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Raj Dayal, comment il tient bon…

C’est un peu le mystère du moment ! Un affidavit, une absence au meeting du 1er-Mai, une suspension et il est toujours député MSM.

Indétrônable ? Dans le jeu des chaises musicales, version Game of Politics, Raj Dayal aurait une carte maîtresse dans sa manche. Quelque chose que les autres n’ont, peut-être, pas… un petit truc en plus. Des bottes en caoutchouc magiques ? Une bal kouler remplie de poudre de perlimpinpin ? Mystère ! Ce qui semble être sûr, c’est que le MSM n’est pas près de le laisser partir… même s’il a décidé, récemment, de pousser sa famille politique à bout.

 

Un affidavit pour expliquer qu’il avait été obligé de step down par SAJ, avec la promesse d’un retour, au moment de l’affaire qui l’a fait voir de toutes les couleurs (voir hors-texte). Une absence plus que remarquée au meeting du 1er-Mai. L’ancien ministre de l’Environnement fait de la désobéissance politique. Sa suspension pour «indiscipline grave» a précipité la nécessité de trouver une solution. Reste que Raj Dayal avait, visiblement, un message à passer. Il l’a fait. Et il aurait été entendu : «Il est patient. Mais même l’homme le plus patient atteint, un jour, ses limites», confie un de ses proches et ami de parti.

 

Après avoir passé la majorité de l’actuel mandat du gouvernement MSM-ML dans karo kann, Raj Dayal, député de la circonscription no 9, Flacq–Bon-Accueil, a décidé de se rappeler au bon souvenir de son Premier ministre : «Il y a eu des appels, des demandes de rencontres, mais sans succès. Alors, il a dû agir.» Avec force, occupant l’actualité et laissant planer un vent froid sur le MSM (winter was there). Malgré la rencontre avec le Premier ministre, il a boudé le meeting du 1er-Mai. Et si, nombreux sont ceux qui ont, quelque peu, minimisé cette rébellion d’un trublion, ancien commissaire de police polémique, imaginant qu’il ne s’agissait que d’un Raj Dayal, explique notre interlocuteur, c’était une erreur. «Mais aujourd’hui, un Raj Dayal, c’est important. Un homme populaire, compétent et aimé dans sa circonscription ; il est un atout.»

 

Contrôle

 

Le contexte explique l’intérêt et s’insérerait dans un besoin de ne pas fâcher l’électorat des villages. Alors, la suspension de Raj Dayal, vite suivie d’une rencontre avec Nando Bodha et Showkutally Soodhun et l’annonce qu’il reste un député du MSM, par la voix officielle (mais pas par lui, qui refuse toute communication et laisse planer le doute) découle d’un scénario qui n’aurait rien d’anodin, estime un ancien membre du MSM, qui observe la vie politique mauricienne depuis de nombreuses années. «Pravind Jugnauth devait montrer qu’il avait un certain contrôle de la situation. Il est un leader et il doit agir avec fermeté. Mais il ne peut pas se permettre de perdre Dayal et qu’une autre partielle vienne sur le tapis de cette deuxième moitié de 2019.» Après la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo, ç’aurait été trop.

 

Le départ de l’ex-ministre des Finances, délaissé aux Affaires étrangères, était une erreur de parcours. Mais vite balayée : «C’est sur l’électorat des villages que se concentre toute l’attention du gouvernement actuellement.» Ce qui explique le fait que Kalyan Tarolah fait encore partie de la grande famille gouvernementale ! Et les dernières nouvelles du meeting du 1er-Mai du PTr renforceraient l’idée, bien présente depuis des mois au sein du gouvernement, qu’il y a une reconquête à envisager dans certaines circonscriptions rurales.

 

C’est là que le cœur de la bataille des prochaines législatives devrait se mener, estiment certains. Mais pas tous : «Ça a toujours été le cas. Pourquoi en faire tout un problème ? C’est la réalité mauricienne et il faut composer avec ! Cela dit, le MSM est le parti le plus fort dans ces régions, il faut arrêter de faire croire le contraire», affirme un depite vilaz du MSM.

 

Alors que Raj Dayal veut retrouver son maroquin ministériel et les projecteurs. Qu’il souhaite grimper dans son hélico et mener le combat contre les inondations et autres catastrophes naturelles sont des choses que les dirigeants du MSM peuvent entendre. Qu’il demande un ticket, également, pour les prochaines élections : cette possibilité ne relève pas de l’impossible. C’est, du moins, ce que laisse entendre le proche de Raj Dayal : «Les discussions sont toujours ongoing. Mais elles vont dans le bon sens.» Le «bon sens» a-t-il une date d’expiration ? Est-ce une tactique pour faire taire un Dayal frustré ? Pour l’instant, impossible de le savoir.

 

Sauf que l’ancien ministre de l’Environnement reste quand même sur ses gardes. Surtout qu’au prochain bureau politique des membres du MSM, Raj Dayal devra s’expliquer : «Il le fera sans aucune pression. Avec franchise. Il sait ce qu’il vaut et ce qu’il peut apporter au sein d’un gouvernement si on lui donne l’opportunité de travailler.» Une petite guerre des nerfs et de «territoire».

 

Car il n’avait pas signé pour n’être «qu’un député», Raj Dayal «a de grandes ambitions pour son pays. Me bann-la inn blok li». Au MSM, tous ne sont pas de cet avis, néanmoins. La suspension aurait dû se transformer en expulsion, estiment certains du BP : «Li pe fer klounn. Alor ki li kone pa le moman la. Mari sa. Li ti bizin ale», lance, un peu irrité, l’un des membres de cette instance du MSM. Car si Raj Dayal est encore apprécié dans sa circonscription, qu’il peut encore rassembler les gens autour du MSM, ses amitiés au Sun Trust ne sont pas si nombreuses. Reste que, pour l’instant, il serait indétrônable de sa circonscription dan vilaz…

 


 

Affaire «bal kouler» et affidavit : «what happened»?

 

2016. Raj Dayal est arrêté. Il doit répondre d’une accusation formelle : bribery by public official en vertu de la Prevention of Corruption Act (PoCA). Patrick Soobhany a fait une déposition à la commission anticorruption contre l’ex-ministre du MSM. Il allègue que Raj Dayal, alors ministre, lui aurait réclamé une forte somme dans le but d’acheter des sacs de poudre de couleur. En échange, il aurait pu obtenir son permis pour son projet immobilier. 

 

2019. Dans un affidavit, Raj Dayal a voulu mettre «ses» points sur «ses» i. Au moment de l’explosion de l’affaire bal kouler, c’est SAJ qui lui aurait demandé de step down. On lui aurait dit que cette situation ne durerait que cinq semaines. Trois ans plus tard, il a décidé de faire entendre sa voix à travers ce document juridique avant de dénoncer l’injustice à laquelle il ferait face.