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Le poste de la conseillère de Mare-d’Albert en sursis - Priya Toolsee : «Je ne sais pas pourquoi on me traite ainsi»

Elle attend, un peu crispée, que l’imbroglio se détisse et que le fil de sa vie puisse reprendre un cours souhaité. Priya Toolsee, conseillère de Mare-d’Albert et représentante de ce village au Conseil de district de Grand-Port depuis 2022, n’a pas très envie de se livrer : «Ena zafer lakour, mo pa kapav tro koze. Mo santi inpe lafrayer.» Certains élus de son village ont décidé de la révoquer du Conseil où elle officie depuis 2020… Et sa vie amoureuse en serait la raison ! 

Alors, au vu de la situation qu’elle subit, dit-elle, il y a des choses qui lui semblent «injustes» : «Je suis là pour aider les habitants de ma région, pour faire le social. Je ne sais pas pourquoi on me traite ainsi ; surtout que je suis la seule femme élue du village.» Elle a saisi la Cour suprême pour contester cette expulsion. Et elle conserve, pour l’instant, son siège de conseillère. Le prochain rendez-vous en cour est prévu dans 9 jours.

 

Cette semaine, le juge Mehdi Manrakhan a émis un ordre de gel de la procédure valable jusqu’au 13 mars, date à laquelle l’affaire sera écoutée sur le fond. Le secrétaire du Conseil de district de Grand-Port n’a pas le droit de notifier Anwar Husnoo, ministre des Collectivités Locales. C’est lui qui a le pouvoir de déclarer un siège vacant. Mais dans le cas précis, la décision de la cour le lui interdit. Une première victoire pour Priya Toolsee. Mais elle ne s’avance pas trop. Sa douleur, c’est de ne pas comprendre comment ce qui se passe dans sa sphère intime peut influer sur son engagement.

 

Au cœur de ses ennuis, son histoire d’amour avec le président du Conseil de district de Grand-Port, Ravi Jangi, avec qui elle s’est récemment fiancée et compte se marier bientôt. Jusque-là, une love story en politique presque banale. L’amitié qui, au fil des rencontres et des réunions, se transforme. Et la flamme qui naît. Sauf que certains des élus de son village, qui appartiennent au Mouvement Socialiste de Mare-d’Albert, ne verraient pas cette relation d’un bon œil, selon Priya Toolsee. Lui est proche du PTr, elle du MSM. Shakespeare dan vilaz. Des star-crossed lovers version 2024. Ce serait pour cette raison qu’ils auraient demandé qu’elle soit expulsée. C’est du moins la version des faits de la conseillère. Nous avons tenté de contacter, sans succès, ceux qu’elle pointe du doigt.

 

Malgré cette épreuve, elle rappelle son engagement auprès du MSM et des députés de la région : «Mo MSM… Je respecte toujours le Premier ministre.» Entre elle et son chéri, dit-elle, la question de politique ne se pose pas : «Nous faisons notre travail et c’est ça le plus important. Il y a des gens qui pensent que je vais changer de parti, mais ce n’est pas le cas ! Et si lui, il peut me convaincre pourquoi, moi je ne pourrais le convaincre si on emprunte la voie de ce raisonnement-là ?» Pour Priya Toolsee la situation est insensée et s’éloigne drastiquement des valeurs qui l’ont poussée à s’engager dans la sphère politique : «Quand on est venu me voir pour que je sois candidate parce que j’étais un bon élément, on ne m’a pas dit que je n’avais plus la possibilité de faire des choix personnels ! Pa ti ena sa kondision ! Ce n’est pas comme ça que ça doit se passer.» Alors, celle qui veut «viv bien ar tou dimoun» retient son souffle jusqu’au 13 mars, un peu crispée…