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Sharon Gunness : l’agriculture, une découverte devenue sa passion

Sharon Gunness se dit épanouie de vivre de sa passion pour la terre.

La jeune femme de 30 ans n’y connaissait rien au monde agricole jusqu’en 2016, lorsqu’elle découvre Lakaz Lespwar Caritas. Depuis, elle vit au rythme de sa passion grandissante pour l’agriculture. Rencontre.

Son potager, elle le chouchoute, elle en prend soin avec amour. Lorsqu’elle est amenée à déménager et qu’elle doit s’en séparer, eh bien, elle en fait un autre. C’est que le fait d’avoir un potager est indispensable pour Sharon Gunness. «Mem si mo lokater, monn desid pou fer mo potaze ek a sak fwa ki monn demenaze, monn rekoumans mo potaze a zero», confie la jeune femme de 30 ans qui, il y a quelques années encore, n’avait aucune notion en agriculture. Jamais elle n’aurait pensé aimer ce métier, elle qui n’avait jamais rien mis en terre et qui ne voulait surtout pas se salir les mains. «Je venais d’emménager à Solitude. Mère de trois enfants, je désirais trouver une activité me permettant de concilier ma vie professionnelle et ma vie de famille. À travers une amie, j’ai découvert le programme de Caritas, visant à l’épanouissement et à l’autonomisation des femmes à travers l’agriculture. Ça m’a interpellée. C’est ainsi qu’en 2016, j’ai rejoint Lakaz Lespwar Caritas pour une formation de six mois, durant lesquels j’ai bénéficié de l’expertise d’organismes comme FAREI ou encore La Pépinière de Labourdonnais», raconte Sharon Gunness.

 

Au bout de ces six mois de formation, elle est promue assistante du jardin de Lakaz Lespwar Caritas. S’étant découvert une passion et désireuse de gagner en expérience, et la passion comme maître-mot, elle décide, un an plus tard, de se lancer, à titre personnel, dans l’agriculture bio. Même si elle ne possède pas de terrain, elle commence quand même son potager. «Je cultive de tout dans mon potager : poivron, roselle, piment, bred, laitue, aromates et quelques plantes médicinales», confie-t-elle.

 

En sus de son potager, Sharon Gunness a lancé, en 2021, son élevage de poules pondeuses et de canards. Celle qui n’avait pourtant aucune notion en jardinage au départ atteste que c’est grâce à la formation de Lakaz Lespwar Caritas qu’elle s’est transformée en agricultrice aguerrie. Et sa production, souligne-t-elle, lui a permis de mieux vivre la période de confinement liée à la pandémie de la Covid-19. «Mwa ek mo fami nou’nn kontign gagn nou bann legim mem si partou ti ferme ek ki deplasman ti limite.»

 

Aujourd’hui, sa famille n’est pas la seule à profiter des légumes frais de son potager. En effet, Sharon vend l’excès de sa production auprès d’une fidèle clientèle. Une production qui se démarque de ce qu’on trouve dans certains commerces, précise-t-elle, car elle ne contient pas de pesticides. Ses légumes bio, poursuit-elle, se préservent non seulement mieux mais nécessitent moins de temps de cuisson.

 

Outre la vente, Sharon Gunness partage des astuces et conseils avec ceux qui ambitionnent de se tourner vers l’agriculture. «Toutes les réponses aux défis auxquels doivent faire face les agriculteurs se trouvent dans la nature. Par exemple, pour prévenir les invasions d’escargots, rien de plus simple que de disposer des coquilles d’œufs autour des plantes», lâche-t-elle, sur un ton amusé.

 

C’est qu’aujourd’hui, la jeune femme dit avoir pris conscience de l’importance de l’autonomie et de l’autosuffisance alimentaire. Elle transmet d’ailleurs ces valeurs à ses enfants en les impliquant quotidiennement dans le jardinage et avance même que c’est principalement sa fille de 7 ans qui nourrit les canards. Même si la route a été longue, Sharon Gunness ne peut qu’être fière de son parcours et de la femme qu’elle est devenue, grâce à un coup de foudre pour la terre. «À toutes les femmes qui souhaiteraient vivre de l’agriculture, je vous conseille de ne jamais baisser les bras et de persévérer. L’agriculture peut permettre aux gens de devenir plus indépendants. Je vous encourage surtout à vous tourner vers l’agriculture bio afin d’avoir des aliments sains et de bonne qualité.»

 

Un amour inconditionnel pour la terre ! C’est ainsi qu’elle décrit sa relation avec l’agriculture. Une découverte devenue aujourd’hui sa passion…

 


 

Lakaz Lespwar Caritas et son label Lakaz Bio

 

La consommation bio, soit des produits issus de l’agriculture biologique, touche de plus en plus les consciences. Le bio, c’est un retour aux sources, une agriculture saine, pour un mode de vie sain. L’agriculture bio, Lakaz Lespwar la pratique maintenant depuis 2011. Ce projet, financé par CIEL, a débuté par jardin communautaire thérapeutique mais a vite connu une ascension. Initialement destiné à la formation de mères célibataires aux techniques d’agriculture, il visait à redonner confiance à ces femmes, souvent issues de milieux difficiles. Aujourd’hui, ce projet est également ouvert aux hommes qui éprouvent des difficultés à trouver leur voie. S’il existe depuis 2011, ce n’est toutefois qu’en 2018 que le jardin de Lakaz Lespwar franchit un cap en obtenant sa certification bio, soit la certification MU-BIO-154. Celle-ci est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, la reconnaissance du travail des bénéficiaires mais aussi des employés de Lakaz Lespwar. Et si ces légumes bio n’étaient pas identifiables sur les étals avant, depuis le 15 octobre 2022, ils affichent désormais leur label et logo : Lakaz Bio.