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«Les Mauriciens s’orientent vers des filières qui ne recrutent pas»

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Le Youth Employment Programme (YEP), mis sur pied par le ministère des Finances il y a un an, a pour objectif de proposer un stage en entreprise aux jeunes chômeurs. Plus de 4 000 jeunes ont déjà été placés en entreprise. Bilan et analyse de Roland Dubois, responsable de l’organisme.

Le «Youth Employment Programme» a un an d’existence. Quel est le profil des jeunes qui s’y sont inscrits ?

Nous avons vu des jeunes venant de tous les horizons et âgés entre 16 et 30 ans. Il ne travaillaient pas avant, ou du moins pas durant les derniers 90 jours. Ceux qui se sont tournés vers nous ont soit un diplôme universitaire, un School Certificate, un Higher School Certificate ou n’ont aucune qualification.

Quels sont les secteurs qui recrutent ?

Nous avons placé beaucoup plus de jeunes dans le secteur du commerce, de l’informatique, de l’hôtellerie et de la restauration, ou encore dans l’industrie manufacturière. Durant cette première année d’opération, nous avons compilé des données qui nous ont aidés à définir un graphique de toutes les filières prisées à Maurice et vers lesquelles se tournent systématiquement les jeunes qui poursuivent des études supérieures.

Et que révèle ce document ?

À travers ce tableau, nous avons une vue d’ensemble sur toutes les fillières choisies par les Mauriciens. Pour le secteur de l’ingénierie civile, par exemple, 80 % des jeunes ont pu être placés dans une entreprise. En revanche, ce n’est pas le cas pour ceux qui ont un diplôme en management. 101 jeunes ont été placés, mais 359 autres sont toujours sur une liste d’attente. Une entreprise peut avoir besoin de cinq ingénieurs, mais une compagnie a besoin d’un seul directeur en ressources humaines. C’est la même réalité pour ceux qui ont un diplôme en économie. 24 ont été placés dans une entreprise et 118 jeunes sont sur une liste d’attente.

À Maurice, beaucoup de school leavers choisissent d’étudier les langues, que ce soit le français ou l’anglais. Au final, on se retrouve avec un surplus de diplômés dans ce domaine. On n’a pu placer que quatre jeunes et il nous reste à trouver un emploi pour 111 autres. Il y a certaines filières qui comptent trop de diplômés. Ce qui fait que certains secteurs sont saturés et ne recrutent pas.

Pourquoi certaines filières sont-elles plus prisées que d’autres ?

En général, à Maurice, un étudiant choisit d’emprunter une voie tout simplement pour suivre un ami, pour faire comme lui ou encore parce qu’il ne connaît pas toutes les possibilités qui s’offrent à lui après ses études secondaires. C’est ainsi que beaucoup se tournent vers des domaines que tout le monde connaît, comme la comptabilité ou encore le secteur économique.

Au final, le pays se retrouve avec un nombre incroyable de diplômés dans le même domaine. D’un côté, il y a beaucoup de jeunes avec certains diplômes universitaires, et de l’autre, les secteurs en question ne recrutent pas. Il y a une inadéquation car les jeunes Mauriciens s’orientent vers des filières qui ne recrutent pas, le nombre de diplômés étant considérable.

Comment comptez-vous renverser cette tendance ?

Nous allons désormais faire un Employment Trend Survey qui nous donnera, entre autres, des indications sur les secteurs qui nécessitent des formations. Cela nous aidera également à orienter les jeunes dans leur choix de carrière ou encore à leur parler des secteurs d’avenir.

Quels sont ces métiers d’avenir ?

En ce moment, on parle beaucoup de ocean economy, de renewable energy ou encore des métiers verts. Un Dual Training Programme verra aussi bientôt le jour. Ce sera un programme de placement qui offre une formation en alternance, comme cela se fait en France, par exemple.

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