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Saivaani Aunatooa, 10 ans, meurt subitement après une opération à l’hôpital - Avinash, son père : «Il n’existe pas de mots assez forts pour décrire notre détresse»

Elle est ici avec ses parents et ses sœurs, tous des adeptes de Sai Baba.

Elle a été admise en urgence à l’hôpital Jeetoo pour une opération à l’appendice. Toutefois, quelques heures après l’intervention, son état de santé s’est détérioré et Saivaani Aunatooa a fini par rendre l’âme. L’autopsie révèle qu’elle a succombé à une pneumonie par aspiration. Son père Avinash, qui soupçonne une négligence médicale, a porté plainte à la police. De son côté, le ministère de la Santé a déjà initié une enquête suite à laquelle elle a référé le cas au Medical Negligence Standing Committee. Retour sur la triste fin d’une fillette promise à un bel avenir mais arrachée à sa famille de manière soudaine… 

Comment se remettre de la mort soudaine de son enfant ? Comment ne pas s’effondrer quand, du jour au lendemain, les rires d’une fillette à l’avenir prometteur laissent la place aux larmes de ses parents, déchirés par son départ inattendu ? La nouvelle du décès de Saivaani Aunatooa, 10 ans, est, en effet, un coup dur pour les siens. Avinash, son père, ressent tout à la fois : de la tristesse, la douleur et de la colère aussi. D’ailleurs, cet habitant de Circonstance, Saint-Pierre, a porté plainte à la police, persuadé que son enfant a été victime d’une négligence médicale après une opération de l’appendicite. «Il n’existe pas de mots assez forts pour décrire notre détresse», lâche ce policier de 51 ans.

 

Saivaani Aunatooa faisait la joie et la fierté de sa famille ; son père Avinash, sa mère Parvatee et ses deux sœurs aînées, âgées de 20 et 18 ans. Mais depuis sa mort subite, toute la maison ne cesse de pleurer de chagrin. Son père revient sur les circonstances l’ayant conduite à l’hôpital. Dans la soirée du 20 novembre, se souvient-il, «elle a commencé à avoir des douleurs atroces. Je l’ai transportée à l’hôpital Victoria, Candos, vers 00h30. Sur place, un premier pédiatre l’a examinée et a diagnostiqué qu’elle avait peut-être des coliques. Ti fer enn pikir ek li. Ti ousi donn li antidouler, siro panadol ek konprime pou kolik».

 

Père et fille rentrent donc chez eux, au morcellement Frangipanes. Mais le lendemain, ils retournent à l’hôpital vers 3 heures. «Mo tifi ti bwar so bann konprime. Malgre sa, li pa ti bien. Mo re-amenn li Candos kot enn deziem pediat inn examinn li. Li ti fini koumans vomi lakaz. Dokter-la inn fer bann nurse fer 2 pikir ar li. Enn pou vomi ek enn lot pou douler. Dokter-la dir acute gastro sa. Linn dir bizin pran antibiotik. Li ti ousi preskrir siro Panadol ek sipozitwar», précise Avinash.

 

De retour à la maison, Saivaani réussit à dormir jusqu’à 9 heures mais son état de santé ne s’est pas amélioré. «Li ti pe res vomi mem. Ver 11-er, monn amenn li kot enn dokter prive dan Cassis. Li dir mwa pa gastro sa ni kolik sa me enn problem apandisit. Linn donn mwa enn memo ek refer retourn mo tifi lopital Jeetoo. Nou finn ale direk laba lerla. Nou finn ariv laba vers 13-er. Finn fer enn x-ray ek ekografi dan casualty. Kan rezilta inn tombe, inn konfirme ki vremem mo tifi ena enn problem apandisit. Finn admet li lerla. Enn spesialis inn fer so loperasyon 18h30», se rappelle Avinash. L’intervention a été «successful», lui aurait dit un médecin. Ce dernier lui a également expliqué que sa fille avait d’atroces douleurs car son appendice était enflammé. D’où le besoin de l’enlever.

 

De retour en salle, Saivaani reprend connaissance. Sa mère Parvatee est à son chevet. Cependant, au beau milieu de la nuit, la fillette commence à souffrir le martyre. Elle continue à avoir de fortes douleurs et à vomir. Parvatee aurait alors demandé l’aide des infirmières en service, en vain. «Zot dir li normal sa apre loperasyon. Sa moman-la, mo zanfan pe res vomi. Mo madam inn insiste pou zot telefonn doctor on call. Enn nurse dir li : ‘‘Mo pou telefonn dokter-la, ki mo pou dir li.’’ Mo madam reponn li : ‘‘Dir li mo zanfan pa bien.’' Zot desid pou telefonn li zis apre», confie Avinash, affecté au Police Prosecutor Office du tribunal de Bambous.

 

Enquête

 

Sa fille est alors transférée à l’ICU Surgical vers 5h30. Mais malgré les efforts déployés par le personnel soignant, l’état de santé de la fillette ne s’est pas amélioré jusqu’à ce qu’elle pousse son dernier soupir vers 13h30. Animé par un sentiment de révolte, Avinash a porté plainte à la police deux heures plus tard pour négligence médicale. Il a également demandé une autopsie pour connaître la cause exacte de la mort de son enfant. Dans son rapport, le Dr Chamane, Police Medical Officer, a conclu que la fillette a rendu l’âme suite à une pneumonie par aspiration.

 

Avinash, lui, continue à se poser des questions. Des questions auxquelles il n’a pas encore de réponse. Il allègue que le second médecin «kinn examinn (mo) tifi Candos pa ti konsilte premie kart (mo) tifi lopital sa swar-la. Kifer li pann fer ekografi ek x-ray ? Ki ti pou arive si mo pa ti amenn (mo) tifi kot enn dokter prive ? Mo tifi inn soufer boukou. Ala seki linn dir mo madam avan li rant dan koma. Linn trap so lame ek dir li : ‘‘Priye pou mwa, mo pa bien.’’ Sa mem so dernie parol».

 

Un préposé au ministère de la Santé confirme qu’une enquête a déjà été initiée pour établir s’il y a eu négligence médicale ou pas. Suite à celle-ci, le cas de la petite Saivaani a été référé au Medical Negligence Standing Committee. Les Aunatooa et leur entourage, eux, sont inconsolables. Tous décrivent la petite Saivaani comme une fille exceptionnelle. Du talent, disent-ils, la petite en avait à revendre. Elle prenait des cours de danse, soit de Bharatanatyam, au MGI. Elle postait d’ailleurs régulièrement des vidéos d’elle sur TikTok dont la dernière date du 31 octobre. Adepte de Sai Baba, tout comme les membres de sa famille, Saivaani avait un timbre de voix particulier, inoubliable, confient ceux qui partageaient son quotidien. «Elle interprétait des chants religieux avec son cœur et son âme.» Elle venait d’ailleurs de participer à une émission télévisée pour marquer la naissance de Sai Baba, diffusée sur la MBC pour la première fois le 20 novembre.

 

Saivaani, qui voulait devenir avocate, est aussi décrite comme «une fille d'une douceur et d'une bonté rares, une véritable perle». Comme tous les enfants de son âge, elle avait déjà fait sa liste de cadeaux pour Noël. Elle souhaitait, entre autres, avoir un téléphone portable de haute qualité pour mieux faire ses vidéos sur TikTok. Mais la vie lui a été arrachée de manière brutale, inattendue, et en bouleversant également celle de ses parents et de sa famille, plongés dans l’incompréhension, le chagrin et la colère…