• À l'affiche des séries «Fiasco» et «La Recrue» : après «Indiana Jones», les nouvelles aventures d’Ethann Isidore
  • Enquête judiciaire au tribunal de Souillac - Reshmee, l’épouse de Pravin  Kanakiah : «Le sergent Keesoondoyal a dit des mensonges»
  • Darshinee Choolun et la consécration américaine
  • Arrêté pour un délit de drogue, un jeune de 30 ans retrouvé pendu au poste de police de Curepipe - Sharda, la mère de Shiva Candasawmy : «Mo garson ti tro kontan so lavi pou li swiside»
  • «Mon Petit Renne» («Baby Reindeer») sur Netflix : analyse d’une sombre d’histoire de harcèlement, et bien plus…
  • Brave MMA Fight Night : soirée explosive à Côte-d’Or
  • C’est parti pour le réalignement des forces !
  • Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux

Roshi Bhadain : Le «lion» descend dans l’arène, les jeunes adhèrent

L’ancien ministre veut rassembler les jeunes.

Il dit incarner l’alternance politique. L’ancien ministre a présenté le Reform Party, son nouveau parti politique, et cible la jeunesse mauricienne. Son équipe, dit-il, a déjà reçu bon nombre d’inscriptions.

La promesse est citoyenne. Sa démarche se veut symbolique du patriotisme mauricien. Aux yeux de nombreux Mauriciens, elle est belle et pleine d’espoir. D’autres, cependant, ont plus de mal à croire au discours de Roshi Bhadain. Depuis une semaine, l’ancien ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance ne cesse de faire parler de lui. D’abord pour son absence à la prestation de serment des nouveaux ministres du gouvernement de Pravind Jugnauth. 

 

Il a préféré lancer au même moment un post sur Facebook pour exprimer son désaccord face à cette passation de pouvoir entre le père et le fils. Une première pierre jetée dans la cour des Jugnauth, qui a créé une véritable guerre ouverte entre SAJ et son ancien poulain (voir plus loin). Ces deux-là se donnent la réplique à coups de conférences de presse. Si Roshi Bhadain dénonce la montée en puissance d’une mafia qui gravite autour du nouveau Premier ministre et avance détenir des dossiers compromettants qu’il souhaite garder au chaud pour le moment, il préfère se concentrer sur son avenir politique. 

 

Aujourd’hui, le député de la circonscription no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes), élu sous la bannière du MSM, fait bande à part et lance son parti politique. A generation ahead, c’est le slogan qu’il a choisi pour le Reform Party. La couleur est le jaune et le symbole, un lion. Il en a présenté les grandes lignes lors d’un point de presse en début de soirée le vendredi 27 janvier. C’est la forte demande pour la création d’un nouveau parti politique par les jeunes et pour les jeunes qui l’a poussé à se jeter dans l’arène politique sous de nouvelles couleurs. «Les choses sont allées très vite depuis que j’ai quitté le gouvernement. Beaucoup de jeunes m’ont encouragé, sur les réseaux sociaux, à créer cette nouvelle plateforme.»

 

Des jeunes à le soutenir, il y en a plusieurs. Sur la page Facebook du politicien, moyen de communication qu’il affectionne particulièrement, les commentaires fusent. Depuis qu’il a invité les internautes à s’enregistrer pour rejoindre sa nouvelle plateforme, les jeunes n’hésitent pas. Uddhav Nobuth est l’un d’eux. Choqué par cette passation de pouvoir entre les Jugnauth, qu’il juge contre la morale et l’éthique, il est excédé par le comportement des politiciens. «J’ai toujours suivi la politique. La politique pour moi, c’est du dipin rasi. En tant que jeune, je suis révolté. Toujours les mêmes, toujours les mêmes scénarios.»

Par contre, le style Bhadain, Uddhav Nobuth y adhère. Pour ce jeune professionnel, il n’y a pas de doute que le politicien incarne l’avenir politique du pays. «Je suis son parcours depuis longtemps. Il a une vision, des valeurs progressistes et un ton juste. C’est une personne instruite et professionnelle, avec un calibre élevé. Je sais qu’il a du potentiel et qu’il peut amener du changement. En tant que jeune, je m’identifie à lui.» Adhérer au Reform Party est pour lui une évidence. Cependant, il est d’avis que le politicien doit encore travailler pour avoir la confiance des Mauriciens. «Je pense qu’il est fait pour diriger. Il peut être un des meilleurs Premiers ministres de ce pays.»

 

Pour Karen (prénom fictif), les raisons de suivre Roshi Bhadain sont multiples. «Il a du courage, du charisme et sait comment communiquer. Il est jeune, dynamique et se dresse en vrai leader», avance la jeune femme. Il représente, poursuit-elle, la nouveauté face aux partis politiques traditionnels. «Les principes qu’il a énoncés pour faire partie du Reform Partydémontrent qu’il a de grands projets pour Maurice.»

 

Qu’il divise ou qu’il rassemble, Roshi Bhadain ne laisse pas indifférent. Rajiv Goburdhun s’est aussi joint au Reform Party. Ancien rouge, il compte aujourd’hui servir les jaunes. Avec son nouveau parti, Roshi Bhadain, lance ce jeune, va apporter du sang neuf et une nouvelle façon de faire dans l’arène politique. «J’aime son honnêteté, son franc-parler et son courage. Il vient avec quelque chose de nouveau et une équipe compétente. C’est un grand pas en avant.»

 

Convaincu que l’ancien ministre est le bon choix, Rajiv Goburdhun espère aujourd’hui se mettre à son service pour labourer le terrain et encourager les Mauriciens à lui emboîter le pas. 

 


 

Reform Party: Des règles et des principes

 

Il brandit le drapeau du changement. Avec son nouveau parti, Roshi Bhadain se dresse comme celui qui va apporter du sang neuf à la politique. «Soyez le changement que vous voulez voir à Maurice», écrit-il sur Facebook en appelant les Mauriciens à se joindre à son mouvement. Celui-ci vient avec un nouveau mode de fonctionnement. Le parti présente dix règles. Parmi, 30 % des candidats devront être des jeunes de moins de 40 ans et 30 % des femmes. Chaque candidat devra résider dans la région où il se présente et tous devront déclarer leurs avoirs dans un affidavit. De plus, les tax returns des six derniers mois seront publiquement dévoilés. Le leadership du nouveau parti se limitera à dix ans et aucun candidat ne devra être parenté à un candidat d’un autre parti politique. 

 

Le politicien a également publié les principes qui régissent le Reform Party. La promotion de politiques basées sur le raisonnement pratique plutôt que l’idéologie ; de nouvelles idées et de l’innovation pour répondre aux besoins de la population ; travailler pour l’intérêt collectif plutôt que pour des intérêts personnels ; un esprit d’ouverture aux valeurs traditionnelles et religieuses. Roshi Bhadain veut bouger vite. La semaine prochaine, il compte organiser un rassemblement pour lancer officiellement son nouveau parti et rencontrer les jeunes. Ensuite, il a l’intention de se rendre dans de nombreux villages pour parler de la vision du Reform Party.

 


 

 

Duel SAJ-Bhadain

 

L’ancien Premier ministre et son ancien protégé ont réglé leurs comptes à coups de déclarations incendiaires dans la presse. Voici les mots à retenir.

 

Sir Anerood Jugnauth

 

Deal papa-piti 

 

Ce mot est sur toutes les lèvres. Sur celles de la population et des membres de l’opposition. S’il était resté silencieux jusqu’ici, sir Anerood Jugnauth n’a pu se contenir lorsque la remarque est venue de Roshi Bhadain. «Papa-piti, piti-papa. Si nou pa papa-piti, ki nou ete ?Pravind Jugnauth commande la majorité.»

 

Plore 

 

Cette histoire de larmes évoquée par l’ancien ministre de la Bonne gouvernance n’est pas du tout au goût de SAJ. Accuser son fils de le faire pleurer est totalement absurde, s’insurge-t-il. «J’ai passé par la misère durant mon enfance. J’ai connu l’enfer. Ça me fait pleurer automatiquement. Ne venez pas me dire maintenant que je pleure à cause de Pravind. E ou la !»

 

Koulout li 

 

L’ancien Premier ministre n’est pas près à enterrer la hache de guerre. Les menaces de Roshi Bhadain qui dit détenir des dossiers préjudiciables contre le gouvernement en place n’y changeront rien. «Il a des dossiers contre qui ? Contre moi ? Je le mets au défi. Je le supplie de venir avec ses dossiers. Si moi, demain, j’entends des choses sur lui, et j’en ai déjà entendu, je ne vais pas hésiter à le clouer sur place.»

 


 

Roshi Bhadain 

 

La cuisine 

 

La déclaration de Kobita Jugnauth qui a qualifié le départ de Roshi Bhadain «d’indécent» et «d’enfantin» n’a pas plu au principal concerné. En réplique à l’épouse du PM, Roshi Bhadain a fait de curieuses allusions sur quelque chose qu’il semble bien connaître : la cuisine des Jugnauth. «Si je commence à parler de ce qu’une belle-fille a fait à son beau-père, vous saurez comment la cuisine opère, ce qui s’y prépare. Faites attention ! Ne me faites pas parler, sinon certaines personnes ne sauront pas où se cacher.»

 

Mafia 

 

C’est une des raisons principales de son départ du gouvernement. Il y a, dit-il, une «mafia» qui tourne autour du nouveau Premier ministre. Celle-ci ne ferait que «jouir» et accaparer Pravind Jugnauth pour servir ses intérêts personnels. 

 

Dossiers 

 

Il dit avoir sauvegardé de nombreuses informations compromettantes. Des dossiers qu’il n’hésitera à sortir. Des révélations, il en fera mais il faudra attendre la rentrée parlementaire. C’est à l’Assemblée nationale qu’il va les sortir.