Kadosh Training Services : Petit institut, grandes ambitions

Deven Varden a monté son centre en 2011.

Ce centre de formation vient de pénétrer le cercle des privilégiés de l’IATA. Elle fait partie du top ten mondial. Découverte…

Dehors, le bruit des voitures. Sur la route principale de Rose-Hill, ce n’est pas l’heure de pointe mais la danse des véhicules ne s’arrête presque pas. Il serait presque aisé de passer à côté du panneau indicatif menant au centre de formation Kadosh Training Services (KTS). Il faut avoir l’œil. À partir de là, il suffit d’emprunter un petit couloir pour que les bruits de la ville s’estompent. Devant nous, des escaliers peints en noir et un mur où sont installés des compteurs d’époque tellement vintage. C’est au premier étage de ce bâtiment blanc que se trouve l’institut qui dispense des cours sur les métiers de l’aviation de l’International Air Transport Association (IATA) – à laquelle sont affiliées pas moins de 265 compagnies aériennes. On y parle de boarding, de gestion des bagages, de customer service, de billetterie, entre autres.

Petite en taille, elle l’est cette école. Mais ce lieu vient de rejoindre la cour des grands. KTS a fait son entrée dans le Premier Circle Member des Training Partners de l’IATA. Il s’agit des dix meilleurs instituts de formation à travers le monde. Si depuis sa création, en 2011, KTS fait partie du top ten des pays d’Afrique, c’est la première fois qu’il se hisse dans le classement mondial. «C’est une fierté. Une reconnaissance du travail accompli. Mais ça appelle aussi de plus grandes responsabilités : il faudra la conserver», confie le directeur etformateur Deven Varden. Dans un mois et des poussières, il recevra ce titre de prestige au Sri Lanka lors de la réunion annuelle des représentants de cette organisation dont le siège social se trouve à Montréal. En attendant, il fait cours !

Face à lui, une dizaine de jeunes qui rêvent de trouver un emploi dans une agence de voyage, à l’aéroport ou dans un centre d’appels dédié au voyage. Parmi, Sweety Moneea, 26 ans. Une à deux fois par semaine, elle fait la route depuis Rose-Belle pour rallier Rose-Hill et suivre ces cours. Pour l’instant, elle est serveuse dans un hôtel du Sud. Mais cette maman d’un petit garçon rêve de changer d’existence. De faire autre chose, d’avoir des horaires moins contraignants : «J’aimerais travailler dans une agence de voyage.» Elle s’est donc lancée, il y a quelques mois, dans cette formation, Foundation in Travel and Tourism, qui dure six mois (il s’agit du premier niveau, pour ceux qui souhaitent aller plus loin, il y en a deux autres).

Un avenir meilleur

Anaëlle Jolie, 27 ans, suit le même cours. Cette Shop Assistant, maman de deux enfants, a attendu longtemps pour suivre cette formation : «Au niveau des finances, ce n’était pas possible. Mais aujourd’hui, ça va mieux. Alors, je me suis lancée» (il faut compter environ Rs 40 000). Pour elle, cette décision majeure, c’est prendre son envol vers un avenir meilleur :«Ce n’est pas évident avec la famille, la maison et le boulot mais je ne vais vraiment rien lâcher.» Et elle a de l’ambition : «Je vise assez loin. Mais tout d’abord, je veux trouver du travail dans le domaine de l’aviation.» Un secteur dynamique qui emploie un secteur d’avenir, estime Deven Varden : «Un de nos piliers, c’est le tourisme, et l’aviation en est indissociable.»

Fardeen Rujub, 20 ans, le sait. Alors, il y dessine les contours de son futur. Le jeune homme vient de Brisée-Verdière : «Il y a un bus direct, donc ça va.» À l’Université de Technologie, il suit déjà un premier cours en Transport and Logistics. Et le jeune homme vient compléter sa formation au KTS, une façon pour lui d’augmenter sa somme de savoir et de se donner toutes les chances pour exercer le métier de son choix dans quelques temps : être Custom Officer au sein de la douane. Et avec son institut de formation dans le Premier Circle Member de l’IATA, il se sent – presque – pousser des ailes. Que son école soit reconnue à l’international, ça en ouvre des perspectives d’avenir.

Mais pas le temps de rêvasser aux années qui viennent, les cours sont intensifs et il faut s’y mettre : la première session d’examens a lieu dans quelques semaines. Alors que les «élèves» se replongent dans leurs manuels sur l’aviation, ses subtilités et ses codes, ils ne pensent pas aux bruits de la ville.

Deven Varden : formateur passionné

Il connaît son sujet sur le bout des doigts. Parle en passionné et connaît chacun de ses élèves (et reconnaît même les anciens). Le monde de l’aviation, il connaît. Il évolue dedans depuis des années où il a été agent de comptoir, superviseur. Les cours de l’IATA, il les a faits en distance learning à l’époque. Et a, par la suite, aidé d’autres qui faisaient le même cours. C’est comme ça que le goût du partage de ses connaissances est né. Avec l’arrivée de la certification MQA Approved, il s’est enregistré et a obtenu une accréditation afin d’être formateur et de créer son institut. Depuis 2011, cet habitant de Beau-Bassin a lancé Kadosh Training Services… Et depuis, ça lui réussit plutôt bien !