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Partenariat MCCI Business School et Factory : Fais ton cinéma !

François Villet et Christophe Crozier apportent leur savoir-faire et leur passion.

Synopsis : deux mecs débarquent à Maurice pour mener à bien un complot pédagogique en collaboration avec la MCCI Business School…

Moteur ! Ça tourne. Séquence 1-Prise 1. Deux hommes approchent. L'un plutôt grand, élancé et souriant. L'autre, plus petit, le visage fermé. Ils viennent de France et ont un style décontracté. Le décor ? La terrasse du Hennessy Park Hotel, où ils se retrouvent après avoir mangé un bout (de cuisine épicée) dans le restaurant Grain d'Sel. Il est un peu plus de 13 heures et le soleil tape fort. La chaleur est difficilement supportable sous les toiles étendues qui abritent cet espace extérieur. Au loin, la mélodie urbaine des véhicules, qui font leur danse de l'asphalte sur l'autoroute, s'ajoute au bruit de fond des conversations des quelques habitués des lieux. Ils s'asseyent dans de confortables canapés d'extérieur et… suspense !  Vont-ils discuter de leur stratégie pour sauver le monde, tomber amoureux ou prendre une décision qui va donner envie aux aliens d'envahir Maurice ? On laisse le soin à votre imagination de construire le reste du scénario.

 

Ce mardi 30 janvier, nous rencontrons Christophe Crozier et François Villet, responsables pédagogiques au sein de l'école internationale de cinéma et d'audiovisuel Factory, basée en France. Ils sont à Maurice pour finaliser un curriculum visant à former les Mauriciens aux métiers du cinéma et de l'audiovisuel. Les clés de ces postes… clés seront partagées lors de la formation d'opérateur électro-machiniste, d'opérateur prise de son et d'assistant de production. Ces cours seront bientôt disponibles à la MCCI Business School. Pour s'inscrire – c'est déjà possible – et en savoir plus, faites un tour sur la page de l'institut (rubrique «Formation audiovisuelle») : http://bit.ly/2s0Toca.

 

Le but de ces formations ? Tenter de structurer l'activité du cinéma local et du secteur audiovisuel en professionnalisant ces métiers qui sont indispensables lors d'une production, explique Toriden Chellapermal, Chief Executive Officer (CEO) de la MCCI Business School : «Pour développer une industrie audiovisuelle, il faut des gens qualifiés.» Mais en règle générale à Maurice, sauf si on a fait une école spécialisée à l'étranger, on apprend sur le tas. «Ces gens du métier peuvent aussi s'enregistrer», avance le CEO de MCCI Business School.

 

Possibilités d'embauche

 

Déjà, il y a des possibilités d'embauche et de carrière, estime Christophe Crozier : «Il y a des productions mauriciennes, bien sûr. Mais pas que. Les responsables des tournages internationaux qui se font dans l'île recherchent toujours de la main-d'œuvre qualifiée.» On peut faire des films d'entreprise, des documentaires, des publicités, entre autres exemples. Il n'y a pas que le cinéma : «Tant qu'on s'engage dans une démarche artistique.»

 

La formation diplômante aura lieu en semaine après 16 heures et le samedi,  et ce pendant six mois. Le Graal ? Un diplôme de Factory, qui est MQA Approved, et des crédits européens (ECTS). Ce qui vous donnera la possibilité d'approfondir vos savoirs acquis ailleurs. De quoi donner une envie de filmer à tout va (dans la limite du raisonnable). Pour arriver à un contenu pédagogique adapté à l'île et son industrie cinématographique (encore à l'état d'embryon), de longs mois de collaboration ont été nécessaires entre les deux établissements. «Il est important de se rapprocher de la culture du pays», confie Christophe Crozier. Pour l'amoureux du septième art, les Mauriciens ont des choses à raconter. Belles ou pas.

 

De la complexité de notre histoire à la beauté de nos liens. De la douleur du passé à celle qui s'insinue encore dans le quotidien. De la douceur de nos réveils à la dureté des journées sans veille. Il y a des récits à mettre en images et en émotions : «Il est possible de continuer à bricoler pour le faire. Mais c'est quand même mieux, surtout si on veut porter son message loin, d'apprendre les techniques nécessaires à la réalisation de ce genre de projets.» Pour qu'un récit s'exporte, ce n'est pas qu'une question de chance. Un coup du destin, tel un deus ex machina (tout se résout en un coup de baguette magique), ça demande du travail, du savoir-faire. «Il faut savoir construire une histoire, la rendre universelle», explique François Villet.

 

Les responsables de Factory donnent un exemple : votre fille meurt, vous en faites une histoire ; elle vous appartient, «elle reste sur l'étagère de votre vie», lâche Christophe Crozier. Si vous avez les bons outils, vous racontez une histoire universelle qui va toucher même ceux qui n'ont pas d'enfant. Car c'est essentiel d'intéresser : «C'est une industrie ; il faut vendre des places de cinéma.» Pour comprendre tout ça, et plus encore, avant même de se «spécialiser», il y a, à la base des trois formations proposées, un «tronc commun» de savoirs à acquérir. Il est question de culture cinématographique, de vocabulaire technique et de management du plateau, entre autres. Dans la production audiovisuelle, il y a un langage et des codes à apprendre : «Sur un plan, toute chose qui y est présente a une raison d'être. On y a réfléchi. Même une assiette n'est pas là par hasard.» Des ressorts dramaturgiques pour faire vivre des émotions : la peur, la surprise, l'attente, le chagrin. Il y a des métaphores, des mises en abyme, des renvois culturels et émotionnels, une iconographie et une sémiologie à comprendre.

 

Autant de choses à découvrir. Même si la base est la même qu'en littérature. Il s'agit du schéma narratif ; un héros qui a une quête. Mais comme toute histoire, elle s'étoffe, prend du corps et des textures. Et quand elle se dévoile face à la caméra et, par la suite, sur l'écran, c'est une autre complexité. Pour donner du sens et une essence à l'histoire, il faut l'habiller, l'accompagner dans sa progression, la guider dans son cheminement : «Retranscrire une histoire en images. Raconter en 1h30 la même chose qu'un livre de 600 pages, par exemple. Savoir monter les images pour raconter ce qu'on veut raconter. Ce ne sont pas des actes anodins.» C'est tout un univers à découvrir.

 

Alors… action !

 


 

Zoom sur…

 

François Villet : «Je bossais dans la production et puis, au hasard des rencontres, je me suis lancé dans le cinéma. Produire un film, un disque, un spectacle ; c'est la même chose. On partage des émotions, des histoires.»

 

Christophe Crozier : «Le cinéma, c'est une passion. On aime, on a envie de savoir ce qui se passe derrière. Alors, on se lance, on fait des rencontres. De gens qui nous portent vers cet univers.»

 

Leur film préféré (2017) : 120 battements par minute (film de Robin Campillo, distingué à Cannes, sur le combat des militants d’Act Up dans les années 1990).