emprisonnement. On n’a pas une vraie Constitution mauricienne. On se sert toujours du Code Napoléon français et de la loi anglaise. Pour moi, nous avons une loi bâtarde. C’est en l’absence d’une loi clairement définie que, selon moi, le taux de criminalité augmente dans le pays. 

Selon certains chiffres, la situation ne serait pas si alarmante. Qu’en dites-vous ?

 

C’est faux de dire que le taux de criminalité baisse dans le pays. Pouquoi les chiffres disent autrement ? Pourquoi les statisques sont positifs sur ce point ? Il y a dans l’île une certaine conscientisation autour de la conduite dangereuse, par exemple. Les gens conduisent plus prudemment. Même si chaque mort sur nos routes est un mort de trop, il y a un recul dans le nombre de décès dans les accidents. Tout cela entre dans la catégorie criminalité. Et comme les accidents sont en baisse, les statistiques indiquent une baisse de la criminalité. Un hit and run, par exemple, est un crime. C’est une offense. Pour nous, Mauriciens, un crime implique couteaux, sabres, etc. 

 

Justement, quel est votre avis sur ce qui se passe actuellement un peu partout dans l’île ? Les vols, les agressions…

 

Je ne vais pas dire que c’est alarmant. Mais c’est vrai qu’on entend de plus en plus parler de vols et d’agressions ces derniers temps. Davantage dans certaines régions. Il faut s’en inquiéter. Mais c’est ensemble qu’on pourra faire reculer tout ça. Si en marchant dans la rue, on voit que l’argent d’une personne dépasse de sa poche, il faut le lui dire. Il faut qu’on arrête de ne penser qu’à soi. Il ne faut toutefois pas s’alarmer mais se dire qu’on peut compter sur la police. Il faut aussi cultiver une bonne entente entre la police et la population. Ce qui peut également contribuer à changer les choses et faire reculer le nombre de délits. 

 

Vous suivez aussi de près le concept de neighbourhood  watch. Pourquoi croyez-vous dans  cette initiative ?

 

J’ai toujours soutenu le projet de neighbourhood watch. C’est une très bonne initiative. Il s’agit d’un système de surveillance du voisinage avec l’aide de la police, dont la Crime Prevention Unit. Ce concept fonctionne très bien dans toutes les régions où il a été mis en place. Les agressions et vols ont diminué. L’apport technologique avec les caméras de surveillance, par exemple, a un véritable effet dissuassif. Et la vigilance des habitants est un atout considérable au bon fonctionnement de ce concept. Il faudrait aussi travailler sur une façon d’encourager les Mauriciens à venir de l’avant pour dénoncer lorsqu’ils sont témoins de quelque chose qui ne tourne pas rond. C’est au niveau des postes de police qu’il y a un travail à faire pour que les gens se sentent en confiance lorsqu’ils doivent se tourner vers la force policière. 

 

Bio express

 

Raj Moothoosamy est le fondateur de Victim Support Mauritius, association créée en 2002. Depuis, il a fait du soutien aux victimes et de la lutte contre la criminalité des causes importantes de sa vie. Il s’implique dans la prévention et travaille en étroite collaboration avec la police. Marié, il est père de deux fils.

 


 

Victim Support Mauritius en quelques mots 

 

L’objectif est de soutenir les victimes de viol, de meurtre, d’inceste, de cambriolage, de violence domestique, ainsi que leur famille. «Nous faisons aussi de la sensibilisation auprès du public. J’ai souvent des séances de travail avec la police, lors desquelles je mets à contribution mes formations, en psychologie et en écoute notamment. », explique Raj Moothoosamy.

 

Revoir notre stratégie sur la sécurité des touristes

 

Un comité sous la présidence du ministre mentor sir Anerood Jugnauth a été mis sur pied pour revoir la stratégie du pays concernant la securité des touristes. C’est ce qu’a déclaré, cette semaine, le ministre du Tourisme Anil Gayan. Le comité institué depuis plus d’un mois a pour but d’évaluer les forces et les faiblesse des autorités concernées et de se pencher sur la sécurité des touristes dans et aux abords des hôtels et sur les plages. Trois réunions ont déjà eu lieu sous la houlette du ministre mentor.