• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion

La jalousie amoureuse : quand ça va trop loin…

Ça vous démange ! Ça vous gratouille de l’intérieur… Non, ce n’est pas une mycose ni un herpès. Pas du tout des piqûres de fourmis rouges ou une MST ! C’est votre jalousie. Vous la connaissez très bien cette vieille amie (tout le monde a cette copine-là), vous l’avez trimballée pendant de nombreuses années. Elle se tait parfois pendant de longues périodes, puis, soudain, elle fait entendre une voix forte et tonitruante… Puis, à des moments, elle n’est qu’un murmure que vous pouvez faire semblant de ne pas entendre. Ou un son bizarre à qui vous pouvez dire «chut» ! La jalousie est un sentiment comme un autre, il fait partie de nos vies. Mais quand il devient trop envahissant et incontrôlable, il est parfois nécessaire de lui apporter une attention particulière. Surtout quand il s’agit de jalousie amoureuse et que vous vous faites du mal à vous-même et à votre partenaire. Pour mieux comprendre et décrypter, lisez ce qui suit. 

«Je suis sur mes gardes.» Raphael, 28 ans, en relation avec sa chérie depuis trois ans, est devenu infernal à vivre. Et il en a pris conscience récemment : «Ma copine a menacé de me quitter. Enfin, elle l’a fait de nombreuses fois, mais là, j’ai senti que c’était sérieux.» Au cœur de leur brouille, la jalousie de Raphael. Une jalousie qui est synonyme d’amour pour lui : «Je montre que je tiens à elle, non ? Je veux savoir ce qu’elle fait parce que je m’inquiète pour son bien-être, pas parce que je veux la contrôler. Je n’aime pas qu’elle parle aux autres mecs, pas parce que je ne lui fais pas confiance, enfin je ne lui ferai jamais 100% confiance, mais parce que je sais ce qu’ils ont dans la tête… Mais, elle interprète mal et elle pense que je veux l’étouffer.» Suite à l’ultimatum de sa chérie, Raphael a décidé d’aller voir une thérapeute et ce discours qu’il tient avec conviction commence à vaciller : «Je sais que je fais tout ça pour son bien mais je réalise qu’elle ne le perçoit pas ainsi. Alors, j’apprends à me contrôler, à ne pas kas enn tet.» Avec sa thérapeute, il évoque sa relation passée où l’infidélité était présente, celle de son père avec sa mère et cette impression tenace et débilitante qu’il n’a pas de valeur : «Je suis content de ce travail mais je me tiens sur mes gardes. Je n’ai pas envie de passer pour un con encore une fois.»

 

What is it ? La jalousie, le monstre aux yeux verts, selon Shakespeare dans Othello, se fraie des chemins multiples dans vos vies. Et elle n’est pas qu’amoureuse : «Il y a la jalousie en général, celle que nous pouvons éprouver quand nous ressentons l’envie (elle est parfois mêlée d'un sentiment de rivalité). La jalousie amoureuse, elle, se manifeste lorsque nous avons peur de perdre l’amour de notre partenaire. La jalousie est un sentiment que nous pouvons tous ressentir mais à des intensités différentes en fonction de notre personnalité et de notre histoire passée», a confié Géraldyne Prévot Gigant au magazine Femme Actuelle. Elle est psychopraticienne, animatrice de groupes de parole pour les femmes et autrice de l’ouvrage Les femmes et l’amour. Qu’est-ce qui provoque la jalousie ? Il existe de multiples causes même si la peur semble être une raison centrale à ce sentiment ; la peur de perdre son.sa chéri.e, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez, de ne pas avoir assez. Cette frayeur a des carburants : le manque de confiance en soi ou en son partenaire et peut avoir des origines qui remontent à l’enfance. «La jalousie amoureuse se retrouve principalement chez les personnes qui ont vécu des abandons dans l’enfance, des ruptures, des rejets ou des violences physiques et/ou psychologiques», explique la professionnelle. Le passé peut teinter le présent : «Les histoires amoureuses difficiles qui se sont mal passées ont pu nous traumatiser, voire induire en nous une peur de vivre à nouveau un cas similaire avec le compagnon ou la compagne du moment. C’est la raison pour laquelle la jalousie est, le plus souvent, non justifiée mais est tout simplement une peur que nous projetons sur un contexte ou une personne. Nous avons alors le besoin de contrôler la situation pour apaiser l’anxiété.» Votre éducation peut y être pour quelque chose, si vous avez reçu «une éducation mettant en valeur la croyance qu’il faut se battre pour avoir sa place et que les autres sont de toute façon des concurrents».

Attention ! C'est un sentiment normal… tant qu’il est sous contrôle et accueilli et vécu sainement. Néanmoins, la jalousie peut relever de la pathologie. C’est là qu’il faut y faire vraiment attention. Comment savoir si vous avez cross the line ? Vous saurez qu’à un moment, vous allez trop loin, que vous êtes emprisonné.e dans ce sentiment qui vous empêche d’avancer et de vous sentir bien et que vous faites du mal à ceux.celles qui vous entourent. Si vous n’êtes pas en mesure d’être connecté.e à vos émotions, il vous faudra exercer de la vigilance. Ou être à l’écoute de ceux.celles qui vous entourent et qui tirent la sonnette d’alarme. Car ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère : «La jalousie devient pathologique quand les émotions sont extrêmes, régulières et incontrôlables allant jusqu’à une forme de paranoïa. La personne jalouse ressent tour à tour de l’anxiété, de la colère (voire de la rage) et de la tristesse. Elle est envahie de pensées obsessionnelles. Elle veut tout savoir des faits et gestes de son partenaire et le surveille constamment.» Et la personne jalouse s’invente des scénarios pour étayer ses peurs. Ou alors elle s’assure que les actions de l’autre, même anodines et sans lien, viennent gonfler son sentiment d’insécurité et de trahison. Exemple : votre chéri a parlé à la voisine et tout de suite, vous imaginez qu’il se passe, entre eux, bien plus qu’un échange de banalités, sans aucune preuve…

 

Aidez-vous. Si vous vous retrouvez dans les lignes précédentes, n’hésitez pas une seconde à consulter un.e professionnel.le de la santé mentale ; vous avez besoin d’aide. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez vous en sortir ! Avec de l’aide, bien sûr, un travail assidu sur vous-même et de bons réflexes.
- Vous pouvez, d’abord, assumer cette jalousie : prenez conscience de vos émotions et ne vous dites pas que c’est l’autre qui est responsable.
- Vous êtes conscient.e de ce que vous ressentez ? Demandez-vous si vos soupçons sont réalistes : «La plupart du temps, votre peur déforme votre perception. Vous pouvez être amené à voir des signes d’infidélité partout alors qu’il n’en est rien.»
- Il est également important de communiquer avec son.sa partenaire, de parler de vos peurs et de vos angoisses ; si la communication s’avère difficile, emmenez-le.la en thérapie avec vous.
- Il est important de cesser les comparaisons : «Quand vous vous mésestimez, vous trouvez toujours les autres mieux que vous. Vous n’êtes pas objectif.» Misez plutôt sur vos qualités et travaillez sur votre estime de vous-même.
- Dans la pratique, dans l’instant T de la crise de jalousie, respirez profondément. Faites le vide et éloignez-vous. Vous savez que vous risquez de mal réagir, alors prenez de la distance avec la situation, pour mieux en parler, plus tard, dans le calme.
- Maintenant que la crise est passée, vous avez tout un travail de réflexion à enclencher. Demandez-vous ce qui a provoqué cette émotion : «Quand vous-vous sentez menacé, demandez-vous s’il s’agit d’une situation, une personnalité, un contexte, une phrase, un comportement et faites des liens avec d’éventuelles situations similaires.» Et posez-vous les bonnes questions sur votre relation : est-ce que votre partenaire vous instille le doute ? Tout en vous interrogeant sur votre historique amoureux : n’êtes-vous pas en train de répéter des situations ?