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À 60 ans, elle tue son époux de 68 ans après une dispute conjugale - Leur entourage : «Nou ti kone enn zour pou ariv enn zafer grav…»

Danwantee Khoobloll a comparu devant le tribunal de Mahébourg sous une accusation provisoire d’assassinat.

Quand Suresh Khoobloll a été admis à l’hôpital avec de graves blessures à la tête, son épouse Danwantee a évoqué une chute. Mais tout a changé quand l’habitant de Mahébourg a rendu l’âme quelques heures plus tard. Car le rapport d’autopsie indiquait qu’il est mort après avoir reçu un violent coup à la tête. Interrogée, la sexagénaire a fini par avouer avoir agressé son époux avec un morceau de bois après une énième dispute conjugale. Sous le choc, les quatre enfants du couple n’ont pas souhaité faire trop de commentaires. Toutefois, des voisins, eux, avouent qu’ils s’attendaient à une telle issue. 

«Nou ankor dan sok !» C’est ce que nous déclare d’emblée Vikram Khoobloll quand nous le sollicitons pour une déclaration après le drame qui frappe sa famille de plein fouet. En ce jeudi 16 septembre, cet habitant de Ville-Neuve, à Mahébourg, vient de vivre une journée longue et difficile, très difficile même. Plus tôt, il a assisté aux funérailles de son père Suresh, 68 ans, au crématoire de Plaine-Magnien. Toujours vêtu de son kurta porté pour l’occasion, il sollicite l’aide de ses proches pour démonter la tente de fortune qui a servi à accueillir tous ceux venus témoigner leurs sympathies à la famille endeuillée.

 

Depuis le mardi 14 septembre, Kamlesh et ses trois frères ont l’impression de vivre un cauchemar éveillé. Leur père Suresh, 68 ans, est mort après avoir été agressé par nulle autre que leur mère Danwantee, 60 ans, qui est, depuis, en détention. La sexagénaire fait l’objet d’une accusation provisoire de murder. «Nou pankor bien kone kinn arive. Nou touzour pa krwar seki finn arive», lâche Vikram, semblant perdu et impuissant face à cette réalité.

 

Le mardi 14 septembre, Danwantee a accompagné son époux à l’hôpital de Mahébourg. Ce dernier portait plusieurs blessures à la tête et, selon sa femme, il les avait eues après avoir fait une chute. Le blessé, dont l’état inspirait de vives inquiétudes, a par la suite été transporté en ambulance à l’hôpital de Rose-Belle où il a été admis. Hélas, le lendemain, vers 13h15, il a rendu l’âme. Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là car après l’autopsie, le Police Medical Officer Dr Chamane a demandé à la police de réorienter. Pour cause, l’exercice a révélé que la victime est décédée d’une hémorragie intracrânienne après avoir reçu un violent coup à la tête. Les soupçons de la police se sont immédiatement portés sur Danwantee qui, pressée de questions, a fini par avouer avoir agressé son époux dans la nuit du 14 septembre lors d’une violente dispute. Elle a aussi remis l’arme du crime, un morceau de bois, aux enquêteurs.

 

Coup à la tête

 

Dans sa déposition, la sexagénaire soutient que son couple battait de l’aile depuis longtemps. Elle explique que son époux était alcoolique et qu’elle était régulièrement victime de violences domestiques. Elle a d’ailleurs consigné plusieurs dépositions à cet effet dans le passé au poste de police de sa localité. Danwantee raconte que, dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 septembre, une énième dispute a éclaté entre Suresh et elle, alors qu’ils revenaient d’un mariage. Selon la sexagénaire, son époux a d’abord tenté de l’agresser physiquement et sexuellement avec «enn baton mop» mais elle ne s’est pas laissée faire. Il serait alors revenu à la charge avec «enn balye», avant de se saisir d’un morceau de bois pour tenter de l’agresser à nouveau. Elle a, une fois de plus, dit-elle, pu contenir cette attaque.

 

Par la suite,  elle se serait saisie du morceau de bois et a frappé son époux d’un coup à la tête. Ce qui l’aurait fait tomber. Danwantee aurait ensuite frappé Suresh à deux autres reprises, avant de le laisser à terre. Au réveil toutefois, elle a paniqué lorsqu’elle a retrouvé son mari au même endroit où elle l’avait laissé. Elle a alors décidé de le réveiller et de l’emmener à l’hôpital de la localité pour y recevoir des soins. Avec la terrible suite qu’on connaît.

 

En tout cas, ce drame ne semble aucunement surprendre l’entourage du couple. «Zot abitie lager. Nou ti kone enn zour pou ariv enn zafer grav dan sa lakaz-la», confie un voisin. Cette affaire est d’ailleurs le talk of the town dans cette région de Mahébourg. Un autre voisin confie que «bolom-la ti enn mari bon dimounn». Selon ses dires, Suresh travaillait toujours malgré son âge. Il a, entre autres, travaillé pendant plusieurs années dans une boulangerie de la localité. «Ou kapav dimann tou dimounn isi. Sa misie-la ti mari korek. Zame li pann mank okenn madam respe dan sime», souligne notre interlocuteur. Une autre habitante du quartier allègue que Suresh se bagarrait régulièrement avec son épouse parce qu’il la soupçonnait d’infidélités : «Sak fwa bolom-la dir so madam inn pas so kart plizir fwa. Akoz sa mem zot lager souvan.»

 

Vikram et ses frères n’ont, eux, pas voulu se prononcer sur tout cela, arguant que «zis sa de lamem ki kone kinn ariv zot sa swar». Suresh et Danwantee étaient mariés depuis 45 ans mais visiblement, durant plusieurs années, les disputes et les violences conjugales ont émaillé leur vie de couple et malheureusement, tout cela a fini par un drame irréversible.