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Vikash Ramdonee, syndicaliste, sur le Nine-Year Schooling : «Nous craignons que les meilleurs élèves se tournent vers les collèges privés»

Le Nine-Year Schooling préoccupe actuellement bon nombre d’enseignants. Après une rencontre avec le ministère de l’Éducation jeudi dernier, la Government Secondary Schools Teachers Union a organisé, lors de son Assemblée générale le samedi 25 mars, un plateau ouvert pour parler des interrogations. Parole à son président, Vikash Ramdonee.

Vous avez eu une rencontre avec le ministère de l’Éducation. Quelles en sont les retombées ?

 

Nous avons effectivement eu une rencontre avec le ministère jeudi. La réunion était à 14h30 et nous avons parlé pendant plus d’une heure. Il y avait beaucoup de zones d’ombre à éclaircir. Nous en sommes sortis avec un sentiment mi-figue, mi-raisin. Nous sommes satisfaits concernant certains points abordés. Par contre, le gros souci qui demeure est comment faire pour attirer les meilleurs éléments, les meilleurs élèves, vers les collèges d’État, à la fin du Primary School Achievement Certificate.

 

Quel est le problème ?

 

Actuellement, sans la formule de Nine-Year Schooling, les collèges d’État – QEC, Maurice Curé, RCC et RCPL, entre autres – sont les meilleurs de l’île. Les étudiants se tournent vers ces institutions car elles ont fait leurs preuves. Mais avec la formule de Nine-Year Schooling, ces collèges sont appelés à devenir des académies. À partir de l’année prochaine, il n’y aura pas d’admissions en Form I dans ces établissemens. Donc, les meilleurs élèves n’auront plus accès à ces institutions et poursuivront leur scolarité dans les collèges régionaux. Malheureusement, pas grand-chose n’a été fait pour rehausser le niveau des collèges régionaux en termes de facilités et d’infrastructures pour les mettre au même niveau que les collèges privés de renom. Avec le Nine-Year Schooling, on se dit que les meilleurs élèves auront désormais tendance à se tourner vers ces collèges privés après le Primary School Achievement Certificate, en l’absence d’institutions comme le QEC, le RCC et le RCPL. Cela se fera au détriment des collèges d’État régionaux qui, selon nous, deviendront des seconds choix.

 

Qu’est-ce que cela représente pour les membres de votre syndicat ?

 

Nous ne sommes pas rassurés. Certes, on s’attend à des développements majeurs dans les mois à venir. Une des assurances qu’on peut avoir, c’est au niveau de l’investissement dans les collèges régionaux afin d’inciter les parents à les choisir pour leurs enfants. Toutefois, on ne comprend pas que des collèges privés n’aient pas voulu être convertis en académies, prétextant qu’ils ont leur spécificité. Nous estimons qu’ils auraient dû être partie prenante du nouveau système éducatif car il s’agit d’un projet national dans l’intérêt de l’enfant mauricien. Pour moi, les collèges privés de renom auraient dû donner un coup de main dans un élan national en marge de cette réforme éducative, étant donné qu’ils sont également public funded

 

Qu’en est-il des collèges régionaux ? Ne sont-ils pas de bons établissements ?

 

Ce n’est pas ça. C’est juste que les collèges nationaux – QEC, RCC, RCPL, entre autres –, se sont bâtis une solide réputation au fil du temps. Ils ont une histoire, une réputation que les collèges régionaux n’ont pas. C’est pour cela qu’on dit que les meilleurs élèves se tourneront vers les collèges privés de renom qui, eux, ne seront pas convertis en académies. 

 

Mais le ministère a assuré que les collèges régionaux seront dotés de tous les moyens pour être de bonnes institutions…

 

Avec le temps, nous sommes confiants que les parents et les Mauriciens en général vont comprendre que nous sommes capables de reproduire des stars colleges d’État au niveau régional. Les enseignants vont donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est une garantie que la Government Secondary Schools Teachers Union donne aux Mauriciens 

 

Ce que vous appelez l’extended mainstream était aussi à l’agenda de votre rencontre avec le ministère. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Nous avons longuement discuté de ce sujet. Cela concerne les enfants qui ne réussiront pas le Primary School Achievement Certificate. Avec la nouvelle formule, quoi qu’il arrive, tous les enfants devront monter au niveau supérieur, soit en Grade 7. Il n’y aura pas de repeaters. Dans tous les collèges régionaux d’État et du privé, il y aura une classe qui s’appellera extended mainstream et qui n’accueillera pas plus de 20 élèves. La philisophie derrière, c’est qu’il ne faut stigmatiser aucun élève : twa tonn pase, twal tonn fel. Ils seront dans le même système, dans la même école. Mais ils seront pris en charge par les enseignants qu’on appelle actuellement prevoc teachers. Ce sont des enseignants diplômés qui ont eu une formation pour travailler avec des enfants qui ont des special needs

 

À un certain moment, on entendait dire que les profs du mainstream allaient eux-mêmes devoir travailler dans ces classes. Ça a été un choc pour tout le monde. C’est vraiment difficile pour un enseignant qui a travaillé pendant 30 ans dans le mainstream d’aller travailler avec ces enfants qui ont des besoins spéciaux. On a eu la garantie avec la ministre que les enseignants du prevoc continueront à exercer. Toutefois, il y aura une nouvelle façon de faire. Désormais, ces enseignants pourront faire appel à leurs collègues du mainstream s’ils ont besoin d’aide pour faciliter la compréhension de certaines matières. 

 

On est tout à fait pour cette façon de faire car on veut que tous les élèves se sentent bien dans leur peau. Il ne faut pas ce que soit une obligation. Mais c’est certainement un soutien que les enseignants de mainstream donneront à leurs collègues du prevoc

 

Quelle est la marche à suivre au niveau du syndicat ?

 

Nous sommes dans une démarche explicative pour vulgariser la nouvelle formule. C’est primordial que tous les enseignants comprennnent bien la réforme. Le Nine-Year Schooling a eu d’ailleurs une place importante dans notre Assemblée générale. 

 

Au final, vous êtes pour ou contre le Nine-Year Schooling ? 

 

On n’est pas contre et on n’est pas encore à 100 % pour. On avait dit, au départ, qu’il faut une réforme du système. L’ancien système était archaïque et il était grand temps de le revoir. Pas juste dans la forme mais dans le fond. On voit des choses et il faut maintenant régler tout ce qui ne marche pas. C’est pour cela qu’il fait maintenir la discussion. Maintenant que le système est en vigueur, on voit ce qui doit être corrigé. La ministre doit comprendre qu’elle ne peut pas être à l’écoute de trois ou quatre personnes seulement. Il faut privilégier les rencontres, les débats et les discussions. 

 

Bio express

 

Comptant 20 ans dans le domaine de l’enseignement, Vikash Ramdonee a été pendant huit ans secrétaire au sein de la Government Secondary Schools Teachers Union et il est aujourd’hui à la présidence de ce syndicat. Son épouse Jennifer est enseignante d’anglais et il a trois enfants Neha, Keshav et Aarav.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

J’aime beaucoup suivre l’actualité sportive. J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt et d’attention le match local du week-end dernier, qui opposait l’ASPL 2000 à Al Hilal. Je suis pour que le foot local retrouve ses droits. 

 

Et sur le plan international ?

 

L’attentat à Londres qui m’a beaucoup attristé.