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«Les jeunes ne sont pas forcément prêts à affronter l’univers du travail»

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Le Semper Sorores, récemment créé par les anciennes du collège Queen Elizabeth, a pour but de réunir les anciennes et actuelles élèves de l’établissement pour des échanges, mais aussi pour encadrer, accompagner et guider les étudiantes qui s’apprêtent à se lancer dans les études supérieures et à faire leur choix de carrière. Aisha Allee-Mosaheb, directrice de Blast Communications et ancienne élève de ce collège, nous en dit plus sur ce mouvement…

Le Semper Sorores a récemment été créé. Pourquoi avoir mis sur pied une

telle plate-forme ?

Il s’agit d’une sororité (du mot latin soror – sœurs) qui est une plate-forme active sur Facebook où les étudiantes actuelles et anciennes du Queen Elizabeth College (QEC) peuvent avoir des échanges. Elle permet aussi aux anciennes du collège, aujourd’hui aux quatre coins du monde, de pouvoir se rencontrer et partager. Ce mouvement opère en parallèle avec l’association The Elizabethans qui représente officiellement les filles du QEC. Le but est de promouvoir les valeurs de cet établissement et bien plus encore…

Quels sont les objectifs d’une telle initiative ?

Semper Sorores aspire à être en priorité un lieu d’échanges, mais aussi de partage. Nous avons lancé l’idée de concert avec la direction du QEC afin de faire du mentoring pour les élèves du Lower VI, Upper VI et les filles qui viennent d’avoir leur Higher School Certificate. Notre action consistera à offrir un accompagnement

et du counselling en ce qui concerne les choix d’études supérieures.

Les jeunes ne sont pas forcément prêts à affronter l’univers du travail. Nous guiderons aussi ces étudiantes pour la préparation d’un curriculum vitae, d’une entrevue. Nous les aiderons à connaître les techniques de présentation, mais aussi pour des stages en entreprises. D’autres firmes, à l’instar de BDO se sont intéressées à ces sessions de mentoring. Ainsi, BDO fera des présentations à celles qui souhaitent poursuivre une carrière au niveau de la comptabilité et de la haute finance. 

Pourquoi est-il important, selon vous, d’offrir un encadrement à ces collégiennes qui s’apprêtent à aller étudier et faire un choix de carrière ?

Je me souviens, qu’à mon époque, de telles facilités n’existaient pas et on partait à l’aventure sans être vraiment guidées. Combien de personnes ont fait des études pour découvrir en chemin qu’elles ont fait le mauvais choix. Aussi, nous pensons que les expériences vécues des femmes qui ont maintenant quelques années de carrière méritent d’être partagées.  

L’excellence académique du QEC n’a plus rien d’étonnant. Certains ont cependant l’impression que le collège est une machine à produire des lauréates et cela souvent au détriment des valeurs essentielles de la vie. Qu’en pensez-vous ?

On a tendance à croire que les filles du QEC sont des bourreaux de travail qui ne pensent qu’à elles et à leur carrière. C’est une question d’image et de perception. Regardez autour de vous. Il y a tant de ces femmes du QEC engagées dans le social, dans la lutte contre les inégalités et c’est ainsi une aberration de dire que nous ne cherchons que l’excellence académique bien qu’elle soit importante. D’ailleurs, ce mouvement, si on avait besoin de preuve, est l’exemple même que nous avons à coeur l’entraide et nous souhaitons humblement apporter nos connaissances aux générations qui prendront la relève.

Cette action ne se limite, pour le moment, qu’au QEC. Pensez-vous qu’il est important d’étendre ce mouvement vers d’autres collèges ?

Absolument. On espère vivement que ce mouvement fera des émules dans d’autres institutions car les jeunes vont grandement bénéficier de l’expérience des aînés. Il y a un réel besoin d’accompagnement car le système d’éducation traditionnel fait que nos enfants ne sont pas forcément prêts à affronter l’univers des universités ou celui du travail. Je vois bien ce mouvement prendre de l’ampleur dans les années à venir. 

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