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«Je ne vois pas le gouvernement organiser une partielle»

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Même s’il a démissionné pour provoquer une élection partielle dans la circonscription No 3 (Port-Louis Est/Port-Louis Maritime), Siddick Chady estime que le gouvernement ira directement à des législatives.

- Votre démission reste incomprise de beaucoup. Expliquez-nous votre démarche.

R : Il faut que je situe ma démission. La situation économique catastrophique, le vote de la Mauritius Revenue Authority (MRA) et l’action du gouvernement qui a osé toucher à l’État providence à travers la réforme de la pension de Sam Lauthan m’ont poussé à démissionner. Il me fallait aussi retourner au PTr son ticket. Mon action peut me coûter ma carrière politique, j’en suis pleinement conscient. Je l’ai fait surtout pour la circonscription No 3 qui a été le parent pauvre de ce gouvernement. Aucun développement, ni à Plaine Verte ni à Roche Bois. Combien de gens de ma circonscription ont-ils été recrutés par la PSC ? Avec ma démission, c’est un beau cadeau que j’offre à mes mandants. Le gouvernement sera obligé de leur donner des patentes de taxi, du travail, des infrastructures sportives, du logement. Quant aux projets en cours, ils avaient été longtemps identifiés, certains sous le gouvernement travailliste.

Q : Vous nous aviez dit, dimanche dernier, que vous souhaiteriez être le candidat du PTr dans l’éventualité d’une partielle au No 3. Trois jours après, vous annoncez que ce serait « ridicule » si vous deviez succéder à vous-même. N’est-ce pas le refus de Navin Ramgoolam qui vous a forcé à dire non ?

R : C’était alors l’une des options. Mais après mûre réflexion, j’ai réalisé qu’il serait vraiment ridicule que je pose ma candidature pour succéder à moi-même, comme Ivan Collendavelloo et Paul Bérenger l’avaient fait. À moins qu’il n’y ait pas de choix. Mais, je ne vois pas le gouvernement organiser une partielle, l’option serait des élections générales.

Q : Pourquoi ?

R : Il y a des échéances : le gouvernement ne pourra organiser la partielle vite, il y a le Ramadan, ensuite la Noël et les fêtes de fin d’année. Au début de l’année, il y a la rentrée scolaire et la saison cyclonique. Après, ce sera trop près des élections générales. Il ne faut pas oublier l’intention du gouvernement d’amender la Constitution pour lui donner le temps de présenter le Budget, sans avoir à organiser une partielle. Toutes ces raisons me poussent à croire qu’il n’y aura pas de partielle au No 3.

- Yusuf Mohamed, Cassam Uteem et le ministre Sam Lauthan ont sévèrement critiqué votre démission.

R : Yusuf Mohamed est un excellent avocat, mais il n’a aucune leçon politique à me donner après son parcours avec le CAM qu’il a détruit. Quant à Cassam Uteem, il a délaissé la circonscription pour aller trouver refuge au Réduit. Un jour, je lui avais demandé de faire un ‘qurbani’ (Ndlr : sacrifice) en quittant le MMM pour siéger en indépendant, afin d’éviter que la communauté musulmane ne soit balkanisée. Il m’avait dit qu’il était dangereux de marcher avec Jugnauth père. Par contre, deux ans plus tard, il a donné un coup de main en catimini au MSM pour faire élire le candidat Curé à la partielle au No 15. Et on connaît la suite : il y a eu l’alliance entre le MSM et le MMM en 1990, sans la bénédiction de Bérenger. Concernant Sam Lauthan, j’ai un seul message pour lui : c’est son dernier mandat car je ferai tout pour qu’il ne soit pas élu.

Q : êtes-vous partant sous les couleurs du PTr pour les prochaines élections générales ?

R : Je souhaite que je sois candidat travailliste au No 3 en 2005. Le parti doit choisir les meilleurs éléments.

Q : Vous considérez-vous parmi ces meilleurs éléments pour le No 3 ?

R : C’est normal que je me considère comme l’un des meilleurs candidats pour le No 3 aux prochaines législatives. Mais, le choix reste la prérogative du leader du PTr.

Q : Il se chuchote qu’il existe d’autres raisons derrière votre démission : des problèmes d’ordre financier, par exemple. Est-ce le cas ?

R : Tous ceux qui disent cette ineptie sont jaloux de moi. Savez-vous ce que le gouvernement m’a fait concernant mon business quand j’étais encore membre du Parti travailliste ? Paul Bérenger a tenté de m’étrangler financièrement et m’envoyer en prison avec un prétendu dossier devant

l’ICAC. Que s’est-il passé par la suite ?

Il n’y avait rien à me reprocher.

Q : Vous aviez donc quitté le PTr à cause de vos tracasseries financières ?

R : Je n’ai rien à cacher : j’ai quitté le PTr pour sauver ma femme, mes enfants et mon business. Navin Ramgoolam le savait quand il disait, pour expliquer ma démission, que j’avais des problèmes conjoncturels. J’étais devenu vulnérable auprès du gouvernement qui se vengeait de moi. J’avais effectivement des ennuis financiers, comme tout homme d’affaires. Le gouvernement m’a fait toutes sortes de misères et je n’ai pu tenir le coup. Je suis parti et j’ai eu raison de le faire. Les tracasseries sont aujourd’hui derrière moi.

Q : Existerait-il un courant anti-Chady au sein du PTr ?

R : Je suis parti du PTr, c’est un fait. Il y en a qui prennent mal mon retour, c’est normal. À ceux-là, je leur dis qu’ils n’ont rien à craindre de mon come-back. Je suis parti et quand je reviendrai, il faut que je recommence au bas de l’échelle dans la hiérarchie du parti.

Q : Ne seriez-vous pas le cocu de l’histoire si, finalement, le gouvernement ne privilégiait pas une partielle au No 3 ?

R : Au contraire, sans une partielle, ma démission servira à provoquer des élections générales anticipées.

Q : Dans l’éventualité d’une partielle, quel devrait être le profil-type du candidat travailliste que vous soutiendriez ?

R : Il faudrait un candidat humble, professionnel, populaire, jeune et intelligent. Un peu comme Rajesh Jeetah. Pour la partielle, il faut un nouveau candidat qui ne soit pas déjà dans le parti.

Q : Pourriez-vous mettre un nom sur cet oiseau rare ?

R : Navin Ramgoolam aura cette tâche. Pourquoi je dis un nouveau candidat ? C’est parce que les autres qui sont là sont déjà assurés d’être élus aux prochaines élections générales. J’ai en tête Abu Kasenally et Reza Issack. Si on fait élire un nouveau candidat, c’est un candidat de gagné.

Q : Dans l’éventualité d’une plate-forme rouge-mauve, seriez-vous partant ?

R : Je n’ai aucun problème à travailler avec un partenaire que le PTr choisira et je n’aurai aucun problème à travailler avec Paul Bérenger.

Q : On constate que votre lettre d’adhésion au PTr n’a eu jusqu’ici aucun écho favorable. Ne veut-on plus de vous au Square Guy Rozemont ?

R : Je pars en vacances cette semaine et je dois m’occuper de mon business. Entre-temps, je pense que mon adhésion au PTr se fera. J’ai eu l’assurance de mon ami Navin qu’une telle chose va se faire bientôt.

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