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COY 12 : Environnement : des jeunes, des inquiétudes

Qu’est-ce qu’elle a la planète ? Des jeunes ont décidé de s’engager dans la protection de la planète et de leur île, et organisent une conférence locale dans une perspective internationale. Une première à Maurice.

Del’urgence. Dans leur voix, on la découvre. Ce sentiment s’immisce dans les mots choisis, dans les pensées partagées, dans les solutions proposées. Mais cette urgence nommée n’est pas si facile que ça à cerner. Parce que si elle est bien ancrée dans le réel car elle concerne la planète qui s’essouffle, elle n’est pas forcément tangible. Ces jeunes le savent et ils vont essayer de changer ça. Éco-conscients, engagés dans la sauvegarde de notre pays et de la Terre, ils sont les chevilles ouvrières d’un événement – à Maurice, ce sera une première – qui aura lieu dans l’île dans quelques jours et qui s’inscrit dans une mouvance internationale : la Conference of Youth(COY).

 

Cette année, on parle de COY 12et il s’agit d’une rencontre par et pour les jeunes (de 15 à 30 ans), qui est organisée par plusieurs pays. Une sorte de préparation en attendant la conférence internationale qui aura lieu à Marrakech en novembre (pour l’instant, les noms des participants mauriciens ne sont pas connus).

 

Ces rencontres locales et internationales s’inscrivent dans les manifestions qui ont lieu à travers le monde juste avant les meetings des chefs d’État pour des discussions sur l’impact du changement climatique et des actions à prendre pour un mode de vie qui prend en compte la sauvegarde de la planète (lors de  la Conference Of Parties, plus connue comme la COP, par exemple). Si les décisions prises lors des rencontres des tout-puissants ne se transforment que très rarement en actes percutants et lourds de changement, les jeunes des COY tentent de faire bouger les choses à leur niveau. Et ça passe par la sensibilisation, l’éducation d’autres jeunes et, bien sûr, la prise de conscience que «c’est nous qui avons besoin de notre environnement et non le contraire», explique Hans Ugapen, un des jeunes organisateurs de la COY 12 Mauritius.  

 

Et pour ça, il faut une plateforme qui donne une légitimité à l’engagement et les prises de positions sur la protection de l’environnement. Et la COY offre tout ça. «Nous sommes là pour dire qu’en tant que jeunes, notre attitude doit changer et que nous travaillons dessus. Nos actions sont peut-être petites quand on regarde l’envergure du problème, mais small steps do count et à force, nous pourrons influencer nos dirigeants»,confie Sidharta Runganaikaloo, coordinatrice de l’événement local, organisé conjointement – et principalement – par le Rotaract de Mahébourg et l’association SIDS Youth AIMS Hub (SYAH) de Maurice.

 

Dans son équipe, d’autres jeunes ont décidé de s’engager pour la planète. Nous en avons rencontré cinq autres (voir hors-texte). Et leur avons posé cette question : quel est le danger environnemental actuel qui vous inquiète actuellement ?

 

La montée des eaux.

 

Sidharta Runganaikaloo :«C’est le danger le plus visible. Et les SIDS (NdlR : les Small Island Developing States, dont Maurice fait partie)sont les plus concernées. À la longue, le risque que ces pays disparaissent est bien réel. Mais les autres sont aussi concernés. Parce que si on continue sur le même trend, il n’y aura presque plus de terre.»

 

Chetan Gukhool : «Deux îles dans les Caraïbes ont été submergées. Elles n’étaient pas habitées, mais c’est inquiétant.»

 

La sécurité alimentaire.

 

Hans Ungapen :«Tout ce qui touche à la food securitym’interpelle. Et ça englobe beaucoup plus de choses qu’on peut l’imaginer. Par exemple : des particules de plastique dans nos océans – à cause de la mauvaise gestion des déchets – se retrouvent dans la chaîne alimentaire. L’usage des pesticides m’inquiète également. Ils ne se retrouvent pas uniquement dans les légumes mais aussi dans l’eau qu’on consomme. Retournons aux végétaux : comment s’assure-t-on de la qualité de ce qu’on consomme à Maurice ? Il n’y a pas ou pas assez de contrôle à ce niveau. Il est nécessaire d’aller vers une agriculture plus responsable»

 

La gestion des déchets.

 

Sidharta Runganaikaloo : «La consommation de plastique m’inquiète.  Avec la SYAH, nous avons mis en place un projet, la Tap water revolution, pour œuvrer pour la qualité de l’eau du robinet pour réduire l’achat de l’eau en bouteille. Tout ça m’emmène à la gestion de nos déchets. Tout ce qu’on jette est stocké à Maurice. Il ne faut pas l’oublier : ce n’est pas parce que ce n’est pas visible que ça n’existe pas.»

 

Shyland Beesoo : «Sur le plan national et international, la gestion des déchets est un problème de taille. Nous devrions apprendre à vivre les 3 R : reuse, reduce, recycle. Et il y a un quatrième R que la COY nous permet de mettre en place : raise awareness

 

La dégradation de nos ressources marines.

 

Chetan Gukhool : «Avoir des hôtels, des industries proches des lagons, cela n’aide pas. Les coraux prennent des millions d’années pour set upet le passage de l’homme pour détruire.»

 

Le changement climatique.

 

Navla Rhugoo : «C’est un sujet tellement vaste ! Mais je pense que tout part de là. Avec les hausses de température, il y a la fonte des glaciers de l’antarctique et, par conséquent, la hausse du niveau de l’eau. Mais pas que ! Il y a des réactions en chaîne qui débutent avec ce changement climatique. Ces modifications affectent aussi l’agriculture, lafood security (les végétaux et les viandes que nous consommons).»

 

Drishty Isnoo :«Le 30 mars 2013, nous avons perdu 11 personnes dans des flash floods, un symptôme du changement climatique. Aujourd’hui, au pôle nord, les calottes glacières se réduisent et les ours polaires meurent à petit feu. Voilà tout ce qui m’inquiète, en résumé.»

 

Les émissions de carbone et la demande en énergie.

 

Shyland Beesoo :«C’est un problème qui nous concerne tous et nous pouvons, tous les jours, aider à réduire les émissions de carbone.»

 

Chetan Gukhool : «Il y a deux ans, les autorités voulaient construire une autre centrale à charbon pour faire face aux besoins en énergie. C’est une réalité : il y a une demande en énergie grandissante. Néanmoins, il faudrait se tourner vers des énergies propres.»

 

Rendez-vous à Maurice !

 

La COY locale aura lieu du 28 au 30 octobre. Il s’agit d’un séminaire résidentiel qui se tiendra au centre de loisir de Trou-aux-Biches. Ces trois jours de travail permettront, entre autres, d’établir un policy paperavec les propositions de l’équipe mauricienne. Ce document sera envoyé à l’United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCC). Si vous voulez en savoir plus et/ou donner un coup de main aux organisateurs, contactez leur page Facebook(avec les mots clés : COY 12 - Conference Of Youth 12 - Mauritius 2016).

 


 

Qui sont-ils ?

 

Sidharta Runganaikaloo a 24 ans et est fraîchement diplômée en Web and Multimedia Development. Elle est membre de l’association SYAH, où elle occupe le poste de trésorière et s’occupe du projet Tap water revolution. Elle est la coordinatrice de la COY 12 Mauritius.

 

Hans Ugapen a 24 ans et travaille pour une firme de télécommunication à Ébène. Il est membre de la SYAH et se charge de la partie média et communication de l’événement.

 

Drishty Isnoo a 25 ans, vient d’obtenir son diplôme enWeb and Multimedia Developmentet veut oeuvrer pour l’environnement, dit-elle. Pour la COY, elle se charge de la Resources and Material team.

 

Shyland Beesoo a 23 ans, est détenteur d’un degré en sustainable product designet est actuellement stagiaire au Keats College. Il se charge de la recherche de sponsorshippour la conférence.

 

Chetan Gukhool a 23 ans et vient de terminer ses études en Joint Humanities. Il est le secrétaire et vice-président du club Rotaract de Mahébourg et est coordinateur de l’événement.La question de l’environnement et de sa protection l’intéresse tout particulièrement et il a publié plusieurs articles en ce sens. Il rêve de monter un projet qui permettrait de ne plus avoir recours au plastique à Maurice.

 

Navla Rhugoo a 24 ans, un degré en agriculture et s’intéresse au changement climatique. Celle qui se charge de manager les équipes de la COY est d’avis que les jeunes ont quelque chose à dire sur le changement climatique (et pas juste les décideurs) et que beaucoup d’entre eux ont les connaissances nécessaires pour faire avancer la cause de la protection de l’environnement.