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Comité sur les Chagos

Olivier Bancoult

Suite au jugement du tribunal sous la Convention du Droit de la mer, décrétant illégale la création de la Marine Protected Area aux Chagos, le président du Groupe Réfugiés Chagos s’interroge sur le comité qui sera mis sur pied pour étudier ce jugement.

Comment s’est passée la réunion qui a eu lieu hier avec les membres du Groupe Réfugiés Chagos (GRC) ?

 

Tous les membres s’étaient réunis pour prendre connaissance du jugement du tribunal sous la Convention du Droit de la mer, décrétant illégale la création de la Marine Protected Area aux Chagos. Nous allons étudier le document et nous en ferons la lecture lors d’une conférence de presse mercredi prochain.

 

Comment accueillez-vous ce jugement ?

 

J’étais au centre, à Pointe-aux-Sables, quand la nouvelle est tombée. J’ai accueilli ce jugement avec beaucoup de joie, car nous n’avons cessé de dénoncer cela depuis que cette éventualité a fait surface. La réalisation d’un tel projet n’était qu’une façon de bafouer les droits des Chagossiens qui, depuis des années, se battent pour un droit de retour sur leurs îles.

 

Comment la communauté chagossienne perçoit-elle cette nouvelle ?

 

Toute la communauté jubile. Toute action qui vient démontrer la malhonnêteté du gouvernement anglais est une victoire pour ce peuple qui a été victime d’une injustice.

 

Pourquoi ce jugement est-il important ?

 

C’est historique dans le sens où ce jugement est venu corriger une injustice. Le gouvernement anglais n’a été motivé que par une seule chose : évincer les local people. Le gouvernement anglais avait vendu cela en mettant de l’avant le respect de l’environnement. Or, nos droits à nous, les Chagossiens, n’ont jamais été respectés.

 

Les Anglais sont venus de l’avant avec le parc marin lorsqu’ils ont vu que de plus en plus de gens sont au courant de l’histoire des Chagossiens et ont rejoint la lutte pour que nos terres nous soient rendues. Ces dernières années, nous avons vu énormément de personnes se joindre à la cause. Parmi, des gens très connus. Pour contrecarrer cet élan de solidarité, ils sont venus de l’avant avec cette démarche malhonnête en oubliant l’aspect humanitaire derrière cette affaire. 

 

Ce jugement vient-il relancer les droits de souveraineté du pays sur l’archipel des Chagos ?

 

Sur ce sujet, je ne peux rien vous dire. Mais je pense que c’est un move positif dans la bonne direction. Nous nous battons pour notre droit de retour dans nos îles.

 

Un comité, a indiqué sir Anerood Jugnauth, sera mis sur pied pour étudier ce jugement et décider de la marche à suivre. Qu’en pensez-vous ?

 

Nous saluons l’initiative du Premier ministre par rapport au comité sur les Chagos. Mais une question reste sans réponse : qu’en est-il de la participation des Chagossiens dans ce comité ? Pour l’instant, nous n’en savons rien. Nous attendons d’en savoir plus.

 

Navin Ramgoolam a animé une conférence de presse hier, durant laquelle il a déclaré que c’est sa stratégie, développée avec le concours d’avocats locaux et internationaux, qui a payé. Qu’en pensez-vous ?

 

Ce n’est pas un mensonge. C’est lui qui a commencé la procédure. 

 

Où en est le combat concernant votre droit de retour sur vos terres ?

 

Il y a actuellement trois actions légales en Cour en Angleterre, toutes en lien avec le droit de retour. Une des affaires sera sans doute entendue en juillet.

 

Il y a quelque temps, des experts de la firme KPMG étaient au pays pour un survey. Qu’est-ce qui s’est passé depuis ?

 

Le rapport a été rendu public et il est clairement dit que le retour est possible. Mais il n’y a eu aucun retour du gouvernement anglais.

 

Croyez-vous à un éventuel retour du peuple chagossien dans ses îles ?

 

Oui, j’y crois. D’ailleurs, nous n’allons jamais arrêter de nous battre pour. C’est difficile d’imaginer qu’il y a des personnes qui vivent sur nos terres alors que nous, natifs, n’y avons pas accès.

 

Les propositions de Rezistans ek Alternativ 

 

 «Ce jugement démontre bien que, quand l’État mauricien se décide courageusement à confronter l’appropriation illégale de ses territoires et zones maritimes par la Grande-Bretagne, en l’occurrence les Chagos, cela entraîne des résultats décisifs», a déclaré Rezistans ek Alternativ dans un communiqué. Suite à ce développement, le mouvement propose quatre mesures immédiates pour une réorientation de la position de l’État mauricien sur les Chagos, la base militaire et le retour du peuple chagossien : (1) Réinscription de la motion qui a été présentée par l’État mauricien à l’Assemblé générale des Nations unies le 11 mai 1990 et retirée le 27 juin de la même année (2) Inscription d’une motion lors des prochains sommets du Commonwealth pour condamner la Grande-Bretagne et demander la fermeture de la base de Diego Garcia ainsi que le retour des Chagos à l’État mauricien (3) Se préparer à porter l’affaire à la Cour internationale de La Haye (4) Prendre l’initiative au niveau de la SADC et de l’Union africaine afin de faire revivre le projet Océan Indien, zone de paix selon la résolution des Nations unies sur les zones de paix de décembre 1971.

 

Navin Ramgoolam fait une piqûre de rappel…

 

Un petit retour au-devant de la scène (politique, bien sûr). Navin Ramgoolam a animé une conférence de presse hier, samedi 21 mars, pour rappeler son rôle dans la nouvelle victoire des chagossiens : «C’est une victoire éclatante pour le peuple mauricien, mais surtout pour nos compatriotes chagossiens.» Pour lui, c’est sa stratégie, développée avec le concours d’avocats locaux et internationaux, qui a payé. Désormais, il faut négocier «fort et maintenant» tout en rassurant les Américains : ils peuvent conserver leur base mais Maurice doit réclamer sa souveraineté, estime-t-il. Un travail de négociations doit être également entrepris auprès des Britanniques afin qu’ils laissent Maurice participer aux «négociations avec les Américains».