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Gourmandise de Rodrigues : Tourte une histoire

Avec Benjamin, faire une tourte, c’est un jeu d’enfant.

La pâtisserie emblématique de l’île à la maison sans prendre l’avion ? C’est possible ! Il suffit de suivre les conseils de Benjamin.

Une bouchée de mystère. Un morceau d’île sucré, envoûtant et en même temps brut et rustique.  Une tranche qui fait appel à la gourmandise de l’âme. Fondant à souhait. Miam ! Pour la déguster, il faut prendre l’avion sans aller trop loin. Patienter presque deux heures en l’air, toucher le sol de l’ailleurs, faire face au soleil piquant, prendre en plein cœur les sourires chaleureux et rouler un peu sur les routes de Rodrigues (mais ça vous l’aviez deviné). Pour humer le secret de la pâtisserie la plus emblématique de l’île, direction Malabar, dans le centre. Dans un coin de verdure se dresse la maison de Benjamin Manan, expert en tourte (et autres petites choses à croquer). 

 

Ah ! Vous salivez déjà ! Comment résister à cette pâte renfermant un délice de fruits sucrés et moelleux. Le jeune homme nous reçoit dans son petit atelier de magie où il transforme farine, sucre et beurre en petites merveilles. Si vous avez envie de reproduire cette douceur dans votre cuisine, il suffit de suivre ses conseils et sa recette (ou plutôt celle de sa maman ; la tourte à Rodrigues, c’est une histoire de famille) qu’il partage avec plaisir. Le point de départ ? Un kilo de farine. Ça peut sembler beaucoup mais dites-vous que vous pourrez congeler la pâte et qu’il vous en restera pour une prochaine utilisation : pratique ! 

 

On commence par la base : Benjamin tamise la farine. Simple, non ? Puis, il y ajoute 25 g de baking powder, 10 g de sucre et une «cuillère de Yoplait» (dixit le maestro de la tourte) de sel. 

 

Bon courage pour la suite ! Vous avez zappé votre demi-heure de sport ? Ce n’est pas grave. Benjamin fait tout à la main. Du coup, ça remplace la cardio et la muscu. «Avec la batteuse, je n’ai pas la texture que je souhaite. Je préfère, de toute façon, faire une tourte traditionnelle», explique-t-il, les mains dans la pâte. Alors, vous l’avez compris, il faut mélanger tous ces ingrédients secs à la méthode lepok lontan, c’est-à-dire à la force de vos bras : «Il faut y aller franchement, il est important que le bakingsoit bien mélangé.»

 

Ce n’est pas fini !Résistez à l’envie de sortir votre batteuse. C’est pour votre bien et celui de la pâte. Préparez 200 g de margarine (Benjamin peut opter pour du beurre si vous lui passez une commande spécifique) et 200 g d’huile végétale. Faites un puits au centre de votre mélange sec, déposez-y la margarine et ensuite l’huile. Mélangez d’abord ces deux matières grasses avant d’y incorporer petit à petit la farine : «Si on mélange directement le bakinget l’huile, il y aura une réaction chimique et la pâte deviendra noire.» Parole de tourte expert !

 

Du bout des doigts.Le mélange, c’est bon ? Il est un peu grumeleux, n’est-ce pas ? Reste à faire fondre les boules de margarine en continuant le travail du bout des doigts, comme pour une pâte sablée. Ensuite, faites encore un puits et versez-y 280 g d’eau. Incorporez la farine petit à petit et pétrissez jusqu’à obtenir une boule de pâte homogène. Allez, vous y êtes presque ! Et n’oubliez pas l’ingrédient essentiel pour qu’une tourte soit wonderful, selon Benjamin : «De l’amour, beaucoup d’amour.»

 

«Roulemama» ! Avec un rouleau de pâtisserie, étalez la pâte pour vous débarrasser des bulles d’air. Benjamin, lui, utilise un rouleau en PVC fabriqué par ses soins : «Avec, la pâte m’obéit.» Technique de sensei de la tourte, quoi ! 

 

Au repos. Vous et votre pâte pouvez vous reposer 45 minutes. N’oubliez pas de recouvrir votre préparation d’un torchon, ça aidera la pousse. Pour vous, ce n’est pas nécessaire. 

 

Ça repart.Prenez un morceau de pâte, environ 350 g, faites une boule, donnez-lui une petite tape – sexy, non ? – et étalez-la sur une surface enfarinée. Benjamin a une plaque en céramique et n’a pas besoin de farine mais ce n’est pas le cas de tout le monde. «Optez pour une forme ronde, 4 à 5 cm de plus que votre moule et de 3 mm d’épaisseur», précise le jeune homme. Placez la pâte dans votre moule (comme pour une tarte). N’oubliez pas de couper l’excédent de pâte avec votre rouleau. En bonus : rien que pour vous, Benjamin prépare une tourte new generation : comme une tarte banane mais version tourte ! 

 

Miam !Pour le cœur au fruit, c’est simple : pour 1 lb de coco, il faut 1 lb de sucre et 1 lb de papaye râpée. Utilisez ce mélange pour garnir votre tourte. Ensuite, il suffit d’étaler encore un peu de pâte pour recouvrir tout ça. Attention, là, ça devient délicat : il faut réunir les deux pâtes en les pinçant tout en vous assurant que votre pâte-chapeau ne soit pas trop tendue : il faut lui donner un peu de jus. 

 

So chic.Place à la décoration. Pour Benjamin, ce sont des feuilles, des fleurs et des lianes. Il ne laisse rien au hasard : travail méticuleux lor baz ! Alors qu’un coq se balade dans le jardin, il s’active avec minutie. Pour la tourte 2.0, c’est une liane avec fleurs et feuilles qui recouvre le mélange de fruits (et pas un rond de pâte). 

 

Au four. Avant d’enfourner dans un four préchauffé à 165°C, badigeonnez votre préparation de lait en poudre dilué dans un peu d’eau. Vous pouvez également opter pour du jaune d’œuf battu mais Benjamin fait une tourte végétarienne qui se conserve au moins… 22 jours ! 

 

Parfum de bonheur.45 minutes plus tard : une bonne tasse de thé, une tranche de magie et de la joie simple et gourmande ! What else ? 

 


 

Il arrive !

 

Benjamin sera à Maurice avec tous ses produits à Super U de Flacq du 27 avril au 4 mai. En attendant, vous pouvez le contacter pour toutes vos commandes aux numéros suivants : 5722 9699, 5909 0790 et 5989 6311. 

 


 

Delly Manan : Histoire de maman 

 

 

Elle est là dans la cuisine, donne des conseils, supervise la démonstration de son fils. Dans la cuisine de Dellys Foodstuffs Enterprise, c’est elle le boss. Avec son fils, elle fabrique plein de choses miam : du pain d’épices, du safran local, des gâteaux pour toutes les occasions, du mélange de quatre épices, de la farine de manioc, des fruits cristallisés, entre autres. Cette ancienne couturière, cuisinière quotidienne, a découvert son talent gourmand grâce à une formation dispensée par Les Moulins de la Concorde et des compétitions organisées dans le sillage de l’opération rodriguaise de l’entreprise. Des prix, elle en a gagné mais aussi la certitude que le monde de la cuisine était le sien. Plus qu’un autre. Car Delly est une femme de Rodrigues débrouillarde et motivée : «Dans ma vie, j’ai fait beaucoup de choses, j’ai touché un peu à tout. Maintenant, je crois que j’ai trouvé ma voie.» D’ailleurs, ses préparations prennent l’avion pour Maurice beaucoup plus souvent qu’elle ne le fait ! 

 

La tourte story :La tourte a toujours fait partie de la vie de Delly. Dans son enfance, c’était le gâteau préféré de tous, celui des grandes occasions, des grands bonheurs ou des petites joies. Ce gâteau a des liens forts avec l’histoire de tous les Rodriguais et la recette se transmet comme on partage un trésor, explique-t-elle. 

 


 

Benjamin, passion gourmande

 

Il est jeune, il est fort (employé dans la sécurité) mais dès qu’il est en cuisine, il devient délicat, précis et heureux, tout simplement ! Après plusieurs années passées à Maurice, il est rentré au pays et aide, entre autres choses, sa maman dans son business : «J’ai commencé par lui donner un coup de main et ça m’a plu.» Aujourd’hui, il a trouvé le monde fait de farine, de crème et de gourmandise où il se sent à son aise. Et c’est un beau coup du destin qui a changé sa vie :«Maman était rentrée à Rodrigues, une dame a insisté pour avoir une tourte et m’a dit de la faire. Elle a tellement insisté que j’ai obtempéré et elle a trouvé ça bon.» Depuis, entre la pâtisserie et lui, c’est une histoire d’amour.