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Quand les débats budgétaires enflamment l’hémicycle

Le leader de l'opposition a deploré l'attitude du PM et du Speaker.

La semaine a été animée au Parlement avec les débats budgétaires suivant le grand oral de Renganaden Padayachy. L’opposition maintient que le budget est décevant sur bien des points alors que le gouvernement persiste et signe : l’exercice est bel et bien réussi. 

On en a vu de toutes les couleurs. Une semaine après le grand oral du ministre des Finances, les débats budgétaires ont eu lieu tout au long de la semaine, donnant lieu à des échanges houleux entre les parlementaires qui n’ont pas fait l’impasse sur les piques, les critiques et les regards de désapprobation. Tout cela a, bien évidemment, déclenché une vague de rappels à l’ordre, d’expulsions et des suspensions délivrés en main propre par le Speaker. Le leader de l’opposition, celui qui a donné le coup d’envoi de ces débats, n’a pas manqué d’égratigner Renganaden Padayachy qualifiant son budget de «confetti» et de «mea culpa».

 

Le jeudi 8 juin, Xavier-Luc Duval a même refusé de se rendre au Parlement pour sa Private Notice Question (PNQ), agacé par le comportement du Premier ministre Pravind Jugnauth et du Speaker Sooroojdev Phokeer ; une manoeuvre qui, dit-il, empêche l’opposition de faire son travail.  «Il me prend pour un gopia ou un imbécile ? Prend-il la population pour un imbécile qui ne sait pas lire un rapport qui est public ? Je n’ai eu droit qu’à quatre questions supplémentaires alors, qu’autrefois, le leader de l’opposition pouvait en poser 25. Hier encore, les réponses aux questions supplémentaires s’éternisaient. Finalement, sur les 31 minutes consacrées à la PNQ, le Premier ministre en a pris plus de 25 pour répondre aux questions», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

 

De retour au Parlement, Xavier-Luc Duval n’a pas manqué d’égratigner le ministre des Finances affirmant que ce dernier a raté son exercice face à une population et un pays qui «méritaient mieux». Parmi ses critiques, il n’a pas manqué de souligner que les Mauriciens auront bien du mal à retrouver leur pouvoir d’achat. «Les sommes additionnelles proviennent de l’inflation galopante. L’inflation est la meilleure amie du ministre des Finances et l’ennemi des pauvres.»

 

L’inflation, justement, un terme qui a été entendu plusieurs fois au cours des débats budgétaires. Le député rouge Shakeel Mohamed a, lui aussi, axé son discours sur cette notion, expliquant que ce n’est pas un hasard si «le mot inflation n’a pas été mentionné dans le Budget par le ministre des Finances. Il refuse sciemment d’utiliser le mot productivité». Il estime que le Budget 2023-24 est loin d’être socialiste. «Comment les dépenses du gouvernement sont-elles financées ? La majeure partie de l’argent vient de la TVA. C’est un fait, il a décidé de réduire les taxes pour les riches. Y a-t-il a une raison économique à cela ?»

 

C’est pendant cette intervention que Patrick Assirvaden a été expulsé après avoir lancé des propos jugés inacceptables par le Speaker à l’encontre du ministre des Finances qui répondait aux critiques de Shakeel Mohamed. Osman Mohamed et Joanna Bérenger ont aussi été suspendus. Après une altercation avec la Parliamentary Private Secretary Teenah Jutton, Osman Mohamed, qui a dénoncé «une politique de deux poids deux mesures» de la part du Speaker, a été privé de séances parlementaires. La députée mauve a, elle, été suspendue pour trois séances parlementaires après avoir passé une remarque à Subhasnee Luchmun-Roy pendant que celle-ci la critiquait dans son discours. Franco Quirin a également été suspendu pour trois séances après avoir été, à plusieurs reprises, rappelé à l’ordre par le Speaker qui lui reprochait d’avoir épuisé le temps qui lui était accordé. Une motion a été présentée par Steven Obeegadoo à l’Assemblée nationale pour la suspension des deux députés mauves.

 

Au cours de la semaine, l’opposition extra-parlementaire a aussi émis des critiques par rapport à l’exercice budgétaire. Roshi Bhadain et Patrick Belcourt ont ainsi fait part de leurs réserves quant à l’Independence Scheme de Rs 20 000 qui sera accordé à ceux atteignant la majorité cette année. Selon eux, il s’agit d’une mesure irresponsable. Jayen Chellum estime, pour sa part, que la Contribution Sociale Généralisée (CSG) «est utilisée pour financer certaines mesures budgétaires» et que ce système requiert définitivement plus de transparence.