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Yushi Ramah, 17 ans, meurt à l’hôpital ENT - Son oncle Anil : «Nou res bet kouma linn gagn sa infeksion poumon-la alor ki so kat test Covid ti negatif !»

La jeune fille caressait le rêve de devenir baby-sitter.

Yushi Ramah, 17 ans, est décédée à l’hôpital ENT le vendredi 26 novembre, suite à une infection aux poumons. Ses proches sont dans le flou. Ils ne savent pas encore si son décès est lié à la Covid-19 car les quatre tests que la jeune fille avait faits au préalable étaient tous négatifs. Son oncle Anil Sungkur revient sur la dernière semaine de sa nièce. Un douloureux récit.

Vivre le deuil d’un enfant, c’est vivre un mélange explosif d’émotions. Il y a le choc, la tristesse, la colère, le découragement… On se sent impuissant, désemparé, avec un vide infini à l’intérieur et à l’extérieur. Comment accepter une telle tragédie, surtout lorsqu’on est dans le flou concernant les circonstances du décès de l’enfant en question ? C’est la question à laquelle se heurtent violemment les Ramah de Petit-Raffray après la mort tragique de Yushi. Cette jeune fille de 17 ans est décédée d’une  «septicemia due to lung infection pneumonia» – selon le certificat de décès –, le vendredi 26 novembre, alors qu’elle était admise à l’hôpital ENT.

 

Mais jusqu’ici, la famille ne sait pas comment elle a pu avoir cette grave infection pulmonaire souvent liée à la Covid-19, alors que les quatre tests qu’elle avait faits les jours qui ont précédé, étaient tous négatifs. «So lamor bien difisil pou aksepte. Ek nou res bet kouma linn kapav gagn sa infeksion poumon-la, alor ki so kat test ti negatif», lâche Anil Sungkur, l’oncle maternel de Yushi, le cœur lourd de tristesse.

 

Anju et Randeer Ramah, les parents de l’adolescente, sont complètement abasourdis par la douleur d’avoir perdu leur cadette. Leur fille aînée, âgée de 22 ans, est également anéantie par le chagrin, de même que la grand-mère paternelle des filles, qui vit sous le même toit. Les deux sœurs étaient très proches. Elles partageaient d’ailleurs la même chambre. Yushi était une jeune fille pleine de vie, qui adorait les enfants et caressait le rêve de travailler comme baby-sitter. Elle voulait d’ailleurs commencer à prendre des cours pour faire ce métier. Elle avait mis fin à une autre formation au MITD quand la Covid avait causé la fermeture temporaire des établissements éducatifs. Par ailleurs, l’adolescente, qui avait toujours joui d’une bonne santé à en croire ses proches, attendait toujours de faire son vaccin. «Elle ne l’avait pas encore fait car elle ne voulait pas se faire vacciner au Sinopharm», précise Anil.

 

Il explique que sa nièce a commencé à avoir des ennuis de santé le dimanche 14 novembre, soit au lendemain de son 17e anniversaire. «Elle a vécu une mésaventure très désagréable ce jour-là. Elle a eu terriblement peur lorsqu’une couleuvre est tombée devant elle. Enn la frayer inn rest dan li apre sa. Linn telma per ki linn koumans mank ler. So mama inn bizin amenn li lopital lerla», raconte Anil. Sur place, elle a fait un premier test de détection de Covid-19 qui s’est avéré négatif. Elle a ensuite été examinée par un médecin, avant d’être autorisée à rentrer chez elle.

 

Le mardi 16 novembre, Yushi s’est à nouveau rendue à l’hôpital car elle ne se sentait toujours pas bien. «Elle éprouvait toujours des difficultés à respirer. Nous avions tous pensé qu’elle avait des crises d’angoisse après sa mésaventure avec la couleuvre», explique Anil. La jeune fille a dû faire un autre test de Covid-19 qui s’est, lui aussi, révélé négatif, avant de rentrer chez elle. Deux jours plus tard, soit le jeudi 18 novembre, Yushi est partie voir un médecin du privé. «Ma nièce ne se sentait toujours pas bien», confie Anil. Le lendemain, elle est repartie voir le même médecin. Ce dernier lui a fait faire un autre test qui s’est encore une fois révélé négatif.

 

Taux d'oxygène en baisse

 

Yushi est, par la suite, rentrée chez elle. «Nous avions tous cru qu’elle avait des problèmes à respirer à cause de sa phobie de ce reptile», affirme Anil. Toutefois, lors d’une autre visite chez le même médecin, le dimanche 21 novembre, les proches de l’adolescente apprennent avec stupeur que son taux de saturation d’oxygène est très bas. «Le taux normal d’une personne varie entre 95 et 100 %. Le sien avait chuté à 55 %. Le médecin a alors conseillé à ma soeur de l’emmener d’urgence à l’hôpital du Nord», souligne Anil. Sur place, les proches de Yushi apprennent, après qu’un scan a été réalisé, qu’elle souffre d’une infection aux poumons. Un nouveau test Covid s’est par contre, une fois de plus, révélé négatif.

 

«Elle n’était pas intubée ni ventilée à ce moment-là. On lui avait prescrit une thérapie à base d’oxygène. Mais son état de santé s’est détérioré le mardi 23 novembre. Le personnel soignant a alors décidé de la transférer à l’hôpital ENT pour qu’elle y reçoive des soins appropriés», se souvient Anil. Tous ont alors cru que Yushi allait s’en sortir. «Ti ena pli bon laparey pou respire laba. Mo nies ti pe gagn high oxygen flow dan ENT. Zis dan sa lopital-la ki ena sa kalite laparey-la», explique Anil.

 

Hélas, malgré les soins reçus et les quatre tests négatifs, Yushi est morte le vendredi 26 novembre. «Nou pa kapav dir nanye kont bann infirmie lopital le Nord ek ENT. Bann-la inn bien okip mo nies. Linn gagn bon swin», précise l’oncle, terriblement marqué, comme tous les membres de sa famille, par la perte subite de cette jeune fille tant aimée, si pleine de vie et définitivement trop jeune pour mourir.