Le bilan s’alourdit. En l’espace de quelques jours, trois personnes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques, laissant leurs proches dans une tristesse indescriptible. Témoignages.
Inconsolables. Les Ahmad le sont depuis qu’un des leurs s’en est allé. Farhaan, 14 ans, a rendu l’âme sur son lit d’hôpital, à Rose-Belle, le dimanche 15 juin, aux alentours de 18h30. L’adolescent y avait été admis quelques jours plus tôt, soit le 8 juin, après être tombé du caisson d’un camion alors que le véhicule était en déplacement sur l’autoroute de Rose-Belle. Selon le rapport d’autopsie, il est décédé des suites d’une septicémie.
Depuis ce drame, la famille de la victime ne peut contenir son chagrin. Nourani, le père de Farhaan, revient sur les circonstances de l’accident. «Selon mes informations, il revenait de Plaine-Magnien et devait se rendre à Réduit pour livrer une commande de briani. Il était dans le caisson d’un camion. Deux autres personnes se trouvaient à l’avant avec le chauffeur. En route, il est tombé du caisson et s’est fait très mal», raconte-t-il, le visage attristé et les yeux cernés tant il a versé des larmes.
Interrogé à ce sujet, le chauffeur du camion à bord duquel se trouvait Farhaan dit s’être arrêté lorsqu’il a entendu un bruit étrange. C’est alors qu’il aurait retrouvé Farhaan sur l’asphalte. C’est d’ailleurs lui qui a informé les parents de l’adolescent de l’accident. «Il m’a dit que mon fils est tombé. Il m’a également demandé de me rendre à l’hôpital de Rose-Belle. Sur place, j’ai eu un choc. Mon fils était dans un état comateux. Il a, par la suite, été transporté à l’hôpital Victoria, à Candos, où on lui a fait un scan. À son retour, vers 23h15, il est entré en salle d’opération jusqu’à 1h15, avant d’être admis à l’unité des soins intensifs.»
Entre-temps, les interrogations se succèdent. «Comment est-il tombé ? L’a-t-on poussé ? La porte était-elle bien fermée ?» se demande Nourani. La police a ouvert une enquête afin de faire la lumière sur cette affaire.
Après l’accident, les Ahmad avaient gardé espoir jusqu’au bout, bien que «dokter ti dir nou so ka fifty-fifty», explique Tanuja : «J’ai beaucoup prié pour lui car je pensais qu’il allait se réveiller. C’était un battant de nature, mais ses blessures ont eu raison de lui.»
La tragique disparition de son fils, Tanuja, qui exerce le métier de couturière, a du mal à l’accepter. Son époux Nourani, General Worker à l’hôpital de Rose-Belle, ainsi que ses deux autres enfants, Farheen et Saimah, sont tout aussi effondrés. D’autant que ce drame est survenu à quelques jours du début du Ramadan. «Notre fils ne sera pas là, cette année, pour vivre ce mois sacré. Nous allons faire le Ramadan avec un gros chagrin. Nos deux autres enfants sont aussi très perturbés par cette perte car ils étaient très proches de Farhaan», confie Nourani. De nouveaux habits, il en avait même déjà acheté pour son fils en vue de la fête Eid-Ul-Fitr.
C’est avec des pincements au cœur qu’il se souvient de ce fils ambitieux, pieux et serviable. «Nou byen tris parski nou finn perdi enn perl dan nou fami. Nou garson pou mank mwa me si Allah inn bizin li, mo respecte so swa», avance Nourani. Selon lui, Farhaan, qui était en Form III au Windsor College, à Rose-Belle, avait aussi des projets plein la tête. «Il voulait faire de la mécanique. Entre-temps, il donnait un coup de main au propriétaire d’un snack spécialisé dans la vente de briani», explique-t-il. Contacté au sujet de l’accident, Nayaz, le propriétaire dudit snack, n’a pas souhaité faire de déclaration.
Farhaan, lui, aurait eu 15 ans le 10 octobre. Hélas, il s’en est allé à la fleur de l’âge.