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Concours du Centre culturel d’expression française : Damien Ng Tat Chung, le nouveau chroniqueur gagnant

Un homme à la riche carrière dans la musique et la production audiovisuelle, ici avec Maryse d'Espaignet et Robert Furlong, ancienne présidente et actuel président du CCEF respectivement .

Le thème de l’édition 2022 était Par-dessus l’arc-en-ciel. Nous parlons ici du concours de chroniques organisé par le Centre culturel d’expression française. Le dévoilement des gagnants s’est fait le 25 novembre au siège du CCEF, à Curepipe. Et c’est ce jeune homme à la vie artistique trépidante qui a convaincu le jury et qui repart avec Rs 30 000. Les membres du jury ont décerné trois autres prix à Lincy Duverger, Anita Lalanne et Sabrina Quirin-Lecellier. On a voulu en savoir plus sur le gagnant qui nous a bien confortés dans sa maîtrise de la plume et qui a un CV déjà bien garni, autant dans la musique (composition et écriture) que dans la production audiovisuelle, pour avoir bossé sur de nombreuses pubs et des courts-métrages.  

Qui êtes-vous, Damien Ng Tat Chung ?

 

Je suis né en «1984» et à l’instar de Winston Smith, je ne fais pas partie du «ministère de la Vérité» et n’adhère pas à l’amnésie collective.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à cette édition du concours de chroniques ?

 

Une publication relative au concours, parue dans la presse, et une envie de raconter une histoire singulière ayant des objectifs généralistes.

 

Parlez-nous des inspirations pour votre chronique (il y est pas mal question du métier de cordonnier notamment)…

 

L’inspiration maîtresse de cette chronique est que le monde qui se crée jour après jour, ne laisse plus de place au terroir, aux artisans et au savoir-faire de proximité. Nous constatons que l’île Maurice d’aujourd’hui, au grand bonheur des néophytes et de nos nombreux profanes, ressemble de plus en plus à un amas informe de béton, de bitume, de fumée d’échappement, de centres commerciaux qui poussent comme des champignons, de food courts et d’enseignes commerciales où l’on retrouve les mêmes produits, les mêmes marques, de la consommation faciles d’accès et de très mauvaise qualité dont la durabilité est douteuse. Nous utilisons de moins en moins le terme «boutique», préférant ceux de «magasin», de «show-room» et d’«hypermarchés». Dans ces lieux, «temples de la roupie facile», l’humain est mis au ban de l’offre et de la demande. L’individualité a laissé sa place au collectif dont le diktat est le profit immédiat de la consommation de masse. Nombreux diront que le progrès est nécessaire et que le pays doit avancer. Nous devons ressembler à tel ou tel pays. Ce faisant, quitte à perdre notre identité, vendre nos âmes aux diables des marchés et à oublier l’essence même de ce qui fait que nous sommes tant appréciés par nos voisins… Notre savoir-faire. Ce «progrès» que beaucoup jugent nécessaire, ne laisse plus de place à l’artisanat et aux talents des petites mains, des «manœuvres». Le «progrès constructif» devient alors «progrès destructeur» dans la mesure où le but avoué est de faire table rase, de démolir pour démolir et de penser que tout démarre par-là. L’histoire de ce «cordonnier» est, avant tout, une allégorie de ces corps de métiers qui, petit à petit, sombrent dans les méandres de l’oubli, dans les souvenirs d’un passé aujourd’hui révolu. Au même titre, nous pouvons nous interroger sur le sort déjà fixé des «ébénistes», des «modistes», des «maquettistes», des «orfèvres» ou encore des «petits boutiquiers».

 

Quelle est l’importance des chroniques dans la société d’aujourd’hui ?

 

Les chroniques sont tout simplement des tableaux littéraires qui dépeignent les tranches de vies quotidiennes des gens ordinaires. Offrant à leurs auteurs une plateforme au sein de laquelle ils peuvent positionner leurs points de vue et leurs opinions critiques ou encensées sur la société et sur les personnes qui y habitent. Les chroniques ouvrent aux lecteurs l’accès à une pensée critique orientée vers l’assimilation, les sentiments, le souvenir et la conscience de soi.

 

D’autres projets d’écriture après celui-ci ?

 

Je viens d’achever l’écriture du scénario d’un long-métrage qui sera mis en production en 2023. Parallèlement à cela, je suis en passe d’achever un roman de découvertes et d’intrigues, qui conte les aventures d’un certain Mahé de La Bourdonnais au sein de la cour de France à la fin de la Renaissance. En 2023 sortira un long-métrage, dont j’ai signé la production, déjà réalisé et en attente de diffusion sur les origines de Ganga Talao. Je prévois également, l’année prochaine, d’écrire et de composer de futures chansons que vous découvrirez prochainement à la radio, comme ce fut le cas il y a une paire d’années, quand j’ai eu l’honneur de mettre sur papier, puis sur disque, la chanson interprétée par Désiré François, Ti madame la, avec la complicité de Denis Fricot, S. Ng Tat Chung et Ashley Munisamy.