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Une entraide qui réchauffe les cœurs

Vinesh Gangalaramsamy, Jetune Juggapah et Akash Mohit ont distribué plusieurs packs de denrées alimentaires.

Alors que le Covid-19 tient le pays en otage depuis trois semaines, des Mauriciens de tous bords ont décidé de venir en aide à leur prochain. Un geste, une attention, une solidarité, qui redonnent espoir dans ces moments tellement difficiles.

Il n’y a pas que l’angoisse, la peur, des gens qui ne respectent pas les consignes, des choses qui tournent mal. Non, il n’y a pas que du mauvais. Chez beaucoup de Mauriciens, cette crise sans précédent, qui remet en question de nombreux aspects de nos vies, a fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en eux. La compassion, la tolérance, la solidarité, la générosité. Il suffit d’ouvrir les yeux et d’accorder un peu plus d’importance à ces petites attentions, ces petits gestes du quotidien, pour s’en apercevoir. Les réseaux sociaux débordent de vidéos de recettes, d’entraînements physiques, d’idées d’activités pour s’occuper le temps du confinement, de sessions de prière aussi pour faire face ensemble à ce que nous vivons.

 

Cependant, certains compatriotes ont décidé d’agir hors du cadre des réseaux sociaux. Un petit geste, rien de plus, histoire de soulager un tant soit peu la souffrance de certaines familles. Prendre un peu de ce qu’on a à la maison pour aider ceux qui n’ont rien, c’est ce que Sachin Sanam a décidé de faire lorsqu’il a vu l’appel à l’aide d’une maman sur Facebook. «J’ai un bébé de six mois à la maison et lorsque j’ai vu cette maman dire qu’elle n’avait rien, ça m’a rendu très triste. J’ai donc pris du lait et des couches que nous avions achetées pour notre bébé et je les ai offerts à cette famille.» Pour lui, le partage est plus que jamais important dans de tels moments.

 

Être unis et s’aider les uns les autres. C’est fort de cette conviction que Vinesh Gangalaramsamy, propriétaire d’un self-service, a voulu aider à sa manière. «Des gens ont commencé à me contacter pour me dire qu’ils n’avaient rien à manger. Il fallait faire quelque chose. Alors, j’ai commencé à constituer des petits paquets de produits essentiels avec ce que j’avais dans mon magasin.» Devant cet acte de générosité, deux de ses amis, Jetune Juggapah et Akash Mohit, se joignent à lui. Ensemble, ils ont touché une bonne centaine de familles dans le besoin. «Nous sommes allés dans plusieurs endroits pour distribuer des pâtes, des conserves, de la farine. Pour nous, c’est un moyen d’apporter notre contribution dans ce combat. Je crois que chacun doit aider là où il le peut. Je crois qu’encore plus aujourd’hui, les Mauriciens doivent s’entraider.»

 

Cet élan de solidarité se présente aussi sous une autre forme, celle du système de troc, qui consiste à échanger des biens ou des services. Sur le groupe Facebook de son village, Adélaïde Pillet, de L’Avenir, s’est lancée en espérant que d’autres suivent le mouvement. «À la base, j’avais besoin d’huile et comme je ne voulais pas prendre le risque de chercher une boutique ouverte, c’était une évidence pour moi que je devais procéder à un échange. J’ai donc fait une annonce en proposant des œufs contre de l’huile et ça a marché. 45 minutes plus tard, j’ai trouvé quelqu’un pas loin de chez moi et nous avons procédé à l’échange en toute sécurité.»

 

Aujourd’hui, se serrer les coudes est plus que jamais important. Adélaïde Pillet en a bien conscience. «Nous avons tous un petit quelque chose à partager ou échanger. Quelques bred, des bananes, une conserve que l’on ne va pas utiliser. Alors, pourquoi ne pas s’entraider ?» Conscients de vivre un moment particulièrement difficile, Adélaïde et son mari déposent aussi des bred, des herbes aromatiques, des boutures de manioc et de mouroum de leur jardin devant une boutique afin que les passants puissent les prendre. Pour eux, l’entraide est aujourd’hui essentielle pour faire face à ce qui nous arrive. 

 

Depuis une semaine, Adil et Mehzabeen Peerally, propriétaires de la boulangerie Le Moulin de Pain, croulent sous les remerciements. Des paroles qui leur vont droit au cœur. Le dimanche 29 mars, malgré le lockdown, ils ont décidé d’ouvrir leur boulangerie non pas pour vendre mais pour offrir des milliers de pains aux habitants de Saint-Pierre. Ce geste de solidarité, ils l’ont fait non pas pour obtenir une quelconque reconnaissance mais pour apporter leur contribution dans ce moment difficile que traverse actuellement le pays. «Les gens n’arrêtaient pas de nous appeler pour nous demander du pain, alors mon époux m’a dit, ‘‘tu sais quoi ? On va faire du pain et leur offrir’’. J’ai tout de suite été d’accord. Les gens sont venus en respectant les distances et chaque famille est repartie avec du pain. Et lorsque tout était fini et qu’il y avait encore du monde, nous avons offert de la farine et de la levure.»

 

Nabilah Reeghoo n’y a pas réfléchi deux fois. Avec sa famille, cette habitante de Coromandel avait fait des courses pour le confinement mais lorsqu’elle a vu les appels à l’aide, elle a sorti quelques produits de ses placards pour les offrir à deux familles. «Quand vous voyez quelqu’un dire qu’il n’a rien à manger, ça ne peut que vous toucher. J’ai donc lancé un appel sur Facebook. J’ai tout de suite eu une réponse et nous avons pu nous arranger pour la livraison. Ensuite, une autre dame m’a appelée. Même si j’avais déjà tout donné, je suis allée tirer quelques aliments de plus pour l’aider.»

 

Se montrer solidaire et s’entraider entre voisins, cela semble être la meilleure chose à faire pour s’épauler en ces temps douloureux. «Je pense que si chacun offre deux boîtes de conserves, un paquet de pâtes ou de grains secs à une personne dans son entourage qui en a besoin, notre monde se portera un peu mieux.» Un geste du cœur, une main tendue vers l’autre qui nous rappelle que nous sommes tous ensemble dans le même bateau et que c’est ensemble que nous pourrons vaincre cette pandémie.